J'ai très peu à dire. Je passe mon temps à essayer de le cacher, mais plus je le cache plus c'est manifeste. Essayant d'écrire le vingtième fragment de mes petits textes sur Paris, je suis confronté à ma nullité. Il est ridicule de croire que je peux faire illusion. Il me suffit d'écouter deux minutes de la musique composée par Franz Schubert pour sentir que mes efforts sont dérisoires et vains. Il n'a rien à cacher, lui. Il dit ce qu'il a à dire, sans une note de plus, sans une mesure inutile. Ses phrases sont parfaites.
La plupart des écrits ne sont que de maladroits camouflages. Les nôtres révèlent qu'on ne devrait pas écrire. Une phrase conduit à une autre phrase, et peut-être parfois avec une certaine élégance, mais cela ne suffit pas à masquer le vide. On montre qu'on cache, quand on veut cacher qu'on montre.
Le très peu est déjà trop. C'est quand le désir d'écrire simplement s'impose que l'impossibilité de le faire impose le silence.