samedi 31 août 2013

Quelque chose dans le ventre…



Cher Monsieur,
Pauvre, pauvre petit, vous me faîtes penser à mon plus jeune fils qui rentre en me disant "on m'a disputé"......oh.....il fallait hurler à l'aide face à l'agression, l'algarade que vous avez connu de la part d'une femme, valeureux chevalier! Vous prenez le métro, les bus? Non? A la bonne heure......votre trouillomètre est inversement égal à votre écriture, au niveau le plus bas. Mis à part soulever un livre ou un stylo, vous arrive-t-il de faire le coup de poing pour vous défendre? Vous êtes l'exemple type du français pédant d'aujourd'hui, fier de sa culture, de son érudition (vous avez dû sacrément vous ennuyer dans votre vie!), et qui fait un détour de 300 mètres quand il voit un Arabe dans sa vision. Je comprends les femmes qui préfèrent les noirs où les Arabes...eux au moins ont quelque chose dans le ventre...même s'ils font des fautes d'orthographe....Hou, il est malheureux l'enculeur de mouches.......relisez Proust ma chère, cela vous distraira.....
Orthographes avec un S, je suis mortifiée, tout bonnement mortifiée...je vais relire le bescherelle....non...rejoindre mon mari.....c'est plus rigolo. Bonne lecture.

Facebook est décidément une mine inépuisable. Surtout dans l'entourage de Renaud Camus et de ces (ses) walkyries qui se mêlent de politique, qui parlent toutes seules, et vous racontent votre vie comme si vous y étiez. Il y en a comme ça une escouade particulièrement grotesque (les femmes sont soit des héroïnes soit des connasses, et il arrive même qu'elles soient les deux à la fois). On conserve bien entendu pieusement ces "hurlements en faveur de Sade" qui disent un peu l'envers du décor, ou de la tripaille, et où l'on voit avec effroi se constituer tout un peuple de l'abjection qui puise dans son absence de vie et d'esprit la matière même de sa hargne malsaine et vengeresse. Quand on ne vit pas, on ne veut pas que les autres vivent, c'est un classique de l'âme humaine. Combien de fois aurons-nous constaté que ceux et celles (mais surtout celles) qui soi-disant veulent œuvrer au bien public et "se mettre à son service" ne font que camoufler d'inavouables pulsions et de fétides ressentiments ! Il faut toujours avoir à l'esprit, quand on prétend renverser l'ordre établi, que celui qui affleure juste au-dessous de la ligne de flottaison est en règle générale pis que celui qu'il va remplacer. L'étendard du Bien a toujours son pied trempé dans la sale chose qui remonte à la surface dès que les mains sont libres de tout lien. À chaque fois que la phrase « Tout plutôt que ça ! » est prononcée, on peut être certain que le tout sera cauchemardesque, infernal, invivable. L'histoire aujourd'hui nous en donne la preuve tous les jours sans que personne ne s'avise semble-t-il d'entendre la leçon. Les "Dégage" succèdent aux "Dégage", et dans la brutale déliaison qu'une telle formule évoque, dans l'oubli de la forme, des formes, et de l'Histoire, se fait jour une curieuse passion pour la répétition hystérique qui ne débouche jamais que sur un monde plus laid, plus bas, plus sombre et finalement désespéré. Le monde social n'est pas amendable, les hommes non plus, et le pire est toujours sûr, depuis toujours. Ceux qui veulent nous restituer une France propre, un pays sûr, une identité réaffirmée, ont souvent la sale gueule et la sale langue de Thénardier, qui veut surtout que son entreprise soit rentable et que chacun s'exprime et pense à peu près comme lui, et à chaque fois que nous le constatons — comme nous ne pouvons pas nous empêcher de le dire (ce qui leur déplaît très fortement car ainsi nous apparaissons comme le traître, comme le cracheur dans la soupe, comme celui qui renie son camp et son sang) —, nous apparaît que le retour à cette France-là mais surtout les moyens qui sans aucun doute accompagneront la fabrication de l'omelette au bon goût d'omelette seront pire que le mal. L'élagage, le raccourcissement, le rétrécissement, et l'égalitarisme forcené et obligatoire (ainsi que le mauvais goût qui les accompagne toujours), dont on dirait bien que tous les approuvent et les encouragent, sont dans le noyau de ce fruit qui a tendance ces temps-ci a pourrir sur pied. Ce fruit aime la chaleur, le sucre fondu de l'emportement, et vomit les tièdes, ceux qui doutent et qui leur paraissent "s'ennuyer dans la vie", tout simplement parce qu'ils ne partagent pas le mauvais goût populacier qui s'enivre de la liturgie spectaculaire, celle qui rassemble et permet de "faire trembler les pouvoirs". Manif pour tous, mariage pour tous, école pour tous, luxe pour tous, culture pour tous, art pour tous, déconnade pour tous, ils sont d'accord sur l'essentiel avec ceux qu'ils veulent pousser dans le caniveau de l'histoire, et ils récréeront immédiatement ce qu'ils ont prétendu vouloir abattre, à peine auront-ils franchi les portes du pouvoir pour tous, car ils n'ont comme imagination que celle de leur langue, tout entière héritée de cette "base" qu'ils veulent sacraliser en grande pompe, à défaut d'oser lui dire ses quatre vérités. Les "élites" se suivent et se ressemblent, sans que rien ne semble vouloir venir briser le cercle infernal qui les propulse tour à tour sur le devant de la scène. « Les idées perdront toujours leur procès contres les sensations », c'est ce que ne comprennent pas ceux qui aujourd'hui prennent leur tour dans la théorie du sens, qui n'a ni tête ni base, qui est toujours cul par-dessus tête quand les personnages qu'il anime se mettent à croire en lui — comme si la mécanique des corps aliénés n'était pas le fin-mot de l'histoire. 

