vendredi 15 avril 2022
vendredi 29 octobre 2021
Le sexe dans la cuisine
Jean Anthelme Brillat-Savarin, Auguste Escoffier, Joseph Favre, Philéas Gilbert, Edouard Nignon, Prosper Montagne, Curnonsky, la Mère Poulard, Marcel Rouff, André Pic, Alexandre Dumaine, Fernand Point, Alain Ducasse, Paul Bocuse, Alain Chapel, Roger Vergé, Michel Guérard, Jacques Manière, Marc et Paul Haeberlin, Alain Senderens, Jean et Pierre Troisgros, Joël Robuchon, Bernard Loiseau, Raymond Oliver, Georges Blanc, Pierre Gagnaire, Guy Savoy, Alain Passard, Guy Martin, beaucoup de ces noms m'étaient inconnus.
Je connais si mal ce registre de la vie française que je ne découvre qu'aujourd'hui la signification du Guide Michelin. Il me paraît tout à fait extraordinaire que je ne me sois jamais posé la question : pourquoi le Guide Michelin est-il associé de manière si étroite à la cuisine française ? Quel rapport existe-t-il entre les routes et la gastronomie, entre les pneumatiques et le pot-au-feu ? La réponse est pourtant simple. Après la guerre, l'automobile a été un moyen extraordinaire d'aller voir ailleurs si l'on y était. Et quand on va voir ailleurs, on se restaure ailleurs. Ce double mouvement fait de la France un pays à part. Ici, on justifie le voyage par la gastronomie, autant sinon plus que l'inverse.
Ces nouveaux cuisiniers (les Bocuse, Troisgros, Haeberlin, Chapel, Pic, Senderens, Guérard…) ont, dans les années 60 et 70, changé la manière dont on concevait la cuisine. Avant eux, il y avait des plats (pot-au-feu, blanquette de veau, choucroute, bœuf en daube, cassoulet, gratin dauphinois, hachis Parmentier, poulet rôti, bouillabaisse, poule au pot, etc.), après eux, il y a de la cuisine. La différence entre les plats et la cuisine, c'est qu'un plat traverse le temps, alors que la cuisine se renouvelle au gré du chef. On peut varier un plat, mais parce qu'on peut en faire des variations, il est intemporel. Un pot-au-feu, même exécuté par un chef étoilé, reste un pot-au-feu, comme une sonate composée par Boulez reste une sonate. La cuisine des chefs modernes ne peut se varier, puisqu'elle est, par définition, toujours nouvelle.
Les Français n'avaient pas besoin de recettes pour faire un pot-au-feu ou un hachis Parmentier. N'importe quelle épouse, n'importe quelle mère, avant 1970, savait faire la cuisine. Il est impossible de ne pas faire de lien entre l'avènement de la "nouvelle cuisine" et la disparition des cuisinières domestiques. Les femmes transmettaient l'héritage, les hommes l'ont remis en question. D'un côté, la transmission, de l'autre, la création. C'est un homme qui dit : « Il m'arrive parfois de mettre du zeste de citron dans le café. »
Nous le savons tous, les femmes ne savent plus faire la cuisine. En quarante-cinq ans de "fréquentations", je n'ai pas rencontré une femme qui ait été ce qu'on appelle un cordon bleu. Si vous voulez rire, aujourd'hui, il vous suffit de demander un conseil culinaire à une femme. La cuisine traditionnelle s'est éloignée de nous en même temps que la culture et l'orthographe, en même temps que le rock envahissait nos oreilles. Les hommes qui conduisaient des voitures ont aimé aller manger ailleurs que dans les cuisines désertées par leurs femmes, et ils ont rencontré d'autres hommes qui leur préparaient de bons repas.
On sait que sexualité et nourriture sont étroitement liées. Eh bien voilà, c'est comme ça. Les hommes se séparent de plus en plus des femmes, et ces dernières ont abandonné ce qui leur permettait de tenir les hommes (la cuisine et la féminité). (Aujourd'hui, elles les tiennent par les procès.) C'est un grand mouvement de fond, je crois bien. On ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas. Les fucking-machines n'ont que peu d'affinités avec le pot-au-feu.
samedi 18 avril 2015
Les likes de Jessica
jeudi 9 avril 2015
« Le niveau de bruit est inversement proportionnel au degré de civilisation. »
Schopenhauer (Compléments au livre I du Monde comme Volonté et Représentation. Chapitre 3)
(…)
mardi 3 mars 2015
Bill m'écrit
jeudi 18 décembre 2014
Première ligne (7)
Que s'est-il passé avec les demoiselles d'Avignon ? Et avec celles de Paris, d'Annecy, de Genève ? Le puritanisme prend des formes toujours différentes. Aux confins du désir se tient un griffon patibulaire qui agite une pancarte sur laquelle est inscrit le signe égal. Le vieux conflit était jadis la source à laquelle la vie se régénérait, il est aujourd'hui pourchassé comme le sanglier furieux qu'il peut être parfois.
