Cher Monsieur,
samedi 31 août 2013
Quelque chose dans le ventre…
Cher Monsieur,
Mon Cheval
Comment voyagent les chevaux ? Votre cheval est sélectionné pour participer aux Jeux olympiques du Brésil, en 2016. Comment va-t-il s'y rendre ? Vous êtes-vous posé la question ?
Il prendra l'avion à Amsterdam et il vous en coûtera 10000 dollars. Il sera placé dans un container, il sera drogué, il aura de la paille et de l'eau pour le voyage.
Tout va bien.
jeudi 29 août 2013
Les Mouches ventriloques
Papa (j'avais le même à la maison) est un épileptique de la faute de français. On comprend qu'il soit irrité par cette sorte de folie qui s'empare des locuteurs, une folie dont le danger (il paraît qu'il faut désormais dire la "dangerosité", mais je ne m'y résous pas) vient de ce que ces mêmes locuteurs ne s'aperçoivent de rien et pensent parler tout à fait normalement. Ce n'est pas nous qui allons nous plaindre de ce qu'une personne au moins en France continue à trépigner dans son coin parce que tous les autres parlent comme des sagouins, d'autant moins que le livre qui nous l'a fait connaître et aimer est son fameux "Répertoire des délicatesses du français contemporain". Mais le spectacle offert sur Facebook dépasse l'entendement. Chaque jour, Papa note scrupuleusement les erreurs en tout genre qui manifestent une inculture crasse, les approximations (on est gentil) historiques, le débraillé grossier ou gnian-gnian et surtout les aberrations syntaxiques dont est émaillée la parlure radiophonique. Pas besoin de vous faire un dessin, on connaît la chanson. Encore une fois, ce n'est évidemment pas le fait de souligner que les Français ne savent plus parler, ni écrire leur langue, qui nous dérange, encore qu'il nous semble que l'acharnement à taper sur le même clou est un rien agaçant, lorsque celui-là est enfoncé depuis longtemps jusqu'à la tête. Non, ce qui est proprement insupportable est le spectacle de ces mouches à merde qui viennent par dizaines flairer avec un enthousiasme de ravis de la crèche le caca désigné comme tel, avec à chaque fois les mêmes blagues, les mêmes sarcasmes cent fois entendus, et le même contentement épais de celui qui se rassure à bon compte. Ah, le beau caca ! qu'il est beau de ne pas être le mien ! T'as vu ça Nicole ! Hein, c't'affreux, Jean-Luc ! Et ça se tape sur le ventre, et ça se goberge, et ça tourne, et ça renifle, avec des sanglots glaireux de bonheur et des hoquets de soulagement, et ça danse fièrement autour du beau caca, tout fumant dans son cadre, pour un peu on serait en transe d'ébaudissement en boucle… Puis les mouches rassasiées s'envolent, satisfaites, en sachant qu'elles pourront revenir demain pour un autre festin identique en tout point à celui qui les laisse ballonnées pour l'après-midi. Évidemment, si par hasard on va lire le français de ses mouches-là, on s'aperçoit neuf fois sur dix qu'il n'est pas meilleur (bien qu'il soit écrit, et non parlé !) que celui dont elles se gaussent en meute, mais surtout, on a envie de leur dire que si vraiment cette langue-là les dérange tellement, elles ne devraient pas avoir besoin d'un index pour leur montrer à quoi ressemble un caca dont on a le droit de se moquer. On parle avec la bouche des autres, on pense avec la pensée des autres, on bouge avec les gestes des autres, on attend qu'il y en ait un qui se dévoue pour lever le doigt pour lever le doigt avec lui, tout étonné de sa fabuleuse témérité.
J'ai toujours été frappé du nombre de vocations de ventriloques que suscitait Papa. On en a déjà connu un certain nombre. Apparemment, les candidats se renouvellent périodiquement, sans interruption, sans suspense, et sans beaucoup d'imagination. Il me semble à moi que c'est un phénomène digne d'étude, même si Papa va encore dire que j'exagère, que je n'ai rien d'autre à faire que de me moquer, que d'être narquois et un peu (beaucoup) dément, quand je trouve que ces ventriloques qui l'entourent sont un peu inquiétants, un peu…
Il y a un pantin comme ça, depuis peu, qui bat tous les records de ventriloquie, au PI. Moi, un gus comme ça, ça m'impressionne ! J'ai envie de voir quelle tête il a, quelle voix il a, quel métier il exerce, quelle genre de femme il a, quel âge, quel poids, enfin, s'il existe vraiment, quoi. Je dis ça mais je sais bien qu'il existe. Si encore c'était l'exception qui confirme la règle… mais non, c'est tout juste le contraire. Sauf que lui c'est un champion hors catégorie ! Papa possède une force d'attraction hors du commun, il faut bien le reconnaître. Je suis certain qu'il y en a qui se relèvent la nuit pour aller pisser, par exemple, depuis qu'il est sujet à ce genre de contrariétés. Si les pantins de bois se mettent à pisser, non mais allô quoi, où va-t-on ?
