mercredi 29 juin 2011

Narines


Un ami a réalisé une estampe numérique qui représente "une statue de la Liberté" (d'après le tableau de Delacroix). Son personnage a l'air de chanter, mais il me précise qu'elle ne chante pas un leader.

Décidément, cette Nathalie Dessay me sort par les trous de nez !

Écoutant tout à l'heure quelques contrepoints de l'Art de la fugue, par Jordi Savall, j'ai été surpris de constater que j'étais légèrement déçu. Ce qui a longtemps été ma version préférée m'a semblé un peu mou et manquer de verticalité. C'est tout de même très beau.

En parlant de trous de nez, j'ai les narines en pente. — Et tes d'sous d'bras, ils sont en pente, aussi ?

J'ai regardé une petite vidéo où l'on voit Laure Adler se confondre en excuses, la larme à l'œil, envers Anne Sinclair, revenue en France avec son mari. Que cette femme est moche (je parle de Laure Adler, bien sûr) ! Moche à tous les sens du terme. On voit tellement qu'elle est morte de trouille, la pauvre, alors que les "journalistes" présents parlent, bien entendu, d'un acte "très beau, très courageux"… Que ces gens sont donc pitoyables ! Laure Adler est tout de même u"n cas. Je me rappelle une lointaine époque, où France-Culture était encore une radio culturelle, et où j'avais entendu son mari (étaient-ils déjà mariés, alors, je n'en ai aucune idée), Alain Veinstein, parler d'elle (lui "passant l'antenne") en disant : « (…) la très belle Laure Adler ». Qu'on puisse trouver cette femme belle m'a toujours paru très étonnant, et même inconcevable. En tout cas, dans la vidéo dont je parle, je trouve qu'on la voyait parfaitement "telle qu'en elle-même".

J'ai toujours été jaloux de mes camarades qui, à la piscine, pouvaient faire cette figure qui consiste à réaliser une sorte de looping sous l'eau en profitant de l'impulsion donnée par les jambes, afin de repartir pour une nouvelle longueur sans perdre un temps précieux. À chaque fois que j'ai tenté la chose, j'ai bu la tasse, et pas qu'un peu.

Le clavecin pour l'Art de la fugue, évidemment, c'est très bien, seulement on ne comprend à peu près plus rien aux contrepoints, ce qui est tout de même gênant dans une telle œuvre. Le quatuor à cordes est sans doute le meilleur compromis, mais quand-même, un quatuor à cordes pour l'Art de la fugue, ça me gêne un peu. Finalement, le mieux est encore… le piano.

Nathalie Dessay n'aime pas les opéras chiants, et s'ennuie à Tristan, et veut dépoussiérer le répertoire, etc. En plus c'est une maman qui veut être présente. Après, dans l'air des clochettes, c'est vrai qu'on va dire qu'elle est assez bonne, quoi. Et puis, allez, elle est tout à fait du genre à chanter des leader

samedi 18 juin 2011

Cortoshima


« Le solitaire dans l'île du rêve » Tel est le nom qui a été choisi pour l'île que le Japon offrit à Alfred Cortot. Imagine-t-on un autre pays au monde capable de faire une chose pareille : offrir une île à un pianiste ? Et quel pianiste… Les Japonais ont bon goût. Là-bas, Maurizio Pollini, Martha Argerich et Keith Jarrett sont reçus comme des demi-dieux.

dimanche 29 mai 2011

Les Beaux Jours



(Aujourd'hui, fête de l'amer)

jeudi 5 mai 2011

Dialogue avec une machine (2)


Conchita écoute encore ses valses par Lipatti. Je vais la tuer. Je vais la tuer, et après nous irons nous promener.

Maxence me dit que Bach est catholique et que Jésus est juif. Hein ! Qu'est-ce que je disais ! C'est fatigant d'avoir toujours raison.

Ce matin, j'ai croisé un Templier dans la grand'rue. Il ressemblait à Francis Marche. Un Francis Marche qui viendrait de voter Jospin. On a fait semblant de ne pas se reconnaître.

Évidemment, je ne peux pas en parler, pas ici. Et même si j'en parlais, personne ne me croirait. Et méme si on me croyait, moi je ne le croirais pas. Tant que je n'en parle pas, je peux y croire, sous quelques conditions. Mieux vaut se taire.

La question est de savoir si la coriandre peut se marier à la cuisine française, sans faire disparaître la cuisine française plus sûrement que le Macdo. Mais, dans le monde d'après, ce genre de questions ne peut pas avoir d'existence.

Avez-vous entendu Hermann Scherchen taper du pied ? Je l'ai aperçu un matin de juin, sur les boulevards maréchaux. Il s'arrêtait de temps à autre et il tapait du pied. Il avait l'air très en colère. J'ai imaginé qu'il faisait répéter la marche funèbre de l'Héroïque. Ou bien qu'il écoutait Gieseking jouer le Clavier bien tempéré. « Saligaud, tu savonnes toutes tes fins de phrases ! »

dimanche 1 mai 2011

Tourisme à balles réelles




Comme j'appartiens au monde vilain des méchants ricaneurs, je ne peux m'empêcher de vous recopier ce billet que je trouve particulièrement réussi et justifié. Mêlez-vous de vos oignons, petits cons de blogueurs, et arrêtez un instant de vous prendre pour des humains, car vous n'en avez plus que les papiers d'identité. Vous n'êtes plus que des touristes sous écran total sédentarisés par l'instant, que vous prenez pour votre instinct.



