jeudi 2 janvier 2014

À la manière de Sir A. D.


    ai tenté de regarder Anita Karonin à la télévision, sans succès. Ces téléfilms s'entendent à rendre inintéressants les plus grands chefs-d'œuvre, que c'en est à pleurer. Kittie est d'une vulgarité invraisemblable, avec sa petite moue bêtasse, sa désespérante démarche de bobo acculturée et ses "bonsoir !" lancés comme des bonbons Kréma à des bonobos dépressifs. Tout est bête et plat, insignifiant, sans saveur. On a une intrigue, un "'pitch", et trois ou quatre personnages, c'est à peu près tout. Il ne reste plus rien de ce qui nous a émerveillés dans ce prodigieux roman, c'est comme une poupée à qui l'on aurait crevé les yeux et arraché la robe, mais qui porterait encore son étiquette.

Nous allons plutôt sortir avec Anastasie, pour nous cultiver un peu. Il paraît que Beckett est invité à dîner chez Guilaine, et que Christine et Arnaud seront là aussi. Ce sera l'occasion de quelques autoportraits intéressants, j'y compte bien. Pour le trajet en RER, nous emportons chacun notre liseuse. Anastasie a le dernier Millet et moi les Pensées de Pascal Sevran. On devrait pouvoir tenir jusqu'à notre destination. Auparavant, nous étions allés entendre Rudolf Merkaya et son sextuor de contrebasses au centre culturel Ouzbeke, rue des Français déprimants. Nous étions en bonne compagnie. Il faudra que je publie tout ça dans la revue. J'ai hâte.