vendredi 9 janvier 2015

Jour ouvré (0)



Figurez-vous, me dit Lucien Potecher, que chez moi le parquet instruit les plinthes sans même m'en parler. Il a fallu que nous y mettions bon ordre : j'ai convoqué un imam pour le mois d'août et déjà l'effet commence à se faire sentir. 


Quand Gérard Mendelssohn a eu vent de mon quintette en fa bémol, il a immédiatement télégraphié à Ginette pour la prévenir qu'elle allait perdre les eaux. 


La lavandière bègue m'a encore appelé au téléphone pour me proposer des places pour une corrida halal. C'est sans doute une arnaque destinée à me faire acheter des pamplemousses de Californie. 


Il y autant de plaquettes de beurre bon marché que de cornichons sur la côte basque. C'est en tout cas le résultat auquel je suis parvenu après de savants calculs. 


Paul Claudel et Marie Berthe Savarin veulent venir "en amoureux" passer le week-end chez moi. Je me demande si ce n'est pas un piège tendu par un terroriste.


Si l'Andalouse ne prend pas part à notre jeu, il faudra, malheureusement, en venir aux mains. La perspective d'une partie fine ne me réjouit pas plus que ça, bien que le chauffage ait été réparé avec soin.


Écoutez, me dit Charlie, si vous pensez vraiment que le monde est ainsi que vous le dites, alors je n'ai rien à ajouter à la déclaration de mon épouse. Nous nous en tiendrons au cheval, si vous le permettez.


Si les animaux à sang froid pouvaient parler, vous comprenez, une grande partie de nos affaires seraient réglées. Je ne dis pas ça pour vous culpabiliser, mais il faut voir les choses en face : la religion n'est pas une tenue négligée.


Attention à ne pas regarder les cartes, quand vous entrerez dans son bureau. Toute l'influence qu'Honoré a réussi à obtenir se trouve concentrée dans ce petit tiroir.


Et pardonnez-moi de ne pas réussir à vous croire, mais en sortant de la messe, Rosalie a eu le toupet de ne pas dire un mot. Il n'en fallait pas plus pour les événements prennent un tour dramatique.


Conformément à ses directives, nous avons pu observer la mer encore quelques heures avant d'aller souper. La prière n'en fut pas abrégée pour autant.


Il est impossible que l'ami Albert ait pu l'annoncer sur ce ton. Les vacances ne sont pas faites pour qu'on reste ainsi sur sa faim.