jeudi 8 août 2013

En vérité

Le seul roman vrai qu'on devrait écrire aujourd'hui, c'est celui qui raconterait la possibilité de voir sa chatte à volonté, et il nous est impossible de l'avouer à celle qui suscite ce désir. C'est cette impossibilité, le cœur même du roman vrai. Ceux qui écrivent des romans sur d'autres thèmes sont des impuissants ou des menteurs.

Ce matin, je vois l'amour comme un oignon qu'on épluche. II y a beaucoup de couches, souvent jolies, mais à la fin, quand on a tout épluché, il ne reste que son con. Et ça sent fort. 

Quand l'un entre au paradis, l'autre entre en enfer. C'est la seule règle qui ne souffre pas d'exception. La porte ne laisse passer qu'un seul être dans chaque sens. Le croisement est non seulement permis, mais il est encouragé. 

Plus je bande pour elle plus j'écris. Cette salope aura changé ma queue en stylo. Alors j'écoute Naïma de John Coltrane. Ça me calme un peu, parce que je vois bien que la souffrance d'amour est une belle chose et que je sens que je peux en jouir moi aussi, moi aussi, même moi le pauvre délaissé, le pauvre oublié. 

Je me demande comment on a pu si longtemps considérer McCoy Tyner comme un grand pianiste. McCoy était certainement le pianiste qu'il fallait à Coltrane pour qu'il puisse développer son langage, et on peut même se demander si Coltrane aurait été si génial sans lui, mais enfin il ne casse pas trois pattes à un canard, tout de même ! Il a une énergie extraordinaire, il sait accompagner son soliste, il sait enfoncer le clou, harmoniquement, mais justement, il ne fait à peu près que ça, sans aucune subtilité, avec toujours les mêmes accords passe-partout, avec un manque d'imagination mélodique affligeant, et avec une dynamique très pauvre. Pourtant, je sais qu'il est admiré par de très grands musiciens, donc je me dis que c'est moi qui ne dois rien comprendre. Un peu comme pour les femmes, quoi. 

Il y a des musiciens qui ne sont jamais meilleurs que lorsqu'ils s'entourent d'excellents instrumentistes, et il y en a d'autres qui, au contraire, ont besoin de faire le vide autour d'eux, d'écraser le paysage. Les femmes, c'est pareil. Certaines aiment s'entourer d'imbéciles ou de crapules car elles sentent confusément que c'est la condition de leur existence de maitresses. 

Certains saturent l'espace, d'autres laissent de la place. Mais les femmes qui laissent de la place n'aiment pas. C'est diabolique.