J'écoute le concerto pour clarinette de Mozart, je vois des jeunes gens le travailler en compagnie de Michel Portal, durant quinze jours, à l'automne 1997, dans un château. Parallèlement, je lis Utøya de Laurent Obertone. « Lejla S. femme, 17 ans, touchée par deux balles à la tête, une balle reçue dans l'angle gauche de la mâchoire, traversant le squelette facial et ressortant par le côté droit du front, l'autre balle est entrée par le côté gauche de l'occiput pour ressortir par le sommet du crâne. Mort instantanée, suite aux blessures à la tête. » « Steiner J. homme, 16 ans, touché par deux balles, une première traversant le bras gauche puis entrant par le dos, frappant la poitrine gauche, causant des blessures au cœur, aux artères et aux poumons. La seconde balle, entrée par la tempe droite et ressortie par le côté gauche du cou, a causé une lacération du tissu cérébral et d'importantes fractures du crâne. Mort instantanée, suite aux blessures à la tête et à la poitrine. » « Brigitte S. femme, 15 ans, touchée par trois balles, une à l'arrière du genou droit, une autre au mollet droit, la troisième est entrée par l'épaule gauche, causant des blessures pulmonaires sévères ainsi qu'une insuffisance cardiaque. Morte d'une hémorragie externe, suite à une agonie de plusieurs heures. » « Lene Maria B. femme, 19 ans, touchée par quatre balles, à l'abdomen, l'épaule, la gorge et la bouche. La balle à la gorge a parcouru l'hémisphère cérébral droit et s'est logée à l'intérieur du crâne. La dernière balle a frappé la bouche, pénétrant le pharynx jusqu'aux vertèbres cervicales. Mort très rapide, suite aux blessures à la tête. » « Modupe Ellen A. femme, 15 ans, touchée par quatre balles. Dans la nuque, le dos et les flancs. Le tir au cou a perforé la colonne vertébrale, endommageant la moelle épinière et l'œsophage, la trachée et l'artère carotide droite. La balle dans le dos a pénétré la paroi thoracique, le lobe pulmonaire, le diaphragme et la cavité abdominale. Les deux coups aux flancs droit et gauche ont pénétré la colonne vertébrale, endommageant la moelle épinière et déchirant les artères rénales. Mort rapide, suite aux blessures à la nuque et au dos. » Il y a en 69, comme ça… On peut lire ça, je dirais même qu'il le faut. Il faut bien avoir présent à l'esprit ce genre de choses, et il faut savoir surtout que ce n'est rien, mais alors rien du tout, comparé à ce qui se passerait durant une guerre civile comme celle que certains ont l'air d'appeler de leurs vœux, les pitbulls en jupons qui vomissent les tièdes sur les réseaux sociaux. Il faut aller lire les commentaires sur FdeSouche pour se faire une petite idée de ce qui vient. « 43 regis31 a écrit le 23 août 2013 à 13 h 42 min : on s’en branle de ces taffioles( les 68 tards) il sont deja morts !! ils ne comptent plus , ils sont le passé . tournons nous vers l’avenir !! par contre gardons bien leurs noms dans nos esprits . » Voilà, concrètement, ce que signifie pour certains et certaines "avoir quelque chose dans le ventre". « Ils sont le passé, tournons-nous vers l'avenir. » Robespierre, Lénine, Mao, Hitler, parlaient exactement comme ça. Avec des gens comme ça, inutile de dire qu'on ne passe pas quinze jours dans un château à étudier un concerto de Mozart. Inutile d'espérer "soulever un livre ou un stylo", quand le clairon de l'Histoire est en train de brailler au seuil de la carrée ! « Relisez Proust, ma chère, cela vous distraira… » 

