jeudi 25 juillet 2013

Avignon-désastre


Quatrième jour de Christine Angot, à la radio, en direct d'Avignon. Impressionnant de nullité. Rien. Il n'y a rien dans cette prose, absolument rien. Cette femme est sans doute la plus grande nullité qu'on ait connue depuis longtemps. 

Pascal Greggory lit sur scène. Bafouille abondamment. Ces acteurs ne travaillent même plus avant d'entrer en scène. Lire un livre sur scène est la nouvelle trouvaille des paresseux subventionnés. Aucun travail mais un gros chèque. Le bonheur. Et après, le restaurant avec les femmes qui mouillent leur culotte. 

Christine Angot, vous l'avez tous entendue lisant ses textes. On ne peut plus y échapper, c'est notre nouveau Molière, notre nouveau Balzac. Ses livres sont écrits comme elle parle, exactement. Certains trouvent que c'est ça qui est génial. Toujours le même souffle, Greggory. Ça tombe bien. Nul. Cette connasse d'Angot a lancé la mode de la connasse lisant ses propres textes avec une voix de connasse lisant ses propres textes. Les phrases de cinq syllabes. La voix qui monte vers la fin. Toujours la même mélodie. Cette fausse tension adolescente d'éjaculateur précoce. Moi. Moi, je vous parle avec ma voix de connasse lisant ses propres textes de connasse, moi, c'est de moi que je parle, de moi, moi, c'est moi, la connasse avec sa voix de connasse, vous me reconnaissez ? Christine Angot, c'est la fille qui veut désespérément qu'on la reconnaisse à la voix. C'est réussi. Ça marche. Christine. 

Rambert, Angot, et les autres, c'est ça Avignon, c'est ça la culture, c'est ça le texte (comme on disait), c'est ça l'écriture (comme on dit encore). La littérature. Je mets mon doigt, c'est gluant, un peu, étrange, oui, c'est de la littérature. Ah bon ? Oui, c'est ça, c'est juste ça, c'est seulement ça.

Sur Facebook, j'ai croisé une attachée de presse qui crie au génie dès qu'elle entend le nom d'Angot. Elle dit quelque chose comme : « J'ai lu L'Inceste cinquante fois, je le sais par cœur. » Angot c'est ça. Il faut le lire cinquante fois, peut-être, sûrement. Et alors on est illuminé de l'intérieur. La fille de madame Angot elle est convaincue, en tout cas. Elle prend le monde entier à témoin. Elle a vu, elle a touché, c'est un peu gluant, c'est étrange, c'est Angot. Angot… Quel nom !

Le rythme Angot. On lui a dit : « Tous les écrivains ont leur petite musique. » Ça l'a marqué cette phrase. Petite musique… Elle a deux mains, et cinq doigts à chaque main. Alors elle s'en sert. Ça fait : un, deux, trois, quatre, cinq, et je recommence. Petite fille à la marelle. Un, deux, trois, quatre, cinq. Paf ! A y est ! Angot n'a pas de musique. Mais alors aucune. Tiens, prenons un quatuor de Mozart, et enlevons toutes les notes. Reste le rythme. Un, deux, trois, quatre, un deux, trois, quatre, oui… Pas terrible Mozart ! Nul !

On imagine les spectateurs. Les cigales, les micros, le bruit de la rue, les platanes, les comédiens, et les spectateurs assis : C'est du Angot. C'est Avignon, c'est Angot, il fait chaud, j'y étais. Ouais, moi j'ai écouté à la radio. Je bouffais mes nouilles avec une bière. Tu y étais. Moi pas. La radio, durant cinq jours. Alors, Christine Angot, c'est quoi l'écriture ? Ben… L'écriture, en fait, c'est moi. Enfin, c'est rien, rien du tout, l'écriture, ça n'existe pas. C'est juste un peu gluant, étrange, mais c'est rien, rien, en fait c'est rien du tout. C'est juste une connasse qui lit ses textes avec une voix de connasse qui lit ses textes. 

Rideau. Chèque. Restau. Train. Degré zéro. Couché.