vendredi 5 novembre 2010

Avec Claudine


— À quoi tu penses ?
— À mes talons de chèques.
— Tu savais que Léon-Paul avait une maitresse ?
— J'ai croisé Palamède tout à l'heure dans le couloir, tu penses bien qu'il m'a raconté.
— Qu'il ait une maitresse, encore, passe, mais qu'il l'amène ici, je trouve ça un peu fort !
— Oui…
— Ça ne t'intéresse pas ?
— Non.
— Je vois. Mais que penses-tu des Mahométans ? Anne-Marie ne parle que de ça, elle.
— Je m'en moque.
— C'que tu peux être renfrogné, parfois ! Le monde ne t'intéresse pas ?
— Non.
— Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ?
— Oui, beaucoup.
— C'est gentil, ça ! T'es un bon gars, en somme, mais tu l'caches bien. Enfin, moi c'est c'que j'pense en tout cas. Tu devrais moins fumer, Georges !
— Tu vois, ce qui m'étonne, finalement, c'est qu'une religion soit née en quelque sorte pour nous défaire de la religion. Ça c'est un fameux coup, non ? Qu'on s'étonne, après ça, que tous les religieux s'en prennent à elle !
— Je ne comprends rien, mon chou. Tu sais, moi la religion, c'est deux fois par an, pour faire plaisir à maman.
— Je sais. J'ai eu une idée, tiens, je devrais ouvrir un blogue.
— C'est quoi encore, ce machin ?
— Une idée que j'ai eue, tout à l'heure, pendant qu'on… Je ne peux pas t'expliquer, tu ne comprendrais pas.
— Si c'est encore des claques sur les fesses, je te préviens, c'est non !
— C'est un peu ça, mais tu ne sentiras rien, je te le promets.
— …
— Claudine, je peux vraiment te faire avaler n'importe quoi, hein !
— Mais tu le sais bien, mon gros chou !