Toujours cette petite chambre, sombre, bleue, ou brune, je ne sais plus, le lit, la table, un lecteur de cassettes Philips, les toilettes, je ne sais même plus si les toilettes étaient à l'extérieur ou dans la chambre. Est-ce qu'on se désirait ? Est-ce qu'elle me désirait ? Peut-être… Impossible de savoir, c'est trop loin. Ou alors ça n'avait pas de réalité ; cette question n'avait pas d'importance pour moi, c'est plutôt ça. Je l'aimais, ou en tout cas j'en étais persuadé. Aujourd'hui, je ne parviens même plus à croire que c'est possible. Je veux dire : techniquement possible. Comment faisait-on ? Comment ma mère m'avait-elle laissé partir de la maison alors que je n'avais que seize ans ? Il y avait un café, au coin de la rue, un café assez vaste, avec peu de monde à l'intérieur, un beau café, en face du Prisunic. La rue du Lac est une petite rue qui part du lac qui arrive à la cathédrale, une petite rue tranquille, un peu solitaire, même si elle se trouve en plein milieu de la ville. On habitait juste au-dessus de la Crémerie du Lac, une crémerie assez célèbre, dans cette ville, dans laquelle les gens venaient parfois de loin car on y trouvait des fromages dont la qualité était réputée. Le Prisunic s'appelait, je me rappelle très bien, Printania. Plus jeune, on venait à la ville, avec ma mère, faire des courses à Printania. C'était tout petit, mais elle avait trouvé le moyen de me perdre, là, et j'avais été terrorisé, comme tous les jeunes enfants que les parents perdent dans un magasin qui leur semble immense. Quand je dis terrorisé, c'est vraiment terrorisé. Maman m'a perdu… Elle a perdu son petit. Va-t-elle le chercher ? On prenait le train, et on venait tous les deux à la ville. J'adorais prendre le train avec ma mère, j'adorais ça. Est-ce que ma mère a rencontré Christine ? Je ne sais plus. À cette époque-là, elle travaillait, c'est la seule période de sa vie où elle a dû travailler. Son mari, mon père, venait de mourir, et elle a tenu la pharmacie, quelque temps. Un jour, c'était encore avant la chambre de la rue du Lac, nous avons pris le train, Christine et moi, de la grande ville vers la petite ville, nous avons fait le trajet inverse de celui que j'avais fait avec ma mère, et nous sommes allés à la maison, chez moi, chez mes parents, chez ma mère. Ma mère ne supportait pas que nous disions "chez moi". Nous devions dire : "chez nos parents", ou "à la maison", mais pas "chez moi". Bref, c'était l'après-midi, on arrive à la maison, on va dans ma chambre, il n'y a personne à la maison, nous sommes tous les deux, Christine et moi, c'est au tout début de notre histoire. Je commence à la déshabiller, elle se laisse faire, on est dans ma chambre, elle est allongée sur le lit, sur le couvre-lit, elle est nue, ou presque, et moi je suis encore habillé. À ce moment-là, le téléphone sonne. Nous avions deux téléphones. Un en bas, dans le hall, près de l'entrée, et un à l'étage, dans la chambre des parents, ou était-ce dans le hall à l'étage, je ne me souviens plus. Avant d'aller répondre, je demande à Christine de rester comme elle est, allongée, nue, sur mon lit. C'est la première fois de ma vie que je vois une fille nue, je veux dire, nue pour moi, que j'ai déshabillée moi-même, et qui s'est laissé faire, et ce coup de téléphone, c'est une catastrophe, vraiment. C'est ma mère qui vérifie que je suis à la maison, oui, maman, je suis là, oui, tout va bien, tu es à la pharmacie, oui, je sais, restes-y, surtout, prends bien ton temps, fais ce que tu as à faire, tout va bien. Et je me précipite à nouveau dans ma chambre où bien sûr Christine n'est plus nue. Elle n'allait pas rester, comme ça, à m'attendre, à poil, comme un fruit abandonné sur le lit à une place de ma chambre, pendant que je parlais au téléphone avec ma mère, non, ça ce n'est pas possible, bien sûr, je le savais, même si elle m'avait promis le contraire. Elle ne