mardi 11 septembre 2012

Paris s'éveille ! Pas moins.


J'ai humé le dernier prout d'Ano Hernie, "Le soufflet solsciste de Richie Milliard désodorise la rature alitée" dans un mélange croissant de grande hilarité, de jubilation et d'incrédulité. Celui du pire sous la plume d'une écrinaine dépitée chez Shalimard et de sa horde, des prolos qui puent le débris de l'humanité et font l'apologie de la violence sacrificielle au prétexte d'examiner, sous le seul regard de leur lâcheté ordinaire d'employés affolés, les "actes" de celui qui a commis froidement, en 2012, trois meurtres d'imprimerie qu'on peut appeler des livres.

Je sais, on va me dire qu'il faudrait en parler sérieusement, calmement, doctement, froidement. Mais non, vraiment, c'est impossible. Comment peut-on prendre au sérieux ces aboyeurs amateurs, délateurs professionnels, cette bande de trouffions cacateux qui battent des ailes et du croupion dans l'espoir de garder leur place, leur salaire, leur tranquillité, leur rond-de-serviette à la télé, à la radio ou dans les journaux ? Où ont-ils vu un "pamphlet", ces abrutis du dimanche, où ont-ils vu "du fascisme", ces marionnettes du lexique duralex ? À qui cette bande de méprisables petits domestiques tremblotants et gâteux serait-elle en mesure de faire peur, aux bébés éprouvés à l'avance par le monde positivement positif qui les attend, au Dupond-la-joie en carton-pâte qu'ils suspendent au-dessus de leur lit les nuits de pleine lune, quand ils veulent jouer à Intrépide et Couilles-au-vent, le Retour ?

Non, vraiment, je n'y arrive pas. J'appelle ça des pauvres types, des cancres las d'exister, des minus sans humus, des moins que tout pressés d'arriver au poteau où ils aiment coller tout ce qui a le culot de ne pas penser selon les règles déréglées qu'ils n'ont même pas fixées eux-mêmes.

À chaque rentrée, ils aiment à s'organiser une petite chasse entre amis. Le gibier change mais la cérémonie est désespérément monotone. Ils ont des réflexes de curés bouillis aux féculents, des envies de shampouineuse revancharde. Ils se trouvent un chef de meute, à l'ancienneté ou à l'odeur, et ils font parler le ressenti de dent creuse en apocalypse d'alcôve. Ils lâchent le sucre, ils pissent la morale, ils transpirent de la fente sans émouvoir d'autre zoo que celui des Deux Magots, mais ils se réchauffent au sens impur du sillon fermé de l'Autre-même. Ils ont tellement perdu le goût du réel qu'ils ont pris l'habitude de penser qu'il était interdit d'y faire allusion. Ils vivent dans la bulle du pape qu'ils sont chacun à leur tour, secouant la neige artificielle qui leur tombe sur les épaules, à l'intérieur de leur aquarium parisien à effet de serres chaudes rongées à l'os. Pour ceux qui ne sont jamais allés faire des auto-tamponneuses à la foire de trône percé, ça peut tenir lieu de catch tout terrain ou de piste aux étoiles éteintes, ça peut remplacer un film X à la télé, ça peut accompagner une bière tiède.

Pas plus.