Elle avait les ongles des pieds jaunes, on aurait dit qu'elle tenait ses cigarettes entre ses orteils.
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« Pas de chance, c'est hier que je n'avais pas de culotte. »
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Maintenant elle parle et se branle avec une belle générosité.
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Il faut absolument que je demande à V. de ne plus utiliser l'expression « derrière » à la place de « après ».
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Autant je trouve le mot popotin ridicule, autant j'aime le mot derrière.
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Le string est finalement un accessoire de femme mariée.
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Cinq milliards d'oiseaux passent au-dessus de nos têtes indifférentes.
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« Mes seins sont tout à vous. »
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(Café Beaubourg) Il voulait visiblement savoir si Valérie et moi étions ensemble, mais par qui était-il intéressé ?
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Les vrais magnanimes (par générosité) sont rares. La plupart le sont par bêtise, par manque d'imagination, et, finalement, par égoïsme.
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Aller dans le sens de ceux qui nous lisent, c'est bien plus dégoûtant que de dire à une femme qu'on veut mettre dans son lit qu'elle est intelligente. On n'a même pas l'excuse du sexe.
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Pour apprendre, il faut savoir déjà ; pour lire, il faut savoir lire ; pour vivre, il faut savoir vivre. C'est pour la mort, que ça m'inquiète.
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— Pourquoi ça ne finit jamais ?
— Parce qu'il y a rien plutôt que quelque chose.
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Autiste autrice, en piste ! Avec tes roues motrices et tes moues d'artiste, viens poser ta matrice de portraitiste réformatrice et cubiste, viens faire la lectrice nudiste jusqu'en nos tristes solstices impressionnistes. Tu seras la soliste sans cuisses de l'injustice hédoniste, je serai ton saxophoniste factice, et nous danserons le twist, prémisse fataliste d'un caprice de syndicaliste au supplice.
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– Et là, il a mis ses doigts dans mon sexe, Commissaire !
– N'importe quoi ! J'y ai pas touché son sexe, genre, j'y ai juste palpé le genre ! Pour voir !
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J'ai un con sur le bout de la langue (comme d'autres ont un nom).
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Mais ne te plains pas, ne te plains jamais d'avoir du désir, un vrai désir, pour une femme ! Ce n'est pas donné à tout le monde.
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« Tu veux quoi, qu'on baise pour te permettre de finir ton bouquin ? »
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Quand je l'ai rejointe, elle était assise sur un banc de la place du Marché Sainte-Catherine et lisait : Maigrir sans régime, ses lunettes de soleil sur le haut de son crâne.
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Sarah, c'est une question : comment faire tenir ensemble un sucre-d'orge et une plante carnivore.
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La vie commence. Je suis sur un chemin de pierres, et j'ai la passion du tact.
TGV sous la pluie, quatre heures de l'après-midi, lumière de Pâques. Soulevez une pierre, puis deux : l'odeur vient. Comme une poitrine de femme, tiède, qu'on n'a pas vue depuis quelques jours. Conversation silencieuse à l'intérieur. (Mon cheval noir, entre mes cuisses.) Aller très vite sans un mouvement ; les rails d'ébène, poreux, délicats dans leur fermeté de fruits verts. Les bras comme ceux d'un somnambule, rêve d'oiseau. Petite sérénité douçâtre. Lorsque je me relève du lit, les bruits des autres, revenus comme une soif familière.
(Je me rasseois à côté d'elle, sur le lit. Elle ronfle doucement…)
Cette nuit-là, tu avais monté l'escalier, dans le noir, disant doucement mon prénom, apeurée. Un instant auparavant, un bruit qui n'existe pas m'avait réveillé : terreur du silence, alors. (Le feu de l'oubli est dans son regard retourné.)
Autour des choses, les choses, dans leur ombre. Tu m'appelles doucement, sans ouvrir les yeux, ton index gratte le drap. Ces petits riens, comme des étincelles de granit posées sur le silence…
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Il y a un conflit violent entre la bouche et le con. On ne peut pas en même temps donner la vie et dire la vérité.
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Il arrive que les choses arrivent, mais c'est uniquement pour nous prouver que l'inverse ne pouvait pas arriver.