mardi 27 août 2013
Pour le gène occasionné…
samedi 24 août 2013
Face et pile
Je sais qu'il existe des gens qui rêvent d'avoir une aventure sexuelle avec des jumelles. Drôle de trio, en vérité, que celui dont deux des personnages sont les mêmes, mais je conçois qu'il émane de la situation un certain trouble, et même un trouble certain, à ne littéralement plus savoir où donner de la tête. Cependant, je crains dans une pareille situation de passer mon temps à recenser les différences, même imperceptibles, surtout imperceptibles, qui me garantiraient que je n'ai pas perdu mon temps à prendre des vessies pour l'ombre et à lâcher la proie pour des lanternes. La question que je me pose est celle-ci : peut-il exister de parfaites jumelles, dont l'une serait belle et l'autre moche, tout en étant rigoureusement identiques, et donc interchangeables ?
mercredi 21 août 2013
Pistolet à eau bénite
mardi 20 août 2013
Petit portrait en prose (7)
Ce qu'il y a, chez elle, c'est ses yeux qui rient tout le temps, mais d'un rire qui vous glace le sang. Elle parle trop fort.
lundi 19 août 2013
Petit portrait en prose (6)
Georges avait compris que mimer la jalousie donnait à son amour pour Gabrielle le petit supplément d'âme qui rendait leurs ébats plus brûlants, plus déchirants. Cette pincée d'épices qui au commencement leur était délicieuse leur devint très vite nécessaire. Elle en redemandait et il obtempérait avec la secrète jouissance de celui qui a l'initiative. Il était chaque jour un peu meilleur, plus convaincant parce que plus convaincu. Il jouait d'autant mieux son rôle d'amant jaloux que Gabrielle ne lui donnait aucune raison de l'être.
samedi 17 août 2013
Les Dossiers de l'écran total
Petit portrait en prose (5)
Petit portrait en prose (4)
jeudi 15 août 2013
Petit portrait en prose (3)
L'Internet a peut-être rendu possible cette nouvelle race de femmes qui, ne pouvant briller par la courbe de leurs hanches, le potelé de leurs bras, l'assurance de leurs cuisses ou la beauté de leur visage, ont trouvé dans les réseaux sociaux un miroir actif dont les reflets indulgents et insensibles aux années et à la pesanteur leurs donnent un semblant de seconde vie qui les vengerait, croient-elles, de la première, c'est-à-dire celle qu'elles n'ont pas vécue. On les aimerait volontiers si elles avaient la noble simplicité de ne pas nous prendre pour des aveugles qui confondent la fiente et l'esprit qui vole. Quand on va répétant "j'ai bien compris", alors qu'à l'évidence on ne comprend rien à rien, arrive un moment où le miroir reprend ses droits et ses devoirs, et rend l'écran inopérant à cacher l'évidence.
mardi 13 août 2013
Avec toi
Je me trompais. Ce n'est pas le seul problème moral. L'autre, et c'est sans doute celui qui est décisif, est de savoir si on laisse partir seul un être qu'on aime. C'est déjà arrivé. Ce n'est pas une raison pour persévérer dans l'atrocité. L'homme est par nature d'une insondable bêtise, pas un jour sans qu'on n'éprouve cette pénible condition, mais il est des moments dans la vie où l'on doit choisir entre cette bêtise tranquille et autre chose. Quelle est cette autre chose ? L'inconnu. Sans aucun bénéfice. Il n'y a pas de bénéfice à accompagner celui qui part, et sans doute que cela ne sert à rien, c'est le plus probable. C'est seulement pour pouvoir lui dire : je suis là, avec toi. Partir seul… La seule véritable horreur que Dieu nous inflige, celle qui n'a pas de justification, de compensation, qui est au-delà de toute raison, de toute imagination, de tout espoir.
vendredi 9 août 2013
Petit portrait en prose (2)
Petit portrait en prose (1)
jeudi 8 août 2013
En vérité
Le seul roman vrai qu'on devrait écrire aujourd'hui, c'est celui qui raconterait la possibilité de voir sa chatte à volonté, et il nous est impossible de l'avouer à celle qui suscite ce désir. C'est cette impossibilité, le cœur même du roman vrai. Ceux qui écrivent des romans sur d'autres thèmes sont des impuissants ou des menteurs.