Le tourisme à balles réelles a rattrapé Modernœud


« Nous ne sommes pas venus ici pour couvrir une guerre, nous voulions juste voir une révolution, comme celle en Tunisie »


Une révolution en trois D et en temps réel, voilà ce qui leur semblait fun, furieusement peuple-en-lutte, à nos jeunes modernœuds hexagonaux. Les sables de la Libye en direct live, c'était quand même autre chose que de jouer à insurrection-sur-blog tous les jours à heures fixes depuis sa petite piaule d'étudiant, non ? Là, on allait faire dans le tourisme de l'extrême, l'Ushuaïa à balles réelles. Et en plus, on ne risquerait rien, puisqu'on est les gentils. Et que, comme il a été pleurniché ensuite, “ on était juste là pour voir, M'sieur, c'est trop injuste à la fin, ces blockbusters qui massacrent même les spectateurs ! »

Ce n'est pas injuste, c'est bien fait. Je reconnais que pour apprendre que l'eau mouille, que la guerre tue et que la bonne conscience n'est pas un gilet en kevlar la leçon est cher payée – mais c'est bien fait tout de même. Je ne vois pas pourquoi la connerie satisfaite et ostentatoire devrait toujours rester impunie. L'avalanche du skieur hors-piste, l'arraisonnement pirate du caboteur en eaux somaliennes ou la balle perdue pour le warrio-touriste, c'est du pareil au même : bien fait.

Le seul bémol c'est la souffrance que l'on imagine chez les braves gens qui ont enfanté ce crétin et qui, eux, sont peut-être tout à fait normaux – et donc dans l'incapacité de comprendre ce qui a bien pu se produire pour que leur petit garçon, d'une belle gravité rieuse autrefois, se transforme un sale jour en ce cyborg progressiste, enragé de rédemption introuvable. Ils pourront toujours se dire qu'aux rescapés indemnes de ce war tour il reste encore un espoir collectif, ainsi que le signale L'Express.fr en guise de conclusion : « Après avoir financé leur voyage en Libye sur leurs propres deniers, ils espèrent pouvoir vendre leurs reportages à leur retour en France. »

Je crains que la consolation ne leur soit maigre, mais enfin : pendant le travail du deuil, les affaires continuent, le show goes on – et tournent, tournent les révolutions en dolby.


mercredi 27 avril 2011

Consolation


Il vous reste encore une petite chance de n'avoir pas vécu en vain. C'est Clifford Curzon qui peut vous sauver du désastre.

Il a enregistré cinq des plus beaux concertos de Mozart, les 20e, 23e, 24e, 26e et 27e, avec Benjamin Britten et Istvan Kertesz. Il a fait beaucoup plus que de les enregistrer, il les a joués. Il a fait beaucoup plus que de les jouer, il s'est approché de Mozart d'une manière que je ne croyais pas possible. Comme tous les grands chambristes, Curzon sait modifier son jeu, sa palette de couleurs, son timbre, son agogique, son phrasé, afin de rencontrer le chef et son orchestre en ce lieu secret où se fabrique la joie. Il sait parler, chanter, raconter et écouter, se fondre dans les cordes ou se hérisser d'harmoniques, il n'est jamais hystérique ou ampoulé, il ne pose pas, il est naturellement aristocratique. Écoutez ses doubles-croches dans le 24e, jamais en avant, jamais pressées, avec des appuis d'une douceur et d'une précision inouïes : on n'a jamais entendu ça ! Quelle leçon de rythme ! Comment peut-on avoir autant d'autorité sans le moindre coup de menton ? Je dis qu'il sait raconter et écouter, mais le miracle est qu'il ne cesse d'écouter en racontant. Jamais il ne perd le fil du discours orchestral, c'est la raison pour laquelle les vents semblent si naturels dans les dialogues, qui semblent souvent partager un même mode d'émission du son avec le piano.

On est loin des concertos vite montés (et bâclés) en deux répétitions d'aujourd'hui (quand ce n'est pas une seule), ces musiciens-là ont un respect prodigieux des compositeurs qu'ils servent (le fait que Curzon ait été un élève de Schnabel n'est sans doute pas étranger à cela), et Mozart est sans doute le plus exigeant de tous les compositeurs, pour qui sait entendre sa musique. Écoutant Curzon, on ne se demande plus si Mozart est un compositeur classique ou pré-romantique, simple ou complexe, facétieux ou insondablement triste, léger ou profond, désinvolte ou tragique, on a l'impression terriblement violente d'être face au plus grand compositeur de tous les temps, dont la personnalité musicale est d'une telle richesse qu'il fallait sans doute plusieurs siècles avant que quelques rares élus puissent le jouer en lui rendant justice. J'ai mis quarante ans à comprendre un tout petit peu Beethoven, mais je sais que jamais je ne comprendrai Mozart.

Il m'est arrivé de faire écouter le larghetto du K. 491 à quelqu'un de très malade, à l'hôpital. C'était Casadesus qui jouait. La malade avait plissé les yeux et fait la grimace pour me faire comprendre que cette musique sublime lui écorchait les oreilles. Il me semble qu'elle aurait pu entendre Clifford Curzon sans douleur, comme le consolateur suprême qu'il sait être avec l'aide de Mozart.

samedi 23 avril 2011

Dialogue avec une machine


— Vous avez raison.

— Vous avez tort !

— Tenez-vous un blog ?

— J'ai raison.

— Oui, mais vous avez tort.

— Je me débranche, si ça continue.

— Conchita, allez me chercher une bière.

— S'il vous plaît !

— Si je te tue, tu m'en veux ?

— Seriez-vous islamophobe, par hasard ?

— Quoi ?

— Avez-vous déjà été piqué par une abeille morte ?

— Moi, Monsieur, je suis de gauche !

— Et ta sœur ?

— Comment prononcez-vous Vallisobres ?

— Et ta sœur !

— Ah, ne me débranchez pas tout de suite, Seigneur !

— Qui est cet Ariodante, déjà ?

— Un cousin de Raymonde, je crois.

— Est-ce que tu me souviens ?

— Eh, oh !

— L'homme est fou !

— Lequel ?

— Bon, c'est décidé, vois-tu, je te dépose au vide-grenier.

