samedi 16 octobre 2021

Il bouge encore



Il y a 3464 textes sur ce blog, dont plus de 1500 qui sont (encore) publiés. Je le tiens depuis une quinzaine d'années. Je n'ai jamais envoyé le moindre texte à un éditeur, et ce que j'écris ne m'a jamais rapporté un centime. Je n'ai pas ouvert les commentaires (ou plus exactement je les ai fermés très vite), je n'ai pas essayé de "monétiser" ce blog, comme je crois que ça se fait ailleurs, car j'avais un souverain mépris pour le fait de gagner de l'argent grâce à ce que j'écrivais. J'ai 65 ans. Le montant de ma retraite est de 800 euros mensuels, et mon loyer s'élève à 878 euros. Je vis comme je peux, grâce aux quelques cours de piano particuliers que j'arrive encore à donner (de moins en moins). Cet hiver sera le cinquième que je passe sans chauffage, je ne voyage pas, je ne sors jamais, je ne m'achète rien, ni fringues, ni livres, ni disques, et je ne vais évidemment jamais ni au restaurant ni au bistrot, ni au cinéma, ni au concert, ni dans quelque manifestation culturelle que ce soit, depuis dix ans, sauf quand je suis (très rarement) invité. Jusqu'à présent, il ne me serait pas venu à l'idée de me plaindre de la vie que j'avais. J'étais seul et pas malheureux. Tant que j'arrive à payer mon loyer et que je peux continuer à écrire, je ne demande pas plus à la vie. Mais aujourd'hui, même en me privant de tout, même en mangeant le plus frugalement possible, je n'y arrive plus. Je n'ai aucune famille sur laquelle je puisse compter, et, sans quelques amis qui furent généreux avec moi, j'aurais déjà été sur la paille, ou à la rue, à plusieurs reprises. J'aimerais déménager, trouver un logement moins onéreux, mais c'est extrêmement difficile, pour toutes sortes de raisons. (Enfin non, soyons exact, je n'ai pas envie de déménager, car j'aime la maison dans laquelle je vis, mais je m'y résoudrais évidemment, si je trouvais un logement adapté à mes besoins et à mes moyens.) Pour l'instant je n'ai pas trouvé et rien que l'idée d'un déménagement me plonge dans une effroyable terreur. 

La seule fois où un éditeur m'a contacté parce que mes textes l'intéressait, il m'a fait comprendre que je ne gagnerai pas un sou en étant publié chez lui. Je ne sais pas comment font les autres, mais je ne suis pas rentier, et j'ai besoin d'argent pour vivre. Je ne comprends pas pourquoi écrire serait considéré comme un passetemps pour jeune (ou vieux) bourgeois désœuvré ; tout cela me dépasse. Que je sache, un compositeur est rétribué, quand il passe six mois de sa vie à composer un quatuor… Les 3000 textes déposés ici m'ont demandé du temps et du travail, est-il besoin de le dire ?

Bref, pour essayer de garder la tête hors de l'eau quelque temps encore, j'ai décidé aujourd'hui de faire comme beaucoup de blogueurs, et d'ouvrir une "cagnotte" pour tenter, enfin, de monnayer (pardon pour l'horrible verbe) les textes que je donne ici depuis des années. J'aurais sans doute dû le faire depuis longtemps mais mon intelligence en ces domaines est semble-t-il très limitée.

Je vous invite donc, si toutefois vous estimez que mes textes valent quelque chose, à participer à cette cagnotte à la hauteur de vos moyens et de votre désir. Même de petites sommes me permettraient de continuer à écrire, et à ne pas sombrer complètement. 

C'est avec une honte profonde et un grand dégoût que je rédige cette entrée, mais je ne vois pas d'autre solution, pour le moment. 


Voici un moyen par lequel vous pouvez si vous le désirez m'aider à continuer : 

http://www.leetchi.com/c/georges-de-la-fuly


Pour ceux qui voudraient m'écrire directement, voici mon adresse email : varolem@gmail.com