samedi 11 juillet 2020

La loi des contresignes


Lorsque les oiseaux lui avaient annoncé à l'aube que l'on disait contre lui une messe noire, il parfumait ses orteils de romarin et de sauge, et parcourait en tous sens la colline proche, qui dans le jour montant imitait mal le corps de la bien-aimée.

Pour une fois, on voit la mère qui meurt. Le monde de l'âme est en pleurs. Qui parle, ici, de derrière le rideau tombant comme une lame ? Est-ce toi, Yvonne ? Est-ce toi, Pauline ? Vos voix se confondent, là-bas, comme deux laits brûlés par le feu, qui montent et fument. Vous regrettez de lire mes dernières lettres : elles disent trop, pour ceux qui restent. 

Allongée sur le ventre, la tête redressée, elle fixe le chien qui la fixe. Il finit par baisser la tête, qu'il met entre ses deux pattes, et son regard doux n'est pas une défaite. 

Le verbe est court et sanguin, tranché de frais, on voit bien ses bords et ses entrailles. Posé sur la feuille, comme un osselet, il attend et palpite. On n'ose lui ajouter un sujet, qui serait le limiter. Choisir un timbre de voix 'est suffisant. La vérité ne se retient pas, quand le mouvement est donné. Elle est le prescripteur et le malade. 

Ce matin encore j'ai mangé deux croissants. Les cigales sont folles, et l'on ne peut rien leur reprocher.