s'est pas rhabillée, non, mais elle s'est glissée dans les draps. Elle me dit que je dois me déshabiller aussi, et que je dois la rejoindre. La rejoindre… Je n'ai jamais encore fait l'amour à une fille, enfin, pas vraiment, pas en mettant mon sexe dans son sexe. J'ai du mal à le croire moi-même, mais je ne suis même pas certain de savoir à ce moment-là comment on fait. Toujours est-il que je me mets sur elle, tout va très vite, mais alors vraiment très vite, et je reste là, planté comme une andouille, tétanisé. Elle me sourit. Je n'ai même pas fait attention à elle. Au bout d'un assez long moment, elle me dit à l'oreille que c'était bien mais que… je n'étais pas au bon endroit. Comment ça, pas au bon endroit ? Comment ai-je pu me perdre en route ? Mais, pas au bon endroit, comment ça ? J'étais où ? Alors elle me montre…
Nom d'une pipe, il ne suffit pas d'aller entre les cuisses d'une femme, il faut en plus trouver son sexe, se mettre à l'intérieur, enfin c'est tout un ensemble, comme dirait l'autre. Je me suis senti comme avec le short prince-de-Galles sur le terrain de rugby. Mais pourquoi donc est-ce que personne ne me prévient jamais AVANT ? Les autres ont tous l'air d'être au courant, qui les a prévenus ? Toujours cette sensation que je ne comprends rien à la vie, qu'elle ne parle pas la même langue que moi, ou que mes parents se sont trompés en me mettant dans ce monde-là. Comme c'est étrange, vraiment !
Évidemment, ce ne sont pas les jeunes gens d'aujourd'hui qui auraient ce genre de problèmes, eux qui voient des chattes et des braquemarts toute la journée depuis leurs plus tendres années… On n'a pas encore pris la mesure du monde qui est en train de naître sous nos yeux, ce monde dont les enfants sont élevés à la pornographie "naturelle" et quasi obligatoire, mais je crois qu'on va très vite en voir les effets dévastateurs. On comprend finalement que cette pornographie totalitaire est une émanation du puritanisme qui marche main dans la main avec ceux qui ne supportent pas la différence sexuelle. Plus la population dans son ensemble est abreuvée de ces images, moins elle est apte à avoir du désir pour un être qui ne lui ressemble pas, plus elle croit montrer de la différence plus elle fabrique du même. La pornographie, c'est la mondialisation de l'espèce prise à la racine. Je parle de la pornographie réelle, celle qui se pratique aujourd'hui, concrètement, pas de la pornographie littéraire, ni même de celle, artisanale, qui était de mise durant ma jeunesse, les sex-shops, les peep-shows, les magazines, les cinémas pornos, les cassettes VHS, celle qui se planquait encore un peu… Je n'ai pas grand-chose contre la pornographie, tant qu'elle n'est pas prescriptive, tant qu'elle se contente d'être un mode d'être parmi d'autres et qu'elle ne nous démontre rien.
Donc, lorsque ma Christine a emménagé dans le grand appartement près du Lycée Berthollet, tout a changé. Nous étions déjà, à ce moment-là, entrés dans une sorte de conjugalité qui se devait de faire une place à la jalousie, à la tromperie, à la dissimulation, et à la souffrance. C'est la loi : quand la vie vous offre de meilleures conditions de vie, plus d'argent, plus de confort, plus de luxe, plus d'espace, une femme plus belle, plus jeune, vous pouvez être certain qu'au même moment elle s'arrange pour vous le faire payer très cher. Étant convoitée par tout Annecy, il était fatal que Christine augmente le loyer qui me rendait maître de son corps. Je n'irai pas jusqu'à affirmer qu'elle m'a trompé avec tout Annecy, non, ce serait inutilement exagéré, en revanche c'est bien à cette époque que j'ai découvert les affres de la jalousie. C'est très douloureux quand rien ne nous y a préparé, et qu'on n'a même pas eu le temps de s'habituer à cette chose inconcevable encore quelques semaines auparavant, qui est de pouvoir faire l'amour à une déesse à peu près quand on le désire.
