lundi 24 août 2020

— O —


C'est moi. C'est tout.

Elle ne dit rien.
Elle n'exprime rien.
Elle se tient devant l'Objectif, sans aucune intentiOn, ni tensiOn.
Elle ne pOse pas.
Elle ne se dépOse pas sur vOus qui la regardez. Elle reste en elle.
Elle est là, là Où l'Objectif l'a fixée.
Et cette présence n'implique rien, n'indique rien. Cette présence reste présence, ne sOrt pas d'elle-même, ne s'agrippe pas au regardeur.

Ophélie disparaît dans l'O de son prénOm.

Elle Ouvre la bOuche pour dire "je", mais le rOnd de sa bOuche Ouverte est un gOuffre sans fOnd qui absOrbe le temps et l'espace, et le mOi et le vOus.

Oh, pliée… Ô le temps stupéfié, pétrifié, défié ! Qui va là ?

Qui n'est pas là ?

PersOnne pour le dire.

Seulement une image. 

L'objectif est Objectif. Ophélie aussi. 

On a l'impressiOn d'une nature mOrte. Qui mOntre un visage comme une nature mOrte ?

Ophélie se laisse vOir, mais ne participe pas à l'acte de phOtOgraphie, à sa cérémOnie. Elle n'entretient aucune relatiOn avec celui qui regarde. Elle sait qu'il est là, derrière l'Objectif, c'est tOut. 

Elle est enclOse. Vous la vOyez, mais vOus restez à l'extérieur du cercle