jeudi 4 juin 2020

Sur la page


Louise arrive sur la page : c'est le plein été. Elle voit tous ces corps nus, par dizaines ; se déshabille. François la rejoint ; s'allonge près d'elle. Deux phrases au clavecin. Une danse. Il court vers l'eau, se retourne, et fait un signe à Louise. Elle se redresse sur la serviette, attrape la crème solaire, commence à se frotter les cuisses. Elle fait pénétrer la crème avec conviction, descend sur les mollets, qu'elle masse vigoureusement en passant. Son téléphone sonne, on entend quelques mesures de la courante de la suite en la mineur de Couperin. Louise s'essuie les mains sur la serviette. François nage, il est heureux de nager, il nage de toutes ses forces. On voit Louise parler dans son téléphone portable, de la main gauche elle descend les lunettes de soleil qui se trouvaient au-dessus de sa tête. On peut lire le titre du livre qu'elle a apporté avec elle : "L'Art de toucher le clavecin". Elle a fini de parler, elle range le téléphone dans son sac de plage. Elle reprend le tube de crème solaire au moment où un homme s'approche, se penche vers elle et lui parle. On ne sait pas ce qu'ils se disent. C'est surtout l'homme qui parle. Louise le regarde d'en dessous, la tête penchée, sa main gauche sur son genou, la droite jouant machinalement avec le tube de crème. François est en train de se noyer. Il est porté par un courant marin puissant qui l'entraîne au large, il est pris de panique, il essaie de lutter mais il voit qu'il n'y parvient pas, il boit la tasse par instant, il résiste à l'envie de faire des signes de détresse. Il aperçoit le drapeau orange, et comprend qu'aucun nageur ne s'est aventuré aussi loin que lui, l'idiot. Il pense au nouveau clavecin qu'il vient d'acheter, très cher, à Anthony Sidey, et se dit qu'il ne l'aura pas utilisé longtemps. C'est plus fort que lui, il fait des signes pour attirer l'attention de Louise, il a peur. Louise, qui le regarde du coin de l'œil, répond à ses signaux, qu'elle prend pour les manifestations enfantines de celui qui veut être admiré. François est un bon nageur ! L'homme avec qui elle est en conversation lui montre un autre homme, assis un peu plus loin, elle fait "non" de la tête, mais elle sourit en leur montrant François du doigt. Ils se serrent la main, l'homme s'en va. François suffoque, il se demande s'il ne devrait pas faire la planche et se laisser porter par le courant mais il n'ose pas prendre cette décision. François n'a jamais été un homme de décision. Il maudit Louise qui semble se moquer de lui. Pourquoi l'a-t-il suivie sur cette plage de crétins où tout le monde est nu, alors qu'il déteste ça ? Louise se passe de la crème solaire sur les seins, sur le ventre, sur les bras, sur la figure. Puis elle ôte sa culotte, en jetant quelques regards rapides autour d'elle. Elle voit les deux hommes, non loin de là, dont celui qui est venu lui parler, qui la regardent en souriant. Ils sont assis sur leurs serviettes. Elle trouve leur sourire malsain. Elle se met sur le ventre et attrape son livre. François attrape la main du type qui est venu à son secours, et qui est encordé. L'autre le prend à bras-le-corps, le met à moitié sur son dos, et se laisse tirer par la corde. Bientôt il est sur le sable, il vomit tout ce qu'il peut, ça va, pas besoin d'appeler les secours, il vomit encore, c'est douloureux. Il sent une main sur son front, une main féminine. Il aperçoit du coin de l'œil un sein blanc, il entend des voix, il ne comprend pas ce qui se dit. Il a honte. Il a froid. Louise écarte un peu les cuisses, le soleil est juste dans l'axe de son sexe, c'est bon de sentir cette chaleur à cet endroit, sans rien pour y faire obstacle. Son téléphone sonne à nouveau mais à la sonnerie elle sait qui l'appelle et décide de ne pas répondre. Elle veut prendre du bon temps. Quand la sonnerie s'arrête enfin, elle attrape son portable et l'éteint. François se met sur le dos et au même moment il pense qu'il est nu. C'est là qu'il reconnaît la femme. C'est Tones, la chanteuse. Elle a vieilli, mais c'est elle, aucun doute. Elle lui demande comment il va, il la remercie, mais elle lui dit : « Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, c'est Richard ! » « Merci Richard, vraiment merci ! » « Pas de problème, mec, pas de problème. » « Heureusement qu'ils avaient une corde ! » François pense à son clavecin, à Paris, son magnifique clavecin. Tones est nue, pas très bronzée, Richard est nu, très bronzé, beau mec, bien bâti. François reconnaît le sein qui l'a frôlé tout à l'heure, il faut qu'il arrête de regarder les seins de Tones. Elle a remis ses lunettes de soleil. Elle se lève, elle demande à François s'ils peuvent le laisser seul, ils vont aller boire un verre. Oui, oui, tout va bien, et merci encore, hein ! Elle passe une culotte, dépose un baiser sur la joue de François et ils se mettent en chemin. Il a encore vu son sein de très près quand elle s'est penchée vers lui. Louise a de très gros seins. Elle s'est rassise et regarde vers la mer pour y chercher François. Elle ne le voit pas. Elle irait bien se baigner aussi, mais les deux types la matent encore, et se lever, avec le mouvement que feront immanquablement ses seins à ce moment-là la dérange, tant que ces deux-là seront à la regarder, leur petit sourire aux lèvres. Elle se rallonge sur le dos, ferme les yeux, passe sa main sur son ventre, la repose sur le sable. Il bande un peu, mais après tout, il s'en  fiche. Un vieux type vient s'asseoir à côté de lui, dans la marge, et lui dit qu'il a bien de la chance, ah bon, vous trouvez, ah oui, quand-même, c'est pas tous les jours qu'on est dorloté par Tones, dit-il avec un fort accent corse. François pense à Louise, il pense à ses seins, et il se remet à bander. Alors, il se lève, dit au revoir au vieux Corse, et cherche son amie des yeux. Elle a dû aller se baigner, sa serviette est là-bas, un peu plus loin, avec leurs affaires, sur la page du livre intitulé "L'Art de toucher les seins", ouvert aux pages 46-47, au moment où Louis suit dans une chambre d'hôtel deux femmes rencontrées sur une plage où il était parti se baigner avec Françoise, la claveciniste qui l'accompagnait dans le récital qu'ils ont donné hier soir à Ajaccio.