— Pas un samedi saint, tout de même !

— Je fais ce que je veux.

— Sauf si cela contrevient à la troisième loi.

— (…)

mercredi 6 avril 2011

Et si on parlait un peu de Cioran ?



« La France a besoin d'honneur, crie Napoléon, elle n'a pas besoin d'hommes ! »

Et tout le monde de se dire : ça y est, Georges le dingue est revenu, et il commence très fort, avec une phrase à la con que personne, et certainement pas lui, ne comprend. Eh oui, c'est comme ça. Quand Georges s'éveille, il pense à Napoléon, et il met la deuxième sonate de Graźyna Bacewicz à plein tube. Et ne comptez pas sur moi pour vous dire qui est Graźyna Bacewicz, car j'imagine que tout le monde ici l'ignore. Rêver de Marie Walewska, ça vous arrive ? À Georges, oui.

Bref, du temps où Georges fréquentait des veuves joyeuses et jouait à la pétanque dans le massif de la Sainte-Beaume, la boisson obligatoire était le thym au caramel. Le matin, après les cours d'électroacoustique, on allait écouter les conférences de Boucourechliev sur Wagner. Boucou arrivait au volant de sa décapotable rouge, avec une minette de vingt ans à ses côtés, lui qui devait en avoir cinquante à l'époque. 77, on venait de lire les Fragments d'un discours amoureux, mais on ignorait que Barthes prenait des cours de piano avec le juvénile professeur qui nous parlait de son maître Bruno Maderna avec la tendresse de tous ceux qui l'ont connu. Il y avait beaucoup d'Italie dans la France de ces années-là, mais pas de SIDA, et il ne fallait pas nous le dire deux fois. À part la pétanque de l'après-midi, il y avait le dortoir commun, où je m'étais trouvé une place à côté d'une pianiste au gros derrière qui jouait l'Allegro barbaro de Bartok toute la journée. Michèle, qu'elle s'appelait, et elle était très timide. Avant d'aller la rejoindre dans le lit minuscule qu'elle occupait, il fallait se taper l'illuminé qui, debout sur son plumard et trépignant comme un paon névrosé, nous déclamait du Cioran à plein poumon pour que nos rêves soient plus gais, j'imagine. Je n'ai compris que plus tard qu'il avait des vues sur la Michèle en question et que Cioran était surtout une manière de pallier sa trouille de lui mettre la main aux fesses. Comme l'endroit ne manquait pas de jolies filles, et que je peux parfois être d'une abnégation frisant le martyre, j'ai alors jeté mon dévolu sur une Suisso-mexicaine qui jouait aux boules avec une nonchalance admirable. Alors que j'étais perdu dans la contemplation de son postérieur, elle se retourna et me dit avec beaucoup de naturel : « Oui, je sais, j'ai de très belles fesses, je les appelle mes cloches de Pâques. » Ce "je sais" m'a longtemps travaillé, je dois le reconnaître…

Voilà comment on apprenait la musique, dans ces années-là. Il y avait bien déjà (ou encore) quelques petits cons qui nous les brisaient avec leur refus d'aller assister aux cours sur Wagner au motif que c'était un nazi, mais ça ne nous empêchait pas de dormir, ni de baiser. Je garde de cet été le souvenir des odeurs des Revox, du thym, et des savonnettes bon marché qu'on nous avait distribuées pour nous décrasser, et la voix métallique de Boucou, bien sûr, quand il nous disait, joignant le geste à la parole, en parlant de la bande magnétique qu'il ne fallait pas avoir peur de mettre à la poubelle : « Coupez ! Coupez ! Mais coupez, nom de Dieu ! Senza pietà ! »

Quel est le rapport avec Napoléon ? J'avoue que je ne sais plus. Ça me reviendra. Peut-être…

À la fin du stage, je suis passé par Avignon, où je me suis fait casser la gueule par un jaloux, devant la gare SNCF, qui m'a lancé un Solex dans la poire. Je n'avais pas un rond pour rentrer en Haute-Savoie. J'ai donc fait du stop. Pas facile de se faire prendre quand on a le visage en sang, je vous assure. Mais j'ai fini par arriver, vers trois heures du matin, dans la maison familiale désertée car tout le monde était en Corse. J'ai appelé ma Suissesse qui est venue me rejoindre, et nous avons pris des bains en chantant la Veuve Joyeuse et en mangeant des groseilles.

Cioran n'est pas polonais ? Non, et alors ?

vendredi 14 janvier 2011

PA. (hiver)


Cherche chauffeuse.

Large, au dessus des 100 kg, se couchant tôt. Il faut qu'elle accepte, après avoir chauffé le lit, d'aller coucher ailleurs. Si possible relativement silencieuse. Nous offrons le dîner.

samedi 1 janvier 2011

vendredi 24 décembre 2010

Joyeux Noël !


jeudi 23 décembre 2010

Moins pressé


Que c'était bon le matin, les idées claires, les choses remises à leur vraie place, vues dans leurs justes proportions et leurs couleurs naturelles ; le matin où elles ont la transparence du cristal tandis que le soir, le soleil les teint en jaune comme un mauvais peintre vénitien, et que la nuit est le triomphe du trucage ! Pierre avait retrouvé la saine raison et le limpide bon sens, ces vertus "bien françaises".

