lundi 3 juillet 2023

[Journal] 12 et 27 décembre 2002

 Jeudi 12 décembre 2002, 7h20 du matin, TGV pour Aix-les-Bains)

Hier, venu à Paris pour voir Valérie. Non, venu à Paris pour baiser Valérie. « Je ne demande que ça. «  me dit-elle à plusieurs reprises. Curieux qu'elle soit « amoureuse de moi » ! Hier, pour la première fois, elle m'a dit : « C'est parce que vous écrivez bien, que je suis là. » Il m'aura donc fallu attendre 46 ans pour connaître le pouvoir des mots. « C'est ma fierté de vous faire bander ! » Cette phrase est une des plus belles que j'aie entendues. On s'est tellement écrit, avec Valérie (emails) : plus de mille messages en deux mois et demi ! Il va falloir revenir à plus de modération. Ni elle ni moi ne pouvons tenir le rythme. Elle a en sa possession la quasi totalité des fragments de Sarah, Printemps. Nous devions en parler, hier, mais bien sûr, nous nous plus occupé de nos corps respectifs. Valérie a des seins prodigieux, comme je n'en avais pas vus de tels depuis longtemps. Elle portait un string, assorti à son soutien-gorge, des bas blancs. Son con sentait un peu l'urine quand je l'ai déshabillée, mais ce n'était pas désagréable. Le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne possède pas le don insolent de Sarah pour faire l'amour. On voit qu'elle n'a pas beaucoup d'expérience. Cela dit, elle est partante pour à peu près tout, à condition que ce soit moi qui lui dise quoi faire. Quand elle baise, elle se tient les seins, pour qu'ils ne bougent pas trop. Comme c'est dommage ! Je ne sais si c'est parce que cela lui fait mal, ou bien si c'est parce qu'elle en a honte (qu'ils bougent autant), auquel cas il faut que je lui dise de ne pas me priver de ce plaisir. 

Le ciel est plombé. Très sombre en haut, avec une mince bande claire le long de l'horizon, d'un gris liquide de mercure bleuté, zébré ça et là de légères cicatrices de nuages noirs. Le jour commence à se lever, pas encore de soleil. Mes voyages à Paris sont si brefs. Juste baiser. À l'hôtel, rue Mahler. Très bonne idée : ne venir à Paris que pour un cul, une main sur ma queue, une bouche sur mes couilles. Quelle femme étrange ! Pas sûre d'elle et pourtant si téméraire. Tenant parole. « Mon premier homme a été mon père ! » Je réfléchissais : pourrais-je dire : ma première femme a été ma mère ? Non. Ma première femme a été ma sœur. La brume a uni le ciel, dans un dégradé de bleu poussiéreux. J'ai peu dormi, de 2h à 5h30, avec deux interruptions étranges, où l'envie de pisser était si intense, comme si j'avais une infection urinaire. C'est magnifique, quand une femme se donne comme ça. Elle n'a rien caché d'elle ; j'ai été plus pudique. 

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Vendredi 27 décembre 2002 (Chez Brigitte, dix heures et demie du matin)

Deuxième partita en ut mineur, par Argerich

Valérie vient de passer au petit matin. Elle m'a réveillé, s'est glissée dans le lit en slip et soutien-gorge. Elle a joui deux fois, coup sur coup, très fort. Elle était venue pour ça. Elle est repartie très vite, elle allait au travail. Quand je me suis levé, j'ai trouvé un croissant et une baguette de pain frais à la cuisine.