mercredi 21 mars 2012

Heureuses années


Il faut toujours écouter attentivement les mélodies françaises. Il faut écouter attentivement les poèmes des mélodies françaises, surtout lorsque leurs vers sont chantés par des musiciens français qui aiment et connaissent leur langue. Paul Bourget n'est pas en odeur de sainteté chez nos critiques modernes et c'est une raison de plus pour écouter Les Cloches, de Debussy, chantées par Gabriel Bacquier.

Rhythmique et fervent comme une antienne,
ce lointain appel
me remémorait la blancheur chrétienne
des fleurs de l’autel.
Il m'aura fallu attendre ma cinquante-sixième année pour apprendre qu'on prononçait antienne comme ça s'écrit, avec un "t", et non pas "ancienne", comme je l'ai toujours fait, ce qui fait, en outre, que la rime du poème s'en trouve changée.


Ces cloches parlaient d’heureuses années,
et, dans le grand bois,
semblaient reverdir les feuilles fanées,
des jours d’autrefois.
Quelle merveille que la mélodie française qui nous fait entendre la poésie, qui nous la fait entendre non pas mieux, ou plus, mais tout simplement entendre.