vendredi 17 mars 2017

Le goût



« Le goût est la qualité fondamentale qui résume toutes les autres qualités. C'est le nec plus ultra de l'intelligence. Ce n'est que par lui seul que le génie est la santé suprême et l'équilibre de toutes les facultés. »

Lautréamont

mardi 14 mars 2017

L'Ancien Temps en treize points



1. Jadis si je me souviens bien, on pouvait demander son chemin à un agent de police, et on pouvait même lui demander de nous protéger de la racaille.

2. Mon père m'a raconté qu'il avait étudié la musique dans un conservatoire. Les étudiants tentaient alors d'être les meilleurs, dans leur discipline (violon, piano, solfège, harmonie, contrepoint, composition), sous la férule d'un maître, et rivalisaient de volonté pour surclasser leurs condisciples sans la moindre vergogne. Je ne sais jusqu'à quelle date exactement ces établissements scabreux ont subsisté, mais fort heureusement, il n'en reste aujourd'hui plus aucune trace.

3. Au XXe siècle, en France, on avait des écoles, des institutions où les élèves apprenaient à lire, écrire, compter, l'histoire et la géographie, et quelques bribes de science. C'était bien primitif et inégalitaire, et il fallut vite se débarrasser de ces institutions qui promouvaient ce qu'en ce temps-là on nommait ridiculement "les bons élèves". On a parfois du mal à s'imaginer de quel passé obscur nous sortons !

4. Un ami légèrement passéiste me parle avec beaucoup d'émotion d'une chose qu'il m'affirme avoir connue naguère : les hôpitaux. Des bâtiments où l'on pouvait paraît-il aller se faire soigner gratuitement par des médecins diplômés et compétents. Je l'écoute poliment mais je ne suis pas dupe. Encore un qui fantasme un passé idéalisé !

5. Vous vous souvenez des pompiers ? Vous savez, ces gens avec des casques qui venaient éteindre le feu chez vous ?

6. On peine à le croire, mais il y eut dans le passé des morceaux du territoire français dans lesquels on avait implanté des commissariats !

7. Dans les années lointaines de ma jeunesse, on avait plaisir à prendre le métro, à Paris.

8. Je sais bien que je parle d'un temps que personne n'a connu, mais jadis, à la télévision, la langue parlée était le français.

9. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les journalistes furent autrefois des gens relativement instruits qui ne coupaient pas la parole à leurs invités.

10. Quelqu'un m'a dit que la province était jadis majoritairement composée de quelque chose qu'on appelait la campagne. La campagne ne ressemblait ni à la ville, ni à la banlieue, ni à une zone commerciale, ni à une zone pavillonnaire. On peine à imaginer cette campagne

11. J'ai rencontré il y a quelques jours un homme qui a compris de quoi je parlais quand j'ai prononcé le mot musique !

12. Je me souviens encore de la Tribune des critiques de disques, l'émission d'Armand Panigel, à la radio, que nous écoutions le dimanche, mon père et moi. Oui, en ce temps-là, on pouvait écouter la radio à plusieurs…

13. Je vous parle d'un temps où on laissait la maison ouverte quand on la quittait. Personne n'aurait eu l'idée d'entrer sans y être invité.