On la voit mordre l'air qu'elle respire. À la télévision, c'est une pauvre femme qui à chaque seconde endosse péniblement son increvable pelure d'écrivain, comme si sa vie en dépendait. Très mauvaise actrice et femme d'une laideur repoussante, à tout point de vue, elle pense surexister en allant le plus loin possible dans cette farce car elle sait bien qu'elle ne parviendrait pas à tout simplement rester en vie sans le maquillage de bassecour dont elle se barbouille avec un dégoût qu'elle ne parvient même pas à cacher à ceux qu'elle essaie d'impressionner. De mon temps, on appelait ce genre de femme une virago.
Elle offre le spectacle de quelqu'un qui s'est enfermé lui-même dans la plus impitoyable des prisons dont elle a avalé la clef. Si d'aventure un jour elle parvenait à ne plus se croire écrivain — ce qui me paraît hautement improbable — elle aurait une petite chance de devenir une femme, pourtant.