Dans la petite chambre de la rue du Lac, nous n'avions rien, mais alors rien de rien, par exemple la seule musique qu'on y ait écoutée, mais des centaines de fois, était la Quarantième de Mozart par Karajan, ce qui fait que cette symphonie est pour moi indéfectiblement liée au reblochon. Il n'était évidemment pas question d'y inviter nos amis, ce qui m'arrangeait sacrément. J'ai trois souvenirs liés à cette chambre. Le premier est le boudin aux pommes (trop de beurre), le deuxième la fellation (incroyable découverte), et le troisième le LSD. Avec Mozart, ça fait quatre. Le conflit (et le confit) sexuel, la différence irréductible (très concrète), l'incompréhension massive (mais qui n'ose pas se dire, ni même se penser), sur fond de Mozart et d'hallucinations visuelles, auditives et temporelles, surtout, tous les ingrédients étaient là, sur scène et en coulisse, prêts à nous pousser vers la fosse sublime et sans fond qu'on appelle la vie.
(…)
samedi 6 décembre 2014
Première ligne (5)
« Pour un Robbe-Grillet, combien d'épigones impuissants ? »
Elle est très belle, vraiment, elle est très belle.
lundi 11 août 2014
Le Goût, c'est la guerre permanente
Tout à coup – miracle ! – pour une raison inexplicable, cette vulgaire routine radiophonique fit place sans transition à une musique sublime : les premières mesures du Quintette avec clarinette de Mozart prirent possession de notre petit espace avec une sereine autorité, transformant cette salle de café en une antichambre du Paradis. Mais les autres consommateurs, occupés jusqu’alors à bavarder, à jouer aux cartes ou lire les journaux, n’étaient pas sourds après tout : en entendant ces accents célestes, ils s’entre-regardèrent, interloqués. Leur désarroi ne dura que quelques secondes – au soulagement de tous, l’un d’entre eux se leva résolument, vint tourner le bouton de la radio et changea de station, rétablissant ainsi un flot plus familier et rassurant, qu’il fut à nouveau loisible à chacun de tranquillement ignorer. À ce moment, je fus frappé d’une évidence qui ne m’a plus jamais quitté depuis : les vrais philistins ne sont pas des gens incapables de reconnaître la beauté – ils ne la reconnaissent que trop bien, ils la détectent instantanément, et avec un flair aussi infaillible que celui de l’esthète le plus subtil, mais c’est pour pouvoir fondre immédiatement dessus de façon à l’étouffer avant qu’elle ait pu prendre pied dans leur universel empire de laideur. Car l’ignorance, l’obscurantisme, le mauvais goût, ou la stupidité ne résultent pas de simples carences, ce sont autant de forces actives, qui s’affirment furieusement à chaque occasion, et ne tolèrent aucune dérogation à leur tyrannie. Le talent inspiré est toujours une insulte à la médiocrité. Et si cela est vrai dans l’ordre esthétique, ce l’est bien plus encore dans l’ordre moral. Plus que la beauté artistique, la beauté morale semble avoir le don d’exaspérer notre triste espèce. Le besoin de tout rabaisser à notre misérable niveau, de souiller, moquer, et dégrader tout ce qui nous domine de sa splendeur est probablement l’un des traits les plus désolants de la nature humaine.
mardi 8 juillet 2014
Silenciaires

vendredi 4 juillet 2014
Des Claques
Le professeur qui m'a le plus intéressé a été la vieille dame qui m'a donné mes premières leçons. En fait elle n'était plus guère capable d'enseigner, ayant — si je ne m'abuse — quatre-vingt neuf ans. C'était une vieille demoiselle, relativement connue à Lemberg, et qui avait donné des cours à ma grand-mère et à ma mère. Il faut comprendre qu'à cette époque, les institutions sociales n'existaient pas et les personnes âgées pouvaient mourir de faim si personne ne s'occupait d'elles. Toute sa vie, cette femme avait donné des cours dans bon nombre de familles qui continuaient à lui envoyer leurs enfants pour lui assurer de quoi vivre. J'avais alors sept ans — c'était en 1902 ; elle était née en 1815. Elle avait été l'élève d'un fils de Mozart. Mozart avait deux fils ; l'un était négociant et vivait en Italie. L'autre était musicien et vivait à Lemberg. Il donnait des cours de piano et dirigeait des chœurs. Il eut, entre autres élèves, cette femme complètement sclérosée qui fut donc mon premier professeur. Un jour qu'elle voulait m'apprendre la clef de fa, elle dut demander à ma mère, qui m'accompagnait toujours, quelle note se trouvait sur la première ligne de la clef de fa. Elle ne pouvait rien raconter de sérieux sur Mozart ; elle était tout juste capable de me donner des claques. J'ignore si c'est dans la tradition de Mozart !
lundi 9 juin 2014
Fèves fraiches
Choisissez bien vos fèves, c'est important. Ce ne sont pas les jolies, qui sont bonnes, le choix de la fève n'a rien à voir avec celui des haricots verts, il faut prendre les grosses.