Ce matin, je vois l'amour comme un oignon qu'on épluche. II y a beaucoup de couches, souvent jolies, mais à la fin, quand on a tout épluché, il ne reste que son con. Et ça sent fort.
Quand l'un entre au paradis, l'autre entre en enfer. C'est la seule règle qui ne souffre pas d'exception. La porte ne laisse passer qu'un seul être dans chaque sens. Le croisement est non seulement permis, mais il est encouragé.
Plus je bande pour elle plus j'écris. Cette salope aura changé ma queue en stylo. Alors j'écoute Naïma de John Coltrane. Ça me calme un peu, parce que je vois bien que la souffrance d'amour est une belle chose et que je sens que je peux en jouir moi aussi, moi aussi, même moi le pauvre délaissé, le pauvre oublié.
Je me demande comment on a pu si longtemps considérer McCoy Tyner comme un grand pianiste. McCoy était certainement le pianiste qu'il fallait à Coltrane pour qu'il puisse développer son langage, et on peut même se demander si Coltrane aurait été si génial sans lui, mais enfin il ne casse pas trois pattes à un canard, tout de même ! Il a une énergie extraordinaire, il sait accompagner son soliste, il sait enfoncer le clou, harmoniquement, mais justement, il ne fait à peu près que ça, sans aucune subtilité, avec toujours les mêmes accords passe-partout, avec un manque d'imagination mélodique affligeant, et avec une dynamique très pauvre. Pourtant, je sais qu'il est admiré par de très grands musiciens, donc je me dis que c'est moi qui ne dois rien comprendre. Un peu comme pour les femmes, quoi.
Il y a des musiciens qui ne sont jamais meilleurs que lorsqu'ils s'entourent d'excellents instrumentistes, et il y en a d'autres qui, au contraire, ont besoin de faire le vide autour d'eux, d'écraser le paysage. Les femmes, c'est pareil. Certaines aiment s'entourer d'imbéciles ou de crapules car elles sentent confusément que c'est la condition de leur existence de maitresses.
Certains saturent l'espace, d'autres laissent de la place. Mais les femmes qui laissent de la place n'aiment pas. C'est diabolique.
mercredi 7 août 2013
En vers et contre tous
On peut critiquer ceux qui ne comprennent pas ce qu'ils lisent, ce qu'ils écoutent, ce qu'ils regardent, et ils sont évidemment légion, on s'en rend compte tous les jours, mais on peut également, et peut-être avec plus de raison encore, critiquer ceux qui comprennent trop bien, ceux qui ne lisent que pour avoir confirmation de ce qu'ils pensent, ceux dont l'auteur n'est qu'une caution morale ou intellectuelle, ou, pire encore, ceux qui ne pensent dans la lumière de l'auteur que parce qu'ils ne connaissent pas la solitude bienheureuse et la joie intense de l'ombre. Dès que la lumière s'éteint, ils sont dans le noir, qui n'est pas l'ombre, et trébuchent jusqu'à la prochaine bougie tremblotante.
