dimanche 27 décembre 2015

Danse avec l'élu — Ballade en la bémol (1)


Adage. Le reste lui était égal, l'orchestre se débrouillait bien. Arabesque. Le la bémol est évité. Assemblé. Plus d'espace, un plus haut registre. Attitude. Ma mère chantait effroyablement mal. Balancé. Un jour, tu feras autrement. Ballonné. Les chanteurs médiocres m'ont toujours intrigué, quand j'allais au concert. Basque. J'ai commencé avec des choses auxquelles je ne comprenais rien. Battement. Je me contentais de dévorer de la musique. Batterie. Mon père, assis à son bureau, composait des Singspiele. Biche. Mon frère méprisait un peu mes essais au piano. Jeté. Il me prenait pour un minus. Échappé.  Les yeux écarquillés, je fus transporté par le spectacle. Chassé. Mon père m'emmena en coulisses, où je vis le roi de près. Chat. Il était en bretelles, déjà déshabillé. Cheval. Il m'offrait du café, des gâteaux, inventait toutes sortes de prétextes pour ne pas avoir à me faire travailler. Coupé. J'étais paresseux, comme tous les enfants. Déboulé. Je suis tombé amoureux de quelques voix qui me semblaient l'idéal du chant naturel. Dégagé. Je les imitais. Détourné. Une voix limitée mais capable d'exprimer les choses de l'âme. Emboîté. En un an, nous avons travaillé toutes les cantates de Bach. Enveloppé. Nous avions tant à faire, Dieu merci ! Failli. C'était une tâche de longue haleine, qui ne se faisait pas du jour au lendemain. Fouetté. Pensez ! Glissade. Nettoyer une si grande ville et rendre ses rues circulables. Fondu. Elles étaient jonchées de débris. Menée. La grande affaire était de trouver à se nourrir. Piqué. On ne voit que des films de décombres, mais on vivait autre chose. Plié. Chacun était occupé à reconstruire, à recommencer quelque chose. Pirouette. C'était la volonté d'oublier. Retiré. Il était difficile de ne pas ressentir l'aversion des gens, qu'il fallait surmonter d'une manière ou d'une autre. Royal. Je me sentais responsable de tout. Surrection. La musique est plus que "la la la". Tour fouetté. Les pauvres Mozart, Wagner ou Verdi ne sont plus là pour se défendre. Temps de flèche.

Variation. Pointes. Soubresaut.

Le la bémol lui était égal, déjà déshabillé. Les yeux écarquillés, il me prenait pour un minus, assis à son bureau. L'orchestre se débrouillait bien. Je les imitais. Nous avions tant à faire. Je me sentais responsable de tout. Pensez ! La musique est plus que "la la la" ! C'était une tâche de longue haleine. Chacun était occupé à reconstruire. Il m'offrait du café, capable d'exprimer les choses de l'âme. C'était la volonté d'oublier. Je me contentais de dévorer de la musique. Un jour, tu feras autrement. Il était en bretelles, inventait toutes sortes de prétextes pour ne pas avoir à me faire travailler, mais on vivait autre chose. Je fus transporté par le spectacle. Je vis le roi de près, je suis tombé amoureux. J'étais paresseux, comme tous les enfants. Il était difficile de ne pas ressentir l'aversion des gens.  C'était une tâche de longue haleine.

Cavanna voulait son T-shirt, et il agitait son bocal d'une manière inquiétante. À tout prix, il le voulait. Chassé. En pointes sur son mât à trois pistons, il donnait de son orgue de barbarie comme un furieux échappé de l'asile. De la muse en cornes jusqu'au tréfonds du la bémol il secouait les brindilles de Jean-Sébastien. Je ne lis pas grand-chose je n'ai pas le temps. Et hop ! Mais on me presse : alors je fais de la musique. C'est un attrape-couillons comme un autre.

(…)