samedi 8 mars 2014

Pauvre Tavernier


Hier-soir j'ai regardé Quai d'Orsay, le dernier film de cette grosse baderne de Tavernier. Il se confirme que ce type est l'un des plus mauvais cinéastes qu'on ait connus depuis très longtemps, en plus d'être un prétentieux bouffon qui se prend pour un intellectuel. N'importe quelle série américaine est mille fois supérieure à ce film idiot. L'avantage de ce genre de navets est qu'ils étalent avec une netteté implacable les pauvres tics et les faiblesses insignes de ces fameux acteurs français (je ne sauverai que Niels Arestrup) que soi-disant le monde nous envie. Tout ce que la France a de plus ridicule, de bouffi, de farcesque, mais surtout de conforme (aux sacro-saintes valeurs humanistes qui nous viendraient des Lumières et devant lesquelles il conviendrait de se prosterner cinq fois par jour) à l'air du temps est caricaturalement aligné ici, catalogue terriblement poussif mais impitoyable qui nous révèle la bêtise contemporaine avec une cruauté magistrale. Comme toujours, dans le cinéma français d'aujourd'hui, celui-ci parle tout seul, je veux dire qu'il dit bien autre chose que ce que croient lui faire dire ces cinéastes qui ne sont que des tâcherons idéologues ne maîtrisant même pas les armes qu'on leur confie, bien qu'ils se répandent à longueur de journaux et télés sur leurs formidables jouets, sur ces merveilleux jouets qui leur évitent, croient-ils, d'avoir à penser, ne serait-ce qu'un peu. Mais finalement, il suffit de noter les noms des acteurs principaux de ce triste pensum pour y voir clair : Thierry Lhermitte en ministre des Affaires étrangères qui ne lit qu'un seul auteur : Héraclite ! On se pince très fort mais on continue à dormir. Comme par hasard, Julie Gayet et Jane Birkin sont de la partie, et le générique de fin est émaillé d'un "bêtisier", ce qui suffirait largement à connaître l'essentiel de ce film sans l'avoir regardé. J'aurais dû m'appliquer ces bons conseils. 

Pauvre Tavernier. Entre Autour de minuitDans la brume électrique, et Quai d'Orsay, s'il possédait ne serait-ce qu'un peu d'amour propre, il brûlerait ses films, pour qu'on ne puisse pas en garder trop longtemps le souvenir consterné.