Faites bouillir une casserole d'eau salée, et jetez-y les fèves, préalablement sorties de leur gangue. Ôtez la casserole du feu au bout de deux à trois minutes, selon la grosseur des fèves. Versez-les dans une passoire, et réservez-les.
Faites cuire un œuf mollet. (Soyons précis : un peu plus que mollet, un peu moins que dur.)
Émincez une gousse d'ail, très fin. Coupez — un peu — de ciboulette (en très petits brins).
Quand les fèves sont tièdes, enlevez la peau, c'est très facile. Placez-les dans un bol. Émiettez-y l'œuf. Ajoutez de la fleur de sel, une cuillerée à soupe (ou plus, cela dépend du nombre de fèves) de très bonne huile d'olive, l'ail et la ciboulette. Surtout pas de vinaigre. Remuez, et placez au réfrigérateur.
Vous pouvez consommer, au bout d'une demi-heure.
lundi 21 avril 2014
Juan
mercredi 16 avril 2014
Médecine
mercredi 12 mars 2014
Mettre toute la vaisselle sur la table
vendredi 21 février 2014
Élixir parégorique
Et maintenant que j'y pense encore un peu plus, je me demande si ceux qui nous parlent, à la radio, au gouvernement, dans les écoles, dans les journaux, dans les pharmacies, dans les mairies, ne devraient pas augmenter la dose de parégorique, pour commencer, puisqu'ils semblent tout à fait incapables d'apprendre à parler français. Cette perte presque totale du langage articulé et ordonné, ça doit venir d'une douleur affreuse, d'une chose qui les fait souffrir à l'intérieur, qui les tourmente, qui les obnubile tellement qu'ils ne peuvent plus fixer leur attention sur les mots qu'ils emploient, et qui fait qu'ils ne peuvent que régurgiter docilement la bouillie qu'on leur verse dans le gosier, ça doit être ça. Hollande, par exemple, on voit bien qu'il a un problème, qu'il n'arrive plus à prononcer une phrase sans s'arrêter tous les trois mots, Vals pareil, c'est comme s'ils avaient avalé une arête géante, ils doivent reprendre leur souffle comme une parturiente sur le point d'éjecter son polichinelle et d'en mettre plein les murs. Ils souffrent, ces pauvres gens, il faut les soulager, les péridurer au parégorique, les remplir de farine à hypnose, sinon c'est pas humain, on serait des nazis de les laisser dans cet état ! J'entends déjà ceux qui vont me dire que c'est parce qu'ils n'ont rien à dire… Non !!! Même s'ils n'ont rien à dire, il faut leur permettre de le dire, et si possible de le dire clairement. Qu'on sache si on est mardi ou jeudi. Il ne faut stigmatiser personne, les handicapés sont des êtres humains comme les autres qu'on n'a pas le droit de laisser au bord du chemin, en souffrance. Enfin moi c'est comme ça que je vois les choses. Anti-inflammatoires pour tous ! Distributions gratuites dans la rue et dans les ministères. Cures de sommeil. Nabila en perfusion. Hollande à Baden-Baden. Valls à Vichy. Pendant ce temps, on expédiera les affaires courantes, on s'occupera des Suisses et des fromages. On connaît la problématique. On a les molécules. No souci !
mercredi 22 janvier 2014
Dies irae
Il va tous nous tuer ? Tous, jusqu'au dernier. On fait comme si on ne le savait pas. C'est pourtant ce qu'il fait depuis que le monde est monde. Il y met un point d'honneur. Les hommes, les animaux, les bactéries, les oiseaux, tout y passe, chaque être vivant. Il n'en rate aucun. Mêmes les créatures du fond de l'océan, celles qu'on ne voit jamais ? Même celles-là ! Et le point noir minuscule, tout là-haut, dans la nuée ? Pareil. Les plus grands massacres, les génocides, perpétrés par les hommes, à côté, ce n'est rien, ça ne compte pas. On ne verrait pas la différence, au bout du compte.
mercredi 1 janvier 2014
Le Pont de l'Alma
vendredi 18 octobre 2013
mardi 27 août 2013
Pour le gène occasionné…
mercredi 17 juillet 2013
Harmonie
Presque au hasard, un extrait du Traité d'Harmonie d'Arnold Schoenberg, achevé il y a un siècle, en 1911 exactement.