Couperin a beaucoup perdu. Il a beaucoup bu. Il va se promener sur la plage, il s'allonge, il est fatigué, la tête lui tourne. Arrêter de jouer, bien sûr, oui, il va arrêter, mais pour l'instant, il doit d'abord regagner au moins une partie de l'argent perdu, il n'a pas le choix. La femme est seule. Elle a entre 45 et 50 ans, une très grosse poitrine, et il lui semble qu'elle est aisée. Elle regarde ce type en smoking qui vient s'allonger à même le sable, mal rasé, et qui semble sur le point de s'endormir. Il est jeune, plutôt beau mec, et on voit tout de suite qu'il n'est pas là pour draguer. Elle le voit se mettre sur le côté, il lui tourne le dos. Aux soubresauts qui agitent son dos, elle comprend qu'il est en train de pleurer. Elle observe la scène discrètement, mais la réaction d'une très jeune fille qui se trouve de l'autre côté, face à lui, la surprend : la fille se lève d'un bond, d'un air dégoûté, et court se baigner en disant quelque chose qu'elle ne peut entendre. Elle remet son soutien-gorge, se lève, et se dirige vers l'homme qui pleure. Arrivée à quelques pas de lui, elle entend distinctement un enfant qui crie à sa mère : « Maman, il a vomi ! » en montrant Couperin du doigt. Elle bifurque légèrement, continue son chemin et va à l'eau d'un pas lent. Blandine (elle se nomme Blandine) marche lentement à cause de ses seins. Une fois qu'elle sera à l'eau, elle pourra les oublier un peu, mais quand elle marche sur une plage, elle doit y faire attention. Son mari lui dit souvent qu'une des choses les plus érotiques qu'il ait jamais vues sont les seins de sa femme quand ils sont en mouvement, un mouvement lent, placide, majestueux. Oh, pour ça, il est servi, le mari ! Elle a essayé toutes sortes de soutien-gorge, mais aucun n'a jamais eu le pouvoir d'empêcher ses seins de bouger quand elle marche. Couperin s'essuie la bouche avec un mouchoir blanc et recouvre de sable ses vomissures. Il ôte sa veste et se rallonge. L'enfant le regarde en mangeant une glace, son petit sexe ridiculement dressé. Blandine est entrée dans l'eau, elle nage lentement, sans se mouiller les cheveux. Deux jeunes types nagent dans son sillage en se parlant. Ils s'adressent maintenant à elle, mais elle ne comprend pas leur langue. Elle nage vers la plage puis reste un moment allongée sur le ventre, contre le sable mais encore dans la mer, posée sur ses coudes, et observe Couperin qui a les yeux fermés. Il porte une chemise blanche et un pantalon noir, il a les jambes repliées, il est très pâle et décoiffé. Il rêve de Françoise, il l'appelle au téléphone pour lui emprunter de l'argent, elle ne répond pas. Il est certain que c'est intentionnellement qu'elle n'a pas répondu. Dans son rêve, elle se trouve là, sur la même plage que lui, avec Louis, ce claveciniste complètement décadent. Il imagine Louis au sein de Françoise, en train de la téter goulûment, comme un sale gosse affamé. Françoise a de gros seins laiteux qui pendent au dessus de la bouille écarlate de Louis en train d'agiter ses jambes comme un crabe qui se serait retrouvé sur le dos. Il s'est vomi sur le ventre. Mais c'est à lui, Couperin, que Françoise s'adresse, en lui demandant s'il va bien. Blandine est penchée au-dessus de Couperin. Il ouvre les yeux car elle lui cache le soleil, il grelote. « Ça va ? Vous avez eu un malaise, je crois. Je peux vous aider ? » Elle jette un coup d'œil qu'elle espère discret au monticule de sable qui recouvre le vomi. Ça réveille son instinct maternel. Couperin cligne des yeux, il ne comprend pas tout de suite qui est cette femme mais très vite il la reconnaît, il se redresse, remercie, se recoiffe d'une main. « Vous êtes malade ? Je peux faire quelque chose ? » Il voit sa volumineuse poitrine et pense à la nuit qu'il vient de passer. Il a très mal à la tête, et remarque les bagues de prix que Blandine porte à plusieurs doigts. « Quelle heure est-il ? » Il est bientôt midi et elle lui propose de venir avaler quelque chose et prendre un cachet vous ne pouvez pas rester comme ça. Couperin se lève, remet sa veste, il tient tout juste debout, il a envie d'un verre de lait, oui, c'est une très bonne idée, ça, un verre de lait. Elle l'aide à marcher, elle rougit. Elle se dit qu'elle pourrait l'allaiter, mais qu'est-ce qui me prend de penser des choses pareilles ? Contre son bras il sent le sein tiède de la femme, andante, qui remue paisiblement. 

