mercredi 31 juillet 2019

Un Paragraphe



Au sommet de ses longues jambes, sa culotte de coton blanc. Gonflée. Bombée. Comme si à l'intérieur un soufflé était en train de cuire, au four. Je vois surtout le haut des cuisses, la frontière, la coupure franche entre le tissu et la chair. Mes tempes bourdonnent. Elle soulève son bassin, la culotte vient très facilement, je la jette derrière moi. J'ai à peine eu le temps d'apercevoir ce qui ressemble à une cicatrice boursouflée. Christine met sa main sur son sexe, puis veut se glisser sous le couvre-lit. Je lui dis Non ! reste comme ça. Le téléphone sonne.

Au sommet de ses longues jambes blanches sa culotte de coton blanc. Gonflée, bombée, astre chaud délimité, à l'intérieur un soufflé en train de cuire, au four ; je vois surtout le haut des cuisses, la frontière, marque, la coupure franche entre chair et tissu. Près de l'étoile, les tempes bourdonnent, ça rayonne, ça palpite. Voilà qu'elle soulève son bassin, la culotte vient, c'est facile, on la jette derrière soi, on a eu le temps, tout juste, d'apercevoir ce qui semble une cicatrice boursouflée mais on ne pose pas de question car elle met la main sur son sexe, elle veut se glisser sous le couvre-lit. Non ! Ah non ! Reste comme ça. Ça c'est toi. C'est toi comme jamais. C'est toi pour toujours. Tu palpites pour moi, sans le faire exprès, bien sûr, tu te laisses déshabiller, tu te laisses voir, tu fais la statue bien chaude et fourrée, tu as compris, tu as compris que la femme pouvait tout, quand elle est prise par les yeux de l'homme. La cicatrice ce sera pour une autre fois. On entrera dans la blessure et on ira chercher ce qui reste de la vie derrière les songes, derrières les spasmes et les phrases. C'est pas facile, de comprendre ce qui se passe, pour un freluquet dans mon genre qui n'a jamais tenu que sa quèquète dans sa main, quand il bande aux corneilles, quand il s'étire la chose jusqu'à faire mousser la glaire. Là, c'est un autre champ de bataille, il y a du risque et on est observé. La cicatrice, elle appartient à une demoiselle, en cheveux et soutien-gorge, et elle peut très bien récriminer, celle-là, elle peut se plaindre, elle peut ricaner, elle peut même s'enfuir, et le pire, elle peut redescendre le rideau, sans un bruit, sans une parole, comme ça. Circulez y a rien à voir, on va aller se promener, qu'en penses-tu ?