mercredi 5 juillet 2017

Vapeurs


NKM aime le tromé et la diversité, la rue et les corps anonymes. C'est cool. Elle kiffe le populo, la foule, les quartiers, les frotti-frotta qui sentent la sueur et l'Afrique, les stations Strasbourg-St-Denis et Château-Rouge, enjamber les portillons et faire du womanspreading face à la racaille. No souci ! Sacrée Nath ! Elle a en dans le bénard, notre nana-ministre ! Ne croyez pas que vous l'intimidez avec votre cuir et votre mégot au coin de l'avaloir. Vous vous fourrez le pointu dans les mirettes. Elle sifflera l'absinthe que vous n'avez pas encore eu le cran d'allumer, tirera le mégot aussi vite qu'elle développe sa bagoule sur un plateau télé, et aura le boyau rigolard quand vous l'appellerez Madame. Elle est comme ça, Nath ! Elle peut très bien s'allonger sur un banc du tromé en écoutant du rap. No problem ! Partir en liche dans les bas-fonds, c'est son trip. Frôler la raclure, ça l'inonde de joie. À l'aise partout, c'est sa devise. 

 Mais si un blancos décati la traite de « Bobo de merde ! », elle s'effondre, Nath. Elle a ses vapeurs, elle toune de l'œil, elle bat de l'aile, elle se couche en travers, elle s'évapore dans les paradis artificiels, elle prend la couche d'ozone pour un clic-clac, elle rejoint le bitume vite fait, elle s'accouple à l'horizontal comme une noyée urbaine qui cherche son dauphin virtuel, elle aspire les particules fines comme si c'était de la poudre cosmique. Faut l’envelopper vite fait dans la couvrante dorée, faut la câliner au champagne, la dorloter au macaron Ladurée, lui défriser le ventricule et rameuter les deux chambres. C'est fragile, une Nathalie sans caméra.