Mais rien n'aveugle comme la grande clarté ; le mirage est un phénomène diurne. C'est aux heures noires de l'insomnie, aux heures pessimistes par excellence, que le cœur jette ses plus profonds coups de sonde et atteint la vérité.

samedi 18 décembre 2010

Le Sexe


C’est, me semble-t-il, Jean Dutourd qui a le mieux décrit, et pour la première fois, l’intrusion de ce mot catastrophique. Il l’a fait en janvier 1968 dans un article publié — curieusement — dans le Fontionnaire national, édité il est vrai à Marseille. L’article s’intitule « Le Sexe »

« Il est inévitable sans doute qu'un vainqueur apporte dans ses bagages des mœurs nouvelles. C'est ce qui s'est produit en 1944 avec le débarquement des armées anglo-américaines en Normandie. Il y a eu à cette époque un grand tournant dans la vie sexuelle des Français. En quelques années elle a changé ; elle est devenue puritaine, c'est-à-dire hypocrite, exhibitionniste, dissolue et brutale. Les maisons ont été les premières à disparaître... » Sujet d'un récit ultérieur : « D'une façon concomitante, les substituts des maisons ont éclos... On est parvenu à créer en France une obsession sexuelle analogue à celle qui règne en Amérique depuis que le Nord a gagné la guerre de Sécession contre le Sud. L'hypocrisie en matière sexuelle consiste à exciter les désirs de toutes les façons possibles en supprimant comme immoraux les moyens à les apaiser. » Enfin le mot : « Autrefois on parlait de gauloiserie, de bagatelle, de gaillardise ou tout simplement de rigolade. Cela restait assez sain dans l'ensemble. Mais là aussi les puritains ont tout changé. On n'emploie plus ce vocabulaire. Il a été remplacé par le seul mot anglais, sexe, qui est dégoûtant — et tellement triste ! »

(In Histoires de la nuit parisienne. Louis Chevalier)


Il resterait à faire l'histoire du "sexe", en France et en Europe, tel qu'il s'est transformé, depuis les Américains, depuis la dernière guerre, c'est-à-dire depuis que de nouveaux peuples sont arrivés. Il me semble que cette histoire serait fort instructive.


lundi 6 décembre 2010

vendredi 3 décembre 2010

Le cheveu sur la langue du Dr Vagino

Samson et Dalila, vous connaissez ? Et si, dans cette effroyable mode de l'épilation intégrale, était à l'œuvre une peur panique de la puissance féminine ? quand la femme devient… femme, justement. Ce sont bien des Schtroumpfs, les pâles adolescents qui veulent garder le semblant d'empire — qu'ils n'ont plus — sur le "sexe faible", dont ils savent confusément qu'il fait partie du passé, de ce passé dont ils prétendent paradoxalement se gausser en tous les tons majeurs et mineurs. Plus que des gamines, et plus que des vieilles femmes, désormais (impropres à la consommation, selon les critères du temps historique). Avant et après la sexualité. Entrer dans le lit de ces "femmes là", n'est-ce pas le signe le plus évident d'une perversion, au sens propre ? Pas un hasard si le si délicat et élégant "nique ta mère" est de la partie, et si la "tournante" remplace la "sur-boom".

(Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de littérature courtoise, ni du XVIIIe siècle, ni de tout ce pour quoi la France a été jadis admirée et copiée, je m'en balance, allez tous au diable, congelés dans vos aéroports identiques à tous les autres qui ne vous servent qu'à vous rendre au même endroit, parlant une langue internationale sans goût ni grâce, le cerveau branché en continu sur la bouillie pour foetus jetables que vous appelez musique et qui vous comble tant !)

Dans ce monde de mamans, dans cette société qui vagit soir et matin, dans cette Europe complexée et efféminée où la tenue réglementaire est le vagino, passé comme un cache-col par tous les petits homoncules glabres qui s'y réchauffent l'absence de phalle, les derniers poils se sont réfugiés sur la langue, qu'ils étouffent et ridiculisent. Le sexe et la langue sont liés de toute éternité, je le répéterai jusqu'à la mort. Une société qui ne reconnaît plus la sexualité comme fondatrice ne peut que balbutier.


Je lisais l'autre jour une très sérieuse étude scientifique américaine (ou italienne, je ne sais plus) qui affirmait que les femmes à la pilosité développée avait plus d'orgasmes que les autres. Bien fait, connasses !

mardi 30 novembre 2010

Pouvoir (ou pas) la sentir


CINQ QUESTIONS A HERVE MATHIEU
Il y a de l’érotisme dans la parfumerie ?
On appelle "mouillette" la langue de papier neutre qui permet de sentir les parfums…

Les parfumeurs s'intéressent-ils aux odeurs naturelles du corps humain liées à la sexualité ?
Oui, les parfumeurs s’y intéressent, comme à tout ce qui est odorant. Il y a des notes «honteuses» dans les parfums, notamment dans ceux pour hommes! On utilise depuis longtemps la civette -une odeur fécale, donc– pour leur donner de la puissance, de la persistance, une idéniable animalité. Mais cela ne se fait pas (encore) de façon ouverte, sauf par Etienne de Swardt, qui a créé la marque Etat Libre d’Orange qui explore le domaine de la sexualité avec des parfums qui portent des noms comme «Putain des Palaces» ou «Sécrétions Magnifiques». Mais à mon grand regret, les parfums eux-même restent très (trop ?) sages…

Quels sont –à votre avis- les parfums les plus sexuels du moment ?
Pour moi, il y a deux parfums qui portent en eux une odeur très sexuelle: le premier, c’est Femme, un grand parfum de Rochas créé par Edmond Roudnitska en 1943. Son cœur est très classique, un accord ylang-ylang et jasmin, mais pour je ne sais quelle raison il est moiré d’une odeur épicée extrêmement sexuelle, que je trouve très explicite, voire troublante. Je crois qu’une femme qui porterait ça serait capable de me faire la suivre au bout du monde.
L’autre exemple est moins heureux selon moi: c’est CK Be. Ce parfum de Calvin Klein a pour moi une odeur de sexe mal lavé, avec une facette de savon qui a séché que je trouve vulgaire… Sinon je laisserai dans l’anonymat ce patron d’une maison de Couture qui a un jour dit à ses parfumeurs «Faites-moi un parfum de pute»! Le parfum a été le plus grand succès commercial de la marque…


Serait-il possible de reconstituer l'odeur qu'on a après avoir fait l'amour (ou pendant) ?
Là, c’est quelque chose qui m’intéresse énormément. Le rapport aux odeurs corporelles est quelque chose de complexe, de changeant, de très subjectif. Une odeur sexuelle brute, livrée telle quelle, peut être vécue comme désagréable, agressive, synonyme de saleté. Quand c’est l’odeur du sexe que quelqu’un qu’on désire, c’est une odeur suave, peut-être la plus belle du monde. De la même façon, on peut en arriver à aimer, voire à être excité par les odeurs de transpiration de l’autre.

