Sur Facebook on ne parle que de ça. Chaque jour apporte son lot de chiens ou de chats torturés, tués dans le meilleur des cas. Et nos facebouseux de s'exclamer, de mettre le pouce en bas, de pleurnicher en chœur, de ne pas comprendre, etc. Pauvres cloches ! Il fallait vraiment être aveugle pour ne pas comprendre que ça allait arriver. Un peu avant la mort de Luna, quand la jeune vétérinaire qui s'occupait d'elle hésitait sur son mal, j'avais émis l'hypothèse que, peut-être, un connard passant devant le portail lui aurait jeté de la nourriture empoisonnée… Elle avait ouvert de grands yeux, et m'avait demandé, avec un ton légèrement réprobateur, ce qui pouvait bien me faire penser à ça ! Ce qui peut me faire penser à ça, connasse ? Mais ouvre les yeux, imbécile, regarde un peu autour de toi, bordel ! Hier encore, toujours sur Facebook, une crétine m'a expliqué que "ça avait toujours existé, et que la seule différence c'était que maintenant on en parlait, grâce aux réseaux sociaux". Non ! Pas possible ??? À chaque fois, on nous refait le coup. Il ne se passe rien. C'est une illusion d'optique. Rien de nouveau sous le soleil, et patati et patata. Ils ne se lassent pas, jamais, de cette explication qui leur sert à tous les coups. C'est devenu comme un réflexe. Vous leur montrez quelque chose, ils prennent une mine intelligente (enfin, ils essaient) et ils vous font le coup de l'Écclésiaste. Vous n'avez pas honte de penser que les hommes peuvent être méchants ? Vous n'avez pas honte de croire que les choses changent, que ce qui était vrai hier peut devenir faux aujourd'hui ? Vous devriez vous dénoncer à la police du Marchand de sable, vous ! Avoir des idées pareilles, c'est pas sain, vous savez ! Et si jamais, pour aggraver encore votre cas, vous leur expliquez en sus que pour la religion musulmane le chien est un animal impur qu'on peut et qu'on doit maltraiter, alors là, vous allez direct à la case prison ou hôpital psychiatrique ! Amalgame, stigmatisation, racisme, perversion, extrême-droitisme, fascisme, débilité, islamophobisme, on vous colle la dose maxi, et vous vous retrouvez au mitard en compagnie des plus grands criminels de guerre et autres tueurs en série. Délit de Pas-le-droit-de-penser-ça. Le plus grave. On ne vous demande pas si c'est vrai ou pas, on vous dit que vous ne pouvez pas penser ça. Pas possible ! C'est tout. Oui mais… Ta gueule ! Ferme-là ! Oui, Chef, bien Chef ! Parle-nous plutôt du climat, ou même, tiens, de l'Industrie-pharmaceutique. Voilà des vrais sujets. Bien frais. Têtes de gondole de la sujetique contemporaine. Le tabac-qui-tue aussi ? Voilà, le tabac-qui-tue, ça c'est bon. Les chauffards-sur-la-route ? Voilà, très bien, tu vois quand tu veux ! Enfin, merde, ça manque pourtant pas, les vrais sujets, on les fabrique à la chaîne. Tu regardes pas la télé ? Si, Chef, bien sûr, Chef.
Je résume. D'un côté, on a les "humanistes". Eux ricanent : ah, les chiens, les chats, Brigitte Bardot, vous ne pourriez pas vous indigner pour les-hommes, plutôt ? (« Quand on aime les bêtes on n'aime pas les hommes. ») Pour les pauvres enfants maltraités, les femmes maltraitées, ça c'est noble, c'est humain, c'est humaniste, c'est bien. Saleté de mémère-à-son chien qui crotte partout ! La mémère ou le chien ? On s'en fout, c'est pareil ! De l'autre, on a les sensibles du cardon, ceux qui disent "c'est trop mimi" quand ils voient un chat roulé en boule dans le lavabo, ceux qui voudraient que "les-hommes-y-soyent-aussi-gentils-que-les-animaux", ceux qui pensent qu'un animal c'est une gentille chose toute gentille et bien morale qui ferait pas de mal à une mouche, enfin, des crevures comme les autres qui passeraient sans vous voir si vous étiez dans la rue crevant de faim et de froid. Les uns comme les autres ne voient rien, n'entendent rien, ne comprennent rien. Les uns comme les autres continuent sur leur lancée, et pensent que le monde est toujours le même monde et qu'il va durer toujours et encore jusqu'à ce qu'il devienne meilleur et encore meilleur. Ils sont sur des rails, ils dorment, ne les dérangez surtout pas ! Vous allez leur faire de la peine à ces crevures bien comme il faut. Un réveil brutal pourrait leur causer des troubles terribles, vous savez ! On ne les a pas programmés pour être éveillés. Foutez pas le bordel ! On va encore être obligé de ressortir les cellules psy… Elles dont débordées, les cellules psy !
Ce qui est très énervant, c'est que ces cons vont finir par donner raison à ceux qui pensent que si l'on aime les bêtes on n'aime pas les hommes. Évidemment, puisque ce qui reste "des hommes" leur ressemble, désormais, on n'a plus guère le choix…
Finalement, la torture a été injustement dénigrée, je crois. Ne parlons même pas de la peine de mort. Ni de la torgnole quotidienne, pour les femmes et les enfants. À quatre ans, j'avais jeté un chat dans une chaudière à charbon. Je me suis pris une raclée mémorable, pour laquelle aujourd'hui encore je rends grâce à ma mère. Qu'on m'envoie donc les petits Farid, je les prendrais en stage chez moi, et les rendrai à leurs parents dès qu'ils auront expérimenté précisément la souffrance qu'ils infligent aux animaux. Vous voulez torturer ? Très bien, mais à condition de connaître personnellement la douleur que vous infligez à autrui. On ne voudrait tout de même pas qu'ils meurent idiots, ces turlupins désœuvrés !
Ce qui est très énervant, c'est que ces cons vont finir par donner raison à ceux qui pensent que si l'on aime les bêtes on n'aime pas les hommes. Évidemment, puisque ce qui reste "des hommes" leur ressemble, désormais, on n'a plus guère le choix…
Finalement, la torture a été injustement dénigrée, je crois. Ne parlons même pas de la peine de mort. Ni de la torgnole quotidienne, pour les femmes et les enfants. À quatre ans, j'avais jeté un chat dans une chaudière à charbon. Je me suis pris une raclée mémorable, pour laquelle aujourd'hui encore je rends grâce à ma mère. Qu'on m'envoie donc les petits Farid, je les prendrais en stage chez moi, et les rendrai à leurs parents dès qu'ils auront expérimenté précisément la souffrance qu'ils infligent aux animaux. Vous voulez torturer ? Très bien, mais à condition de connaître personnellement la douleur que vous infligez à autrui. On ne voudrait tout de même pas qu'ils meurent idiots, ces turlupins désœuvrés !