J'écoutais l'autre soir des extraits du Phèdre de Racine, dits par Sarah Bernhardt, Maria Casarès, Nada Strancar et Dominique Blanc. Il était passionnant de voir et d'entendre que la manière de dire l'alexandrin était étroitement liée à ce qu'une époque est capable d'entendre, de comprendre et de dire. Il est impossible, même à la meilleure comédienne, d'aller au-delà de ce qui existe dans l'oreille du temps présent. Au-delà des règles de la prosodie, de la métrique, du rythme, de l'accentuation, de l'intonation, et de leur application au champ de la poésie classique, on entendait parfaitement que la déclamation, au sens large, est une pratique éminemment politique, ou en tout cas très étroitement liée au degré de civilisation d'une époque. (Il ne serait pas très difficile d'étendre cette observation à l'interprétation musicale.) C'est d'ailleurs une évidence si l'on prend comme objet d'étude les discours des hommes politiques et ceux des journalistes de radio ou de télévision. Le sens est toujours quelque part entre la signification et la musique, et il était en l'occurrence très frappant d'entendre Dominique Blanc expliquer que « l'essentiel de son travail avait été d'aller contre la musique », et donc, en conséquence, de briser la structure du vers racinien avec le bel aplomb de ceux qui "vont droit au sens" et qui considèrent que le passé doit servir le (au) présent. "Le plus beau compliment qu'on lui ait fait", après la représentation ? « C'est extraordinaire ! En fait vous ne dites pas des vers ! » Ce "vous ne dites pas des vers" est bien sûr terrible (à quoi sert de dire du Racine, alors ?), mais une comédienne peut-elle aller contre le Sens d'une époque, si elle veut se faire entendre ? Personne ne peut cela. Et l'on entend merveilleusement, à travers ces voix qui nous parviennent de l'au-delà, appuyées toutes sur la langue splendide de Racine, la transformation, l'évolution d'un monde. Le nôtre annule le vers avec une bonne conscience démocratique qui confine à la barbarie, la même barbarie qui se lit jour après jour dans les commentaires de Boulevard Voltaire, par exemple. Il y a des époques qui ne peuvent tout simplement pas entendre certaines choses, certains sons, certains rythmes, certains mots, certaines phrases de certains livres, certaines musiques. Ou, si elles les entendent, c'est en courbant leurs formes jusqu'à terre. On peut avoir tous les livres du monde chez soi, les lire, et pourtant ne rien entendre, trop les comprendre, aller trop rapidement au sens, le sens étant toujours le nôtre, celui de notre époque, celui de notre classe sociale, celui de notre désir de tranquillité, de ne pas sortir de notre voie. Lorsque l'on est trop changé par un livre, j'ai toujours le soupçon qu'on l'a trop compris, trop rapidement. C'est finalement comme avec les êtres, il faut trouver la bonne distance : ni trop près, ni trop loin. On ne peut pas tout traduire, il faut accepter de ne pas tout comprendre, accepter qu'il y ait un autre, des autres, sur lesquels on ne se retournera pas : la musique et la poésie sont faites pour cela. Les évangiles ne sont pas écrits en langue vernaculaire.
lundi 5 août 2013
Caramhol et son plateau-repas (en off)
Selon le Lab Europe1, le chef de l'Etat, François Hollande, a participé, aujourd'hui, à un déjeuner avec des journalistes du Monde, dans les locaux du quotidien. Ce rendez-vous, ne figurait apparemment pas sur l'agenda officiel du président de la République.
Toujours d'après le Lab, François Hollande est arrivé dans les locaux du quotidien "vers 13h10", accompagné d'un seul conseiller. Après avoir partagé pendant plus de 2h30 "un plateau repas" avec "une petite dizaine de journalistes" du Monde, le chef des armées est reparti.
Sollicitée par le Lab, un participant indique avoir "promis de ne rien dire" sur le fond des échanges, situant la rencontre sur le terrain du "totalement off". Un autre parle quant à lui d'un "déjeuner informel".
Sur le Front
dimanche 4 août 2013
Présence
jeudi 1 août 2013
Les Heures chaudes
Previoulsy on Boulevaire Voltard :
mercredi 31 juillet 2013
Pas de division dans l'apriori
Le bébé servait de sex-toy. Moi non plus je ne m'en fous pas. Sur les plages de l'été la brise légère du soir, remontant de la mer, ne rafraîchit pas cette mère qui toute la journée s'est enguirlandé avec son mari et ses enfants. J'aimerais commencer par quelques flatteries. Et moi, je suis parti vivre à la campagne. On s'en fout ! Dolto pas morte ? T'es un vrai con, Maurice. Encore faut-il qu'ils parlent la même langue… Le sort des Galgos commence à être connu. Mon fils a eu le même problème. Reste-t-il un peu de confiture de figue ? On connaît la suite, ce sera la fin de la Nouvelle france.. Rien sinon la haine et le sang... LA BURKA N'A RIEN A FAIRE EN FRANCE NI EN EUROPE .... Trop philosophique. J'ai apprécié les réflexions sur Boulez. Bonjour. Pas de division dans l'apriori. j' adhère à vos commentaires. C'est un peut comme l'Open de golf de Grande Bretagne. Quand les français achètent un CAMEMBERT il faut que ça soit marqué CAMEMBERT sur la boite. Je sais, ça ne vous aide pas beaucoup pour le moment dans votre affaire. Moi non plus je ne m'en fous pas.
lundi 29 juillet 2013
On commence quand ?