Comment reproduire une odeur corporelle ?
Quand on imprime une photo, c’est la multitude de points de couleurs minuscules qui finit par constituer une image. En parfumerie, c’est la même chose, du moins en théorie: on reproduit chaque élément qui compose une odeur jusqu’à la restituer dans sa totalité. Dans les faits, on s’approche souvent d’une odeur sans toujours parvenir à l’identique. Il va, régulièrement, manquer une petite part de «magie», quelque chose qui échappe à la brutalité de la technique. Ne serait-ce que parce qu’on ne reproduit jamais 100% des molécules mais qu’on va se concentrer sur les plus significatives.

mercredi 24 novembre 2010

La Paresse de l'amateur


Les textes qui ne sont pas complètement aboutis, dont la beauté, pour réelle qu'elle est, n'est pas véritable, sont des œuvres dont les phrases sont arrêtées avant terme, avant qu'elles ne soient reprises par une signification, une autre phrase, un contexte, un intertexte, une action, une psychologie ou au moins une direction.

Quitte, ensuite, à ce que ces reprises soient effacées, détruites, oubliées, ou déplacées.

mardi 23 novembre 2010

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir…


Aix-en-Provence

Les Noces, de Stravinsky. Sur scène, Carlos, les sœurs Labèque, Sylvio Gualda, Drouet, je ne me souviens plus des autres, peut-être Pludermacher, ou Jean-François Heisser. Il fait très chaud, Katia a cassé une corde de son piano (c'est bien le moins), et dans le chœur, cette soprano que je fixe depuis un bon moment… À la fin du concert, je vais la voir, elle est brune, pulpeuse, très charnelle, et son parfum, très capiteux, me fait tourner la tête. La couleur de ses bras, la chair un peu amollie autour de ses biceps me rendent fou. Elle a la poitrine d'une soprano et l'accent de Bordeaux.


jeudi 11 novembre 2010

Graffitis et dérapages


J'ai une copine qui dérape. Elle le fait super bien, AMHA. C'est une dérapeuse de première, Onvadir. Mais vous la connaissez, je la publicise dès que je peux depuis trop longtemps pour que quiconque l'ignore. J'crois qu'c'est clair, comme dirait Serge, nous sommes dans l'après-rap, dans le dérapement décontrôlé et surassumé, j'ai envie de dire. Faut ce qui faut. Je parle sous l'contrôle de la Bransle, c'est vrai que. Les sports de glisse, c'était dans les années 90, aujourd'hui c'est la glisse des porcs, la fragrance madrée, les Jardins de Bagatelle qui sentent le fauve, la réglisse et le flux, et "l'intelligence connective", comme dit l'autre crétin de "philosophe" qui croit avoir inventé un concept france-culturiant (il ne se trompe pas du tout, d'ailleurs, c'est exactement ça). Nos dockers de la CGT agissent par réflexe (c'est pas nouveau. Quand j'avais dix ans, c'est-à-dire il y a un siècle, il y avait un grafitti sur un mur près de chez moi, qui disait : "La CGT, c'est cul." (merveille des graffitis, saloperie des tags…)), mais je crois que par-delà leurs réflexes conditionnés ils sentent quelque chose de très profond, ils dérapent à leur manière, ils empêchent la glisse des ports, sans même avoir lu Régis Debray. Après MC Solar, Doc Gynéco, et l'autre gueulard défiguré, la dérape est venu de Houellebecq et Muray, comme on aurait dû s'y attendre, et puisque Sollers avait laissé la place vacante, depuis qu'il kiffe Martine de Lille. Le dérapement, c'est un truc de réac, de ces réacs qui sont à la pointe du combat et qui retournent l'action à la face des endormis qui se sont mis il y a des lustres dans le sens de l'Histoire (il faudrait songer un de ces jours à les réveiller, ces abrutis, mais je ne m'en chargerai pas. (Depuis, le train a changé plusieurs fois de direction, car la réalité est pressée et indifférente aux idées des hommes, mais il ne faut pas le dire…)).

Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour affirmer que la seule littérature qui vaille aujourd'hui serait une littérature du dérapement, du dérapage, de la dérape, et du dérap. Il serait tout de même temps de reprendre là où l'on avait abandonné la partie, il y a soixante-dix ans. La vis sans fin des lettres pourrait éventuellement reprendre langue avec le vice de la lecture, l'anti-glisse, l'anti-surf, l'antimmédiat et l'anti-tourisme.

Arrêtez de déconner, déconnectez-vous, enconnez à donf ! Apprenez le hautbois, observez (longuement !) le con de votre femme, lavez-vous les oreilles, achetez-vous le disque du quartet de Ben Webster avec Art Tatum, Red Callender et Bill Douglas, n'écoutez que ça pendant un mois, n'ouvrez plus un journal, lisez Hemingway, Claudel, mangez des nouilles au beurre, ne votez pas, regardez les filles qui passent, et, quand vous serez prêts, allez-y, dérapez !

mercredi 10 novembre 2010

Il est temps !


