samedi 23 mars 2013

Quelques petits frémissements (X)


Emmanuel Todd sur le plateau de Ce soir ou jamais, hier :

« C'est vrai que, depuis 1995, on peut sentir quelques petits frémissements de problèmes… »


Il parle de "l'espace éducatif". Il est "sérieux".

Quand Finkielkraut, le dingue de service, ose exprimer quelques inquiétudes, faire quelques remarques qui ne vont pas dans le sens de la béatitude scientifique d'Emmanuel Todd, celui-ci prend son air de pape de la sociologie et lui cloue le bec en faisant remarquer la manière non-scientifique qui "procède par exemples pris soigneusement", contrairement à la méthode sérieuse de Todd et Le Bras qui consiste, bien entendu, à "prendre-les-chiffres". Et qu'est-ce qu'ils racontent, les-chiffres, quand ils sont pris par Emmanuel Todd ? Ils racontent que la France n'a jamais eu un niveau éducatif aussi élevé. Jamais. Les-chiffres pris par Todd et Le Bras sont en plein orgasme. Ça se voit, ça se sent, ça s'entend ! Todd fait jouir les-chiffres comme personne. 

Ce ne sont pas quelques petits frémissements, que les-chiffres d'Emmanuel Todd expriment, c'est un formidable orgasme tantrique, un tsunami béat, un incendie des sens. Todd et Le Bras ont rencontré des chiffres nymphomanes, c'est la sociologie dans le boudoir, c'est Emmanuel VII le retour. Ces gens-là devraient être interdits aux moins de dix-huit ans. Après Sylvia Bourdon, après Claudine Beccarie, après Just Jaeckin, après Alain Robbe-Grillet, Todd et Le Bras prennent à bras-le-corps le problème sexuel des Français. Emmanuel Todd est un pornographe dont le délire scientifique crève l'écran. Mais je reconnais que mon exemple est pris soigneusement et que je n'arrive pas encore à confondre un dément avec un homme sain d'esprit. Sans doute un déficit saisonnier en sociologie…


PS. Dans ce débat hallucinant, Chantal Delsol a passé son temps à bailler et à rire. Bailler et rire… J'aurais été à la place de Finkielkraut, je lui aurais envoyé un verre d'eau à la figure, à la Delsol ! Voir ces trois petits salopards s'amuser à ricaner et à pontifier devant les inquiétudes poignantes de Finkielkraut était presque insoutenable. Je suppose que beaucoup de ceux qui ont vu hier-soir cet aréopage obscène et presque crapuleux ont été choqués et révulsés par leur morgue inouïe, par leur splendide indifférence à ce que vivent quotidiennement de plus en plus de Français dans notre pays. Il y a des jours où j'en arrive à comprendre ceux dont les envies violentes de vengeance (oui, de vengeance) sont de moins en moins étouffées par le surmoi républicain. Qu'est-ce qu'ils sont patients, les Français ! Qu'est-ce qu'ils sont gentils, finalement !