Je ne m'en lasse pas. Le journal de Kµ sur Boulevard Voltaire, chaque matin, mais surtout les commentaires qui le prolongent.
dimanche 28 juillet 2013
« Non ! dit l'arbre »
« Aujourd'hui l'électronique est partout et les voitures en embarquent toujours plus. Une partie de cette électronique est destinée à prévenir le vol via tous les systèmes d'antidémarrage qui sont destinés à empêcher qu'un voleur ne puisse dupliquer simplement la clé d'un véhicule avant de partir avec. Des chercheurs en sécurité anglais ont découvert les codes régissant la protection anti-démarrage de voitures de luxe, Porsche, Audi, Bentley et Lamborghini, toutes appartenant au groupe Volkswagen. Pour arriver à leurs fins, ils ont réussi à reconstiturer le code Megamos Crypto top secret en allant étudier le tracé des pistes des puces contenues dans les clés de ces voitures. La technique est fort complexe puisqu'elle nécessite de découper ces puces en lamelles microscopiques pour en reconstituer le cheminement des transistors. Ces chercheurs comptaient publier les résultats de leurs recherches lors d'une conférence aux Etats-Unis mais VAG a réussi à leur imposer une injonction de la justice leur interdisant cette communication. Pour le groupe, les enjeux sont trop importants et il n'est pas question que des gangs de voleurs mettent trop facilement la main sur des véhicules coûtant des centaines de milliers d'euros. Les chercheurs sont dépités mais espèrent que l'affaire sera assez prise au sérieux par le groupe automobile pour qu'il améliore encore les sécurités antivol de ses véhicules. »
Dans cette petite danse en trio, on voit que les voleurs et les chercheurs ont la même fonction. Les voleurs gagnent peut-être mieux leur vie que les chercheurs, mais à cette différence près, ils font à peu de choses près le même métier. Mais comme c'est toujours le cas avec les vrais trios, il faut y ajouter un quatrième larron : l'assureur, qui assure la parfaite circulation de l'argent, tout en le multipliant.
Et le propriétaire, le conducteur de la fameuse voiture inviolable qui va être achetée volée revendue assurée remboursée ? Eh bien il est chargé par ses quatre confrères de la jeter contre un platane, ce qui permettra à d'autres chercheurs de travailler et d'avoir un salaire décent, eux qui œuvrent pour la sécurité absolue des voitures inviolables, ce qui leur permettra d'acheter une de ces voitures très sûres dans lesquelles on meurt avec la certitude d'avoir fait tout ce qu'on pouvait pour éviter le pire. Et je ne vous parle même pas des platanes qu'on veut couper…
(*) Les industriels s'inquiètent aussi pour une autre raison : ils sont soucieux de ne pas favoriser une concurrence déloyale aux voleurs, car ils savent que les voleurs sont plus fiables que les chercheurs, en ce domaine. Par définition, quand un voleur a volé une voiture, on peut être certain qu'il a bien trouvé un moyen efficace pour ce faire. Les voleurs ne font pas de bla-bla, ils ne pondent pas des rapports de trois cents pages pour ne rien dire, eux, ils se contentent de mettre en application des méthodes qui marchent. Le voleur est un pragmatique, le chercheur est un rêveur intéressé. D'ailleurs les industriels font des procès aux chercheurs, pas aux voleurs.
Qui se cache parmi les femmes ?
« Que du bonheur ! » Comme par hasard, la femme qui commence son commentaire ainsi sur le site de "Boulevard Voltaire" dispose sur Facebook d'une galerie de photographies où l'on peut la voir mille fois, photographiée en toute circonstance, et souvent en compagnie de "stars" — c'est le cas de le dire — dont Joey Starr semble être l'épicentre. C'est terrible, Internet. Vous lisez deux mots, vous pourriez tout aussi bien tourner la tête, regarder ailleurs, car ce que vous voyez vous déplaît fortement (Que du bonheur cerise sur le gâteau résultat des courses on va dire c'est vrai que c'est juste répulsif), mais Internet vous permet, vicieusement, d'aller vérifier votre "ressenti" (comme disent ces gens-là), et presque vous y incite. Et là, en général, vous n'êtes pas déçus (si j'ose dire) : Ce que vous voyez est encore pire que ce qui vous était promis par les deux mots en question.
Reprenons la théorie en cours : Ninon de Lenclos, Céline et Flora, Saint-Simon, Corneille, Antoine Pinay, Pompée, Charles Swann, et Joey Starr. Voilà comment les choses finissent, en France, ce qui est une autre manière de chanter, manière qui en quelque sorte nous fait passer brutalement de "Douce France" à "Nique ta mère" dans le même couplet. Ah, on voit bien que ce n'est pas Achille qui se cache parmi les femmes !