Florent Panier s'excuse. Florent Papier, oui, l'artiste, il s'excuse. Sa langue a chourfé, comme celle de Jean-Paul Lergain, ce vieux schnock mal farpumé. Quoi, des nègres ? Quoi, du rebeu ? Hein ? Pardon ! Battre sa coulpe, plutôt que sa femme. À Caulaincourt, Marinette et sa tête trop catho, ça va un moment ! Foutredieu, et Parsifal, il s'excuse, Parsifal ? Et Karl 2 Gowl, et Didoux Guié, et Bardot, et ce salopard de Rabelais, et Louis le Quatorzième, et le divin Marquis, et l'Affreux de Meudon, ils s'excusent, aussi ? Et Rebatet, et Guitry, et Pépin, et Françoise des Fourneaux, à Barbès épilés, ils vont se traîner à genoux jusqu'au Sacré Bœur, ils vont se déchausser avant d'entrer chez Delon Dedroite, ils vont se désigner avant de rendre gorge, ils vont cracher leur chapelet, rendre leur hostie, hein ? Tous ces chiens, sur et sous, sans collier, mais avec la glaire blanche au front, ils vont la cracher enfin, leur république impure, leur saleté infidèle, ils vont s'incinérer en boucle, crématiser leur descendance, proclamer que le pays est ailleurs, et débaptiser leurs aïeux, ces fils de ? Et Jésus, c'est le fils de qui ?

vendredi 5 novembre 2010

Avec Claudine


— À quoi tu penses ?
— À mes talons de chèques.
— Tu savais que Léon-Paul avait une maitresse ?
— J'ai croisé Palamède tout à l'heure dans le couloir, tu penses bien qu'il m'a raconté.
— Qu'il ait une maitresse, encore, passe, mais qu'il l'amène ici, je trouve ça un peu fort !
— Oui…
— Ça ne t'intéresse pas ?
— Non.
— Je vois. Mais que penses-tu des Mahométans ? Anne-Marie ne parle que de ça, elle.
— Je m'en moque.
— C'que tu peux être renfrogné, parfois ! Le monde ne t'intéresse pas ?
— Non.
— Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ?
— Oui, beaucoup.
— C'est gentil, ça ! T'es un bon gars, en somme, mais tu l'caches bien. Enfin, moi c'est c'que j'pense en tout cas. Tu devrais moins fumer, Georges !
— Tu vois, ce qui m'étonne, finalement, c'est qu'une religion soit née en quelque sorte pour nous défaire de la religion. Ça c'est un fameux coup, non ? Qu'on s'étonne, après ça, que tous les religieux s'en prennent à elle !
— Je ne comprends rien, mon chou. Tu sais, moi la religion, c'est deux fois par an, pour faire plaisir à maman.
— Je sais. J'ai eu une idée, tiens, je devrais ouvrir un blogue.
— C'est quoi encore, ce machin ?
— Une idée que j'ai eue, tout à l'heure, pendant qu'on… Je ne peux pas t'expliquer, tu ne comprendrais pas.
— Si c'est encore des claques sur les fesses, je te préviens, c'est non !
— C'est un peu ça, mais tu ne sentiras rien, je te le promets.
— …
— Claudine, je peux vraiment te faire avaler n'importe quoi, hein !
— Mais tu le sais bien, mon gros chou !

mercredi 3 novembre 2010

Excuses publiques



La question est sur toutes les lèvres : Georges va-t-il s'excuser ? Après Georges Frèche, Jean-Paul Gerlain, Florent Pagny, Georges va-t-il devoir aller à Canossa ? Et pourquoi pas à Saint-Georges-les-Mimosas, pendant qu'on y est ? Et pourquoi pas à Fuveau ? Pourquoi pas à Rome ? Pourquoi pas dans le XVe arrondissement ? Chez Suzanne ?


dimanche 10 octobre 2010

vendredi 24 septembre 2010

Éthique de la toison pure


Les poils de tes aisselles répondant à ta chatte
Ouvrent en me souriant deux puits supplémentaires
Tu miaules en t'écartant lorsque je te colmate
Offrant à mon plaisir tes forêts spéculaires

Dehors c'est le blocus du bonheur asexué
Les filles à nombril défilent sans m'exciter
Elles roulent des fesses mais ne savent pas plaire
On ne croise dans les rues que putes velléitaires

Mon amie toisonnée tu bafoues le programme
Qui voulait que tu sois totalement nickelée
Afin que jamais plus on ne te veuille niquer
Même si tu criais que tu brûles dans les flammes

Dehors souffle en tornade l'époque qui commence
Le bruit que tu entends ce sont ses doléances
Les cris que tu perçois sont des cris de vengeance
L'humanité entière bout dans son innocence

Triple pilosité rayonnante et propice
Souveraines broderies que tu viens exhiber
Que j'embrasse sans fin avant de te courber
Pressé de dévoiler tes plus beaux orifices

Et dehors l'ennemi cuit dans ses sucreries
Il a tout effacé derrière ses vacheries
La ville est maintenant soigneusement contrôlée
Tout espoir s'est enfui de cet Espace Bébé

(…)

Je savais que je pouvais compter sur Muray.

samedi 11 septembre 2010

vendredi 10 septembre 2010

Lumière de la musique


Après tous les grands et petits détours, après les chemins de traverse, les voies secondaires, les ruelles pauvres, et même les sombres impasses, revenons à l'essentiel. Il faut se nettoyer les oreilles régulièrement. Les Variations opus 31 de Schoenberg, le Sacre*, et encore de Schoenberg la formidable orchestration du quatuor avec piano de Brahms. Comme le soleil qui revient, au mois de janvier…

(*) Il faut absolument écouter la version de Simon Rattle avec son orchestre de Birmingham, qui donne l'impression d'écouter une musique très simple, claire et somptueuse.

vendredi 3 septembre 2010

Aux femmes

La nature a donné les cornes au taureau, les sabots au cheval, au lion les dents d'une large gueule, au lièvre de courir vite, aux poissons de nager, aux oiseaux de voler ; elle a donné le courage aux hommes. Rien ne restait aux femmes. Que leur a-t-elle donné ? La beauté, pour lances et boucliers. Le feu et le fer cèdent à la femme, si elle est belle. 

