— Pourquoi tu vas pas voir des putes ?
(Il ne dit rien. Il ne sait pas quoi dire. Est-il choqué, dubitatif, étonné, inquiet, sceptique ? Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne peux tout de même pas coucher avec lui pour lui faire plaisir. Ça ne se fait pas ! Je veux pouvoir disposer de mon corps selon mon bon plaisir. Il est vraiment laid. Et mon plaisir, alors ? Bon, si ça se trouve, c'est un bon coup, c'est vrai, mais n'empêche que si on couchait ensemble, je n'oserais jamais sortir avec lui devant mes copines. Il me dit qu'il veut juste voir mes seins mais il a qu'à aller sur Internet s'il veut voir des seins. C'est pas ce qui manque !)
— Je n'ai jamais fait l'amour… Je voudrais faire ça avec quelqu'un que je respecte.
(J'en étais sûre, il est puceau. Puceau à trente ans, c'est dingue. C'est même presque attendrissant, du coup.)
— Si je te montre mes seins, tu en voudras plus, je le sais. Et puis mes seins n'ont rien d'extraordinaire.
— Justement, je ne veux pas voir des seins extraordinaires, je veux juste voir les tiens.
(Ouais, enfin, ils sont pas si mal, mes seins, quand-même. J'aimerais assez voir la tête qu'il ferait si je les lui mettais sous le nez.)
— Écoute, je t'aime bien, tu le sais, mais je ne peux pas faire ça. Tu sais bien que c'est pas possible. C'est malsain. Si je te montre mes seins, je me sentirai mal, après. Tu peux comprendre, non ? Si tu veux, je t'accompagne dans un peep-show. Qu'est-ce que ça t'apportera de voir mes seins ? Après tu vas me demander de voir quoi, mes fesses ?
— Mais si on était à la plage, tu aurais bien les seins à l'air ! Et là tu ne veux pas me les montrer, je trouve ça dégueulasse, moi.
— C'est pas pareil… T'as déjà vu les seins de ta sœur ?
— Oui mais c'est pas pareil. Je m'en fous des seins de ma sœur. Ma sœur c'est ma sœur. Allez, sois sympa…
— Tu me jures que tu t'en contenteras ?
— Je te jure.
— Alors branche-toi sur Skype, ce soir…
— Mais… Tu ne pourras pas me donner de l'amour, sur Skype !