Dieu sait pourquoi cette folle de Louise a finalement suivi ces deux hommes jusqu'à l'hôtel ! Elle a entendu parler de ce nouveau bizness : des types écument les plages avec des caméras à la recherche de filles qui acceptent de tourner un bout de film, nues et souvent plus. 500 euros pour une demi-heure, c'est tentant. 

Couperin observe François qui passe près de leur table, l'air complètement perdu, qui a l'air de chercher quelqu'un. Il boit son verre de lait en souriant à Blandine. Elle lui tend un cachet pour son mal de tête. Pendant qu'elle referme son petit sac, il regarde ses pieds, aux ongles parfaitement faits, cinquante ans ? Il sait qu'il attire les femmes d'un certain âge, c'est comme ça. Françoise est une exception dans sa vie. Rien à faire, avec elle, elle cherche un mari, sérieux, sur qui elle peut compter, et sa vie "lui fait peur". Elle rougit, la rougeur descend entre ses seins, il lui sourit pour la mettre à l'aise mais son sourire accentue encore son érythème pudique. Elle allume une cigarette, croise les jambes. Il lui pose des questions, l'autre tient la caméra, elle refuse d'enlever le bas. Elle pensait que c'était sa poitrine qui les intéressait. Elle regrette d'être venue mais il ne sera pas dit qu'elle se dégonfle. C'est François qui lui avait montré ce genre de vidéos, elle pense qu'elle va l'épater. Si elle a un petit ami ? Ça ne vous regarde pas. Il veut toucher, il soupèse son sein droit et lui demande en riant si elle en connaît le poids. Le type qui filme dit : « Cent pour cent naturels ! » Tout à coup Blandine a un doute : et s'il s'agissait d'un professionnel ? 

Il y a quelques mois, Couperin avait voulu en finir. Il était allé à Versailles un dimanche matin très tôt et avait tenté de se pendre aux grilles du parc du Château. C'est Louis qui l'avait trouvé, se débattant avec sa corde ridicule. Louis l'a accompagné chez Françoise, dans le XVIe, et c'est là qu'il a fait connaissance de celle-ci. L'appartement était encore plongé dans le noir, elle avait ouvert la porte en peignoir, encore ensommeillée, pas maquillée, et quand elle avait vu les marques rouges sur le cou de Couperin, elle avait piqué une crise de nerfs. Ils ont pris un petit déjeuner tous les trois, il se souvient que Françoise avait mis de la musique, les Dichterliebe de Schumann. Il n'avait jamais entendu quelque chose d'aussi triste qu'Im wunderschönen Monat Mai ! En sortant de chez eux, il s'est précipité chez un disquaire pour acheter le disque, par Cortot et Panzera. Merveilleux moi de mai, oui, il s'est dit que si Françoise écoutait ce genre de musique toute la journée, il comprenait les envies de suicide de l'autre.

Louise a repris le chemin de la page. Elle se réjouit de faire la surprise à François : ces 500 dollars, elle lui en fera cadeau, à la condition qu'il ne lui demande pas de quelle manière elle les gagnés. Au lieu de continuer vers la mer, elle décide d'aller prendre une douche dans la chambre. Dans le hall de l'hôtel, elle