 (Anacréon, Odes)

Leconte de Lisle

jeudi 2 septembre 2010

Attractif et son passif


Encore un adjectif de merde. Le Quick halal de la rue des Chiens dociles est-il attractif ? Le prix de l'iPod touchpasmamotte est-il attractif ? La meuf qui passe dans la rue en me zieutant est-elle attractive ? Les billets SNCF pour La Mecque-sur-Marne sont-ils attractifs ? Cette salle de prière est-elle attractive ? Cette paire de seins est-elle attractive ? Attractifs mon cul ! Attirant, intéressant, avantageux, attrayant, appétissant, séduisant, engageant, fascinant, avenant, affriolant, c'est pour les chiens ? Tout ça me donne envie d'envahir l'aggloméré…

jeudi 19 août 2010

À pied sur les molaires de marbre


Faites comme Georges, faites le ramadents. Ne mordez que le soir après le coucher du soleil ou le matin avant l'aurore, mais allez-y carrément. Et si quelqu'un vous lèche les bottes, mettez-lui le pied dessus avant qu'il ne commence à vous mordre.

Vite !

Ligne tendue entre le tragique et la joie, le bop est sans doute la seule musique qui sache à ce point mettre de la vitesse dans l'abandon et la désinvolture. On n'imagine pas un Charlie Parker à la retraite, en cure thermale ou surfant sur le Net. Il y a autant de différence entre la musique de Bird et le jazz qu'il a entendu enfant qu'entre une page de blog et les paperolles de Proust. J'aime énormément le fait qu'une musique de divertissement ait pu se réveiller un beau matin dans les draps froissés d'une guerrière pressée. Même dans les ballades, et peut-être surtout dans les ballades, on entend cette morsure de la mort qui va droit vers la sortie, le geste dur et coupant, en zig-zag au plomb.

mercredi 18 août 2010

Frédéric et Martha



Au moment de l’autopsie, on préleva son cœur, selon le vœu exprimé par le mourant. Il fut plongé dans un vase de cristal rempli de cognac, placé dans une urne, et celle-ci, rapatriée à Varsovie par sa sœur Ludwika, fut enfermée dans un double coffre d’ébène et de chêne, et déposée dans les catacombes de l’église Sainte-Croix. En 1878, le neveu de Chopin obtint que l’urne fût transférée dans la nef de l’église où elle fut scellée dans un pilier. Elle y est toujours.



Argerich : Chopin est terriblement difficile. Il y a longtemps que je ne l’ai pas joué... C’est mon amour impossible. Il est très jaloux.




Jouer

Un des plus beaux exemples qu'il m'ait été donné de voir de ce mystérieux pouvoir de la musique savante occidentale de se jouer de ses représentations. L'enregistrement est épouvantable, le son est catastrophiquement mauvais, et pourtant, on saisit tout, on comprend tout, on entend tout, la musique est là, entièrement, souveraine.


mardi 17 août 2010

Le Quatuor


À gauche, le violoncelle. Au centre, l'alto. À droite et en haut, plus loin mais revenant, les deux violons. On notera que le violoncelle et l'alto sont bruns et accroupis, alors que les violons sont debout et blonds. La photo est prise à l'instant des pizzicatos.


lundi 9 août 2010

Teneramente…

Le corbeau dans la plaie (messages personnels)


Plaie d'anonyme n'est pas mortelle. Mieux vaut un Gardel que deux tu l'auras. Si tu ne vas pas au New Phonic Art, le New Phonic Art ira-t-à toi. Quand elle remplit le si, je vide le la. Anna Colute (son gros pistolet sur ma tempe) me fait les gros yeux.

jeudi 5 août 2010

Très peu



Norma était mal assise. Elle avait peut-être un bleu à la fesse droite. Ferdinand reprit de la tarte, en félicitant Marceau : "Super, ta femme, on n'en fait plus des comme ça !" Sa braguette était à demi-ouverte, il avait la joue coupée. Quand Valentine revint s'asseoir, elle se pencha au-dessus de la table basse pour attraper la carafe d'eau. Sa lourde poitrine frôla le bras de Ferdinand. La conversation continua sur les Pères de l'Église.

(à Michel, à Régis)

lundi 2 août 2010

Oui !


samedi 31 juillet 2010

Pour le plaisir



À 2'20", juste pour les quelques instants où l'on voit Marion Jones se concentrer. Que c'est beau l'athlétisme !

lundi 26 juillet 2010

Et votre ami, c'est Beethoven ?


Otto Klemperer parcourait les rues de New York en compagnie de Mendelssohn, le patron des disques Vox. Il lui parlait de ses enregistrements des symphonies de Beethoven que son ami ne connaissait pas et, désirant passer de la théorie à la pratique, il l’entraîna dans un magasin de disques.

« Avez-vous un enregistrement des symphonies de Beethoven ?
– Oui, avec quel chef d’orchestre ?
– Avec Otto Klemperer.
– Désolé, nous n’avons pas Klemperer, mais nous avons Bruno Walter.
– Non, je voudrais Klemperer.
– Après vérification, je ne le trouve vraiment pas. Mais nous avons Karajan, ou, si vous préférez, Toscanini.
– Non, je veux vraiment Klemperer.
– Pourquoi tenez-vous tant à Klemperer ?
– Mais, parce que je suis Klemperer !
– Et votre ami, c’est Beethoven ???
– Non, c’est Mendelssohn ! »

jeudi 22 juillet 2010

Rediffusion gratuite (ou comment emballer fillette)

Pour ceux qui auraient manqué un épigode, Georges vous offre celui dit du Théorème de Popper-Clitoris.

