jeudi 22 mars 2012

Les Questions


Que puis-je connaître ? Que dois-je faire ? Que puis-je espérer ? Qu'est-ce que l'homme ?

À ces quatre questions traditionnelles, je réponds, sans la moindre hésitation :

RIEN.

Et j'ajoute que l'homme qui se surnomme Georges est précisément celui qui ne peut répondre que RIEN à ces quatre questions, à ces questions que personne ne lui pose, puisque Georges est personne. Ne se les posant pas, il y répond pourtant, c'est le propre de l'étant Georges. Si en plus de ça on lui posait la question : qu'est-ce que l'être ? il répondrait sûrement au questionneur d'aller se faire foutre. Répondre à quatre questions non posées : très bien, on en a vu d'autres. Répondre à une cinquième question après avoir répondu "rien" aux quatre premières : non ! Il y a des limites à ne pas franchir, surtout lorsqu'on revient du garage et qu'on a dépensé 750 euros à réparer un train arrière à qui l'on n'avait rien fait, et que tous les gens ayant assisté à la scène ont fait mine de la trouver parfaitement normale, banale, évidente, même. Aurait-il fallu que je sorte mon 11,45 (ou 11,43 ?) pour qu'ils daignent avoir l'amabilité de prendre un air consterné, qu'ils fusillent (du regard) la secrétaire qui m'annonçait la nouvelle avec le ton de qui vous apprend que l'année est bissextile, que le printemps est légèrement en retard, ou encore qui vous demande de quelle race est votre chien ?

« De quelle race est votre chien ?

— 750 euros ! »

J'ai toujours aimé écrire des dialogues.