Mais, au fait, quelle tête avait Renaud de Plieux ?
samedi 27 juillet 2013
Les Militants
Il y a vraiment de quoi désespérer. À la radio, Angot continue de nous bassiner avec son inceste increvable. Sur Facebook, le ridicule achevé des résistants sortis de terre nous plonge dans une terreur sans nom. On se demande bien, des uns et des autres, qui sont les pires. Tous des perroquets en tout cas. Chacun y va de sa harangue, et, comme le dit Proust, ils ne défendent si bien leurs prétendues idées que lorsqu'elles ne sont pas leurs. Ça tombe bien.
S'il faut sauver la France avec des cinglés pareils, je vais lui appuyer sur la tête, à la France. La guerre, c'est toujours deux rangées de babouins qui hurlent très fort et qui se ressemblent terriblement. Ils montrent leur cœur et on voit leur cul.
Ce qui est vraiment terrifiant c'est de voir des gens qui croient à ce qu'ils disent, à ce qu'ils sont, qui n'ont pas le plus petit commencement de jeu entre eux et eux-mêmes ; ils sont eux, en plein, à fond, tout entier, du matin au soir, et même ceux, bien sûr, qui nous parlent en se gargarisant de la conception littéraire du monde. Peut-être surtout ceux-là, d'ailleurs.
Après mon billet sur la pauvre Engerer, l'autre jour, j'ai reçu un mail invraisemblable. Celle qui me l'envoyait me félicitait d'avoir enfin ouvert les yeux. Je me les suis frottés, les yeux, parce que cette brave dame voulait tout simplement me dire : Ah, vous avez enfin compris que les Juifs sont derrière tout ça ! Depuis le temps qu'elle essayait de me convaincre, sans le plus petit commencement de succès faut-il l'écrire, elle était aux anges, car elle croyait que ma thèse était : « Si des gens font carrière sans avoir le moindre talent, c'est parce que "le lobby qui n'existe pas" (c'est comme ça qu'ils parlent entre eux) est là pour les promouvoir. » Je ne suis évidemment pas un naïf, je sais pertinemment que les lobbys existent, que les chapelles existent, que les écoles existent, que les sectes existent, que les syndicats existent, que les coteries existent, que les mafias existent, et qu'il faut souvent en France avoir sa carte de ceci ou de cela pour parvenir à la place qu'on convoite, et je suis je crois d'autant bien placé pour en parler que je suis tout à fait démuni de la moindre facilité en ce domaine, et ce à un point caricatural, que jamais de ma vie je n'ai flatté qui que ce soit pour obtenir quoi que ce soit, et qu'en fait d'entregent je suis largement aussi nul qu'Angot dans le domaine littéraire. On voit où ça m'a mené. Mais le problème n'est pas là. Que cet article ait pu être interprété ainsi m'en bouche un coin, je dois dire. Peut-être après tout que je dois revoir entièrement ma manière de comprendre les rapports sociaux et professionnels ? Ce qui m'étonne tout de même un peu, c'est qu'après que j'ai claqué la porte de son blog, elle m'a reproché de l'avoir traitée d'antisémite. Elle avait l'air sincèrement blessée. Je pensais avoir été assez gentil, pourtant… Mais en fait j'avais été idiot, bien sûr. Tous ces grands mots n'ont plus le moindre sens, c'est bien pour ça qu'on les emploie toute la journée, à tout propos. Fasciste, antisémite, raciste, collabo, communiste, nazi, c'est comme hystérique, névrosé, psychotique, macho, c'est de la bouillie, on nage dans une infâme bouillie verbale toute la journée, toute l'année, et l'autre excité qui me parle de "sauver la France", sans rire, et de "retrouver le sens des mots" ! Sans rire ! Ils arrivent à garder leur sérieux, à ne pas se pisser dessus, en prononçant ce genre de phrases. Sont forts, les mecs. Avec des zozos comme ça, la France ne risque rien, bien sûr. Je peux donc me rendormir tranquille.
En réalité, ce que le plupart de ces gens veulent, c'est une revanche. Ils estiment qu'ils ont été floués et qu'ils ont une revanche à prendre. C'est pourquoi "le peuple" fait un retour en force. Revanches contre revanches, le cycle infernal a commencé, et je ne vois pas bien qui serait en mesure de l'arrêter. Peut-être que la paix avait assez duré, qu'elle commençait à nous fatiguer un peu. Plus d'un demi-siècle sans guerre, c'est à crever !