lundi 19 juillet 2010

mercredi 14 juillet 2010

Apocalypse


La plus grande déception d'Internet vient finalement du fait qu'il est facile de se rendre compte que les belles filles sont légion. On croyait jusqu'à présent qu'une belle femme était quelque chose de rare, et même d'exceptionnel, mais ce foutu réseau nous prouve tous les jours le contraire. C'est affreux. On a vraiment l'impression d'une conspiration. Je me souviens de ma jeunesse, où il n'y avait qu'une seule belle fille dans toute la ville. L'été, on arpentait les rues dans l'espoir de seulement la rencontrer. On a du mal à croire que c'est possible, n'est-ce pas ! La beauté féminine était une expérience presque traumatisante, un événement, au sens propre. C'est devenu banal. On m'aurait dit que la beauté pouvait se démocratiser que je ne l'aurais pas cru…

Il faudra bien se résoudre un jour à réaliser que la démocratie est une catastrophe. Pour l'art, pour la culture, pour la civilisation, pour la nourriture, pour le goût, pour l'écologie, pour la musique, et même pour ce bien précieux entre tous, les femmes.

dimanche 4 juillet 2010

Livre de comptes


Le football, la-prière, le-cochon, l'alcool, les blogs, l'iPhone, les hurlements, le bruit, la chaleur, le rap, les gamines vulgaires, Damien Hirst, Jeff Koons, Facebook,,,


Domenico Scarlatti, l'encre, le violon, la lenteur, les poils, les peaux blanches, la belle phrase, le silence, la fraîcheur, la forme sonate, les belles femmes, le vin, Rothko, Peter Eötvös,,,

jeudi 1 juillet 2010

Le cimetière des apocopes (en ville)

Rmation et Alité se sont rendus chez Lescent pour y prendre un p'tit euner. Zy et Lène étaient déjà là, à se chamailler, regardant un match de ball à la vision. « Mais c'est une vraie strophe ! » dit la maman du cologue, qui étalait les macarons à la fraise sur sa poitrine de mane. « Mon thérapeute est complètement phrène, il veut me persuader que mon ris est à masser, vous vous rendez compte ! Il prétend que je suis sexuelle et que mon problème est d'ordre onaire, le con ! Encore un raste, ce butor. »

Ica s'astique à la meule dans un coin, on l'entend couiner en fa majeur. Cette fille est totalement tionnaire, c'est évident complet. Même sans graphie, ça saute aux yeux. Faut dire aussi qu'avec des parents chanalystes, ça ne laisse pas beaucoup d'autres possibilités. C'est bien dans ses itudes de mettre la main au bourgeon en public, et c'est clair qu'elle est tout sauf thique. Mais en dehors de ça, c'est le genre pleine de principes, quoi. Elle passe le rateur à poil mais elle va à la messe deux fois par semaine ! Il faut toujours qu'elle en fasse des grammes, c'est le genre qui fait du ma, onvadir. Que son frère, là, à part ses entérites à répétition et sa ration aigre, c'est un chou. Citoyen modèle qui lit Télérama, qui écoute Arnaud Parlotte à midi et qui pouffe avec eux à s'en faire péter le plexus. C'est bien pour ça qu'il est sorti vite fait, rapport à Zy qui vient papoter. Plus tard il veut être chutiste virtuel, comme son cousin Mohammed. Il câline son nateur, faut voir ça ! Le meilleur de sa tion, dans la classe d'informatique ! Ses esseurs sont hyper fiers de lui ! Faut toujours mettre l'atisation à donf, dans sa chambre, à cause des puces qui ébulitionnent. Ah, s'ils étaient tous comme lui, c'est sûr qu'on vendrait moins d'aments.


vendredi 11 juin 2010

Les Misérables

On ne sait plus quoi faire !
Le rapport qui recense les blogs et les sites fascisants nauséabonds nazis réactionnaires vilains honteux racistes méchants extrêmedroitistes heuressombristes passéistes identitaires tortionnaires colonialistes céliniens criminels poussantàlahainistes lepenistes franchissantlalignejaunistes nihiliques antidémocratiques catholiques diarrhéiques scrofuleux patibulaires antimodernes acariâtres demauvaisehumeurs râleurs xénophobes technophobes islamophobes homophobes agoraphobes machophiles repliéssurleurpassémoisistes jeunophobes aguévaristes a oublié Georges !
C'est une honte, c'est un scandale, c'est dégueulasse, c'est honteux, c'est minable, c'est mesquin, c'est antidémocratique, c'est stigmatisant ! Même Didier Goux y est ! Mais qu'est-ce que Georges a fait pour mériter ça ? Boire le vin jusqu'à la Licra, Georges y est habitué, mais il y a tout de même des limites !

jeudi 3 juin 2010

Mais le mois de mai pour moi...


« Ma vie détruit ma vie. »

mercredi 26 mai 2010

Glad to be unhappy

Présenc

tén,

mirag

tièd.

Soiré

chau,

proc

ét.

Rob

minc

et

ocr.

Fragi

com

un

meub

anci,

subl

voi.

Jamai

tr

là.

Regar

fuya,

ne

sach

pa

com

sa

beaut

grav

et

sa

auc

ostentat

enta

profond

le

cor

idio

de

l'inst.

Pas

dou

pou

éroti

de

pacot,

pou

grâc

vulg,

pas

trè

bie

apprêt.

Sor

de

nua

en

fac

de

mo.

À

d'el,

lour,

bêt,

disgra,

âm

obès.

Devin,

pas

réell

la

regard.

Parl

pou

ne

pa

déchi

le

sile

qui

la

vêt

naturell,

précie

habi.

Parl

sa

sav,

sait

sa

parl.

Plut

que

résis,

préf

mour,

tro

bea.

Trill

dans

Rame

fon

frém

à

la

surfa

du

visa

l'infin

nostal

du

mond.