L'autre jour, un charmant jeune homme sur Facebook me disait qu'il avait envie de quitter Paris, son travail, "sa vie", pour aller rejoindre ses vieux parents, lire et étudier près d'eux, "méditer", disait-il, dans la proximité de cet amour filial qui avait l'air de lui sembler un havre de paix et une possibilité de bonheur. Je l'ai bien sûr encouragé à le faire. L'époque est si détestable qu'il faut choisir de s'en séparer dès qu'une possibilité s'offre à nous ! Qu'aurait-il à regretter ? Son travail ? Ses amis ? La vie parisienne ? Tout cela n'est rien, bien entendu, et encore, rien serait un moindre mal. Vivre dans une ville administrée par Bertrand Delanoë, rien que cette idée donne la chair de poule : La ville de "Paris-Plage" ne peut être qu'une anti-chambre de l'enfer. Il va "perdre" son travail. Quelle chance ! (si bien sûr il peut être nourri et blanchi par ses parents). Ses amis ? Quels amis ? Ça existe, les amis ? Et qu'on ne nous parle pas d'une quelconque "vie culturelle", évidemment ! Même les bistros, où jadis la parole et la vie se mêlaient harmonieusement, ont disparu. Paris est morte depuis trente ans au moins, mais les fossoyeurs à nez rouges l'entretiennent comme un beau cimetière, comme un musée qui rapporte gros, dans lequel même les touristes n'osent plus s'aventurer sans une escorte. Le festif avec gilet pare-balles, voilà la belle réalisation des néo-spectaculaires païens. Resterait-on à Paris pour "faire de super-rencontres" ? Resterait-on à Paris pour aller au Flore, pour risquer de croiser BHL, voire Alain Juppé ou Christine Angot ? Resterait-on à Paris pour la rue Saint-Denis (pas sûr qu'elle existe encore) ? Rester à Paris n'a aucun sens, sauf pour de vieilles pouffiasses désœuvrées qui n'ont pas assez d'argent pour voyager toute l'année entre Los Angeles et Cannes : il leur reste toujours Beaubourg, l'Art contemporain et les librairies-salon-de-thé. Mais quand on est encore vivant, il faut être fou pour vouloir vivre dans ce cimetière défoncé et hurlant ! Si, il existe sans doute une raison, une seule, pour vouloir continuer de vivre à Paris, c'est le pouvoir, bien sûr. Enfin, le pouvoir, le tout petit pouvoir qui n'en a plus pour longtemps mais qui permet tout de même de baiser de belles connasses à la limite de la sortie de route. Je peux concevoir que ça compte, dans une vie, quand on n'a pas encore pris la mesure du prix réel de la chose. (C'est comme pour les voitures, il n'y a pas que l'essence et l'autoroute à payer, on oublie toujours tout le reste…) 

Mais revenons au clairon. Le Grand Remplacement, le Non, tout ça. J'ai seulement une question à leur poser, à ceux qui sont persuadés de connaître le fin-mot de l'histoire. Tout leur raisonnement, ce Grand Remplacement, dont ils font l'événement le plus considérable que la France ait connu depuis qu'elle existe, le plus dramatique, le plus terrible pour notre peuple et notre pays, tout cela me paraît fondé et il est nécessaire que cela soit dit, mais voilà, si ce à quoi nous assistons est réellement "l'événement le plus considérable que la France ait connu depuis qu'elle existe", si ce qui est en train de se passer est bien cet événement terrible qui effacera et notre peuple et notre nation, alors il m'apparaît qu'il faut s'y opposer de toutes ses forces et de toutes les manières possibles, y compris par la force, et donc par la guerre (la guerre civile, pour être concret, c'est-à-dire ce qu'il y a de pire), si l'on est conséquent et si l'on ne fait pas que proférer des mots et des phrases. Sait-on bien ce que cela signifie ? Est-on bien conscient de ce que cela implique ?