Larghetto. Quasi marcia religiosa, et Finale, allegro, du Quatuor avec piano, opus 7, d'Alexis de Castillon, par Laurent Martin et le Quatuor Satie.
Le poète, ainsi, cherche sa pensée, non pas par la voie de raison, mais par la vertu d'un rythme sain, qui attend des paroles. La grande affaire du poète, où il n'est jamais ni trop intelligent, ni trop savant, est de refuser ce qui convient à peu près au rythme, et d'attendre ce miracle des mots qui tombent juste, qui soient de longueur, de sonorité, de sens, exactement ce qu'il fallait.(…)Le poète n'est pas d'abord une pensée ; (…) De ce rythme vital il part, et, ne le laissant jamais fléchir, il appelle les mots, il les ordonne d'après l'accent, le nombre, le son ; c'est ainsi qu'il découvre sa pensée. Et cela ne serait point possible s'il n'y avait, en tout langage, des harmonies cachées entre les sons et le sens.
Alain ajoute cette formule extraordinaire, parlant du poète et de son travail : « (…) un avenir de sentiment qui sauvera toutes les pensées. »