mardi 11 mars 2014

Pensons déjà à l'après fin du monde !



À l'UMP, Grand-Colon et Petit-Flipé sont d'accord pour ne pas être d'accord. C'est déjà immense. Depardieu je l'embrasse sur les deux joues. À cinquante et un pour cent d'impôt, si j'étais riche, je me tirerais de ce pays de tartuffes. De toute façon être français de nos jours devrait consister essentiellement à se barrer d'ici. J'hésite entre les USA et l'Albanie, mais en fait j'irais direct en Suisse, la Suisse qui est mon vrai pays. La Suisse allemande. Et je désapprendrai le français. Seul à la montagne, sans téléphone, sans Internet, avec une vache, un chien, une chèvre, et une vallée qui me sépare de mes plus proches voisins. Je ne peux pas croire que François Hollande finisse son mandat. Impossible. Ou alors c'est vraiment que les Français ont assassiné Dieu. J'avais déjà un vague soupçon… Les cons seraient certainement d'accord si on mettait son existence aux voix (je parle de Dieu, pas de l'autre à qui on a dit qu'il était président). Un peu comme ces abrutis qui se réveillent un beau matin, le cul encore fumeux, ou fumant, et, à peine assis sur leur matelas, se grattent la tête en s'exclamant : « Eureka ! Je sais : après la mort, rien n'existe, on est mort ! »  Ce matin, je rêvais que j'étais en compagnie d'une jeune fille très jeune, très belle, très intelligente, bandante comme je peux pas vous dire. On était dans un bar. Je me lève pour aller pisser, et, en arrivant aux chiottes, je me vois dans une glace : Merde, je ne me suis pas reconnu. Le look gothique, et vingt-cinq ans de moins, des cheveux longs, noirs, les sourcils teints. Quand je suis revenu à la table que je venais de quitter, c'était Laurence Parisot qui sirotait un lait-fraise en fumant des Pall Mall rouges. Ne plus jamais dire un mot en français, voilà mon rêve. Je lirais Proust en m'extasiant sur cette langue étrange, et barbare, mais quand-même pas Annie Ernaux ou Juan Asensio. Too much ! Je regarderais BHL à la télé, sans le comprendre, et je le trouverais gothique, lui aussi. Je n'ai jamais rien lu d'aussi drôle que : « Parce qu’il préfère le "ça" du bistrot au "cela" qu’aurait employé n’importe quelle plume de la NRF ou du Mercure de France, on croit que le reste est à l’avenant. Et donc qu’il a tout naturellement utilisé "commencé" plutôt que son synonyme "débuté", qui sans être pédant, est d’un registre un poil plus soutenu. » C'est Grégoire Leménager qui écrit ça dans le Nouvel Obs. Grégoire, écoute-moi, mon petit, écoute le vieux qui te parle avec compassion et désintéressement. Achète-toi un jeu video pour Noël mais laisse tomber la littérature. Elle ne t'en voudra même pas. De toute façon, toute flippée qu'elle est, elle ne s'en rendra pas compte.