mercredi 28 mai 2014

Bouche cousue


Leader solitaire en transe, c'est son turbin. Regardez-la s'élever dans les airs, la toupie lyrique en fusion qui crève les nuages. Vous lui parlez de pamphlets parce que vous êtes sourds, c'est la vérité, et il ne vous répondra pas de sa bouche cousue. Pas la place pour une pipe, tellement il serre les fesses. Il ne supporte pas la critique. Des archets dans les yeux, pas de quartiers. C'est bien le moins, quand on a écrit ça. C'est inouï tout de même : des siècles après, encore à lui filer le train, à ressasser les mêmes conneries. Qu'est-ce qu'on peut faire contre la colossale paresse ? Toujours, toujours et encore, leur donner la même chose, repasser les traits, souligner, faire à côté du pot, en douce ? Quelle cible merdeuse, quel voyage d'ennui, en face de la musique sublime, éponge à vinaigre. Dans la moindre formule, on entend la fibre, la viande qui raconte, l'espace tremblé rouge vert noir des nerfs acides en fugue. 100 francs la toilette des bébés asphyxiés de communisme récité, c'est pas cher pour la liberté ! Ce qu'il faudrait, c'est les noyer tout petits, quand ils sont encore mignons de transe sociale, et mettre la musique par dessus les toits pour éclairer la nuit. Mais c'est trop tard. Ils ont décroché le soleil du tableau et radotent en chœur, crapauds bien aplatis sous les draps coulissants. Il faut partir, c'est tout.