« Nous sommes dans l'inconcevable, avec des repères éblouissants. »
Ils ouvrent plus souvent le frigo que le dictionnaire, parce que les mots ne sont pas des drinks, tous ces papiers, tous ces papiers sur la table, et les albums de photos, et les partitions, et les livres, tout ce papier étalé, en désordre, tous ces égoïsmes petits ou grands qui sont recouverts par des phrases et des images, la passacaille à trois temps se déploie dans la pièce à côté, la rumeur insistante qu'on essaie de faire taire en soi, et les lettres non ouvertes, elle parle, cette idiote, de populisme et de radicalisme, mais qui sont les « ils » et qui sont les « nous », et quelle main ouverte serait prête à accueillir la mienne, aux petites heures, avant la cantate ?
À ne pas paraître. À ne pas s'entendre. À ne pas s'aimer. Ces plaintes, qu'on aimerait calmer. À ne pas se voir, se toucher. Cette douleur, toujours, qu'on sent, et qui ne sait pas se dire.
Pourquoi cette photo plutôt qu'une autre, cette chanson, ce parfum. La séduction est une chose merveilleuse qui le plus souvent tourne au grotesque, par manque de générosité. Il aura suffi d'un mot, d'un geste ou d'une expression reprise. On sait immédiatement ce qu'il ne faudrait pas savoir. On lit par-dessus les paroles, comme si elles étaient sous-titrées en temps réel. Tais-toi.
Les mots brûlent. On les sent circuler le long des veines, se montant dessus impitoyablement. Où courent-ils comme ça ? Sur quel corps vont-ils s'écraser piteusement ? Je suis un personnage de Jean-Michel Basquiat. (La Providence est généreuse, qui se refuse le plus souvent à exaucer nos souhaits les plus vifs.)
On ne sait pas toujours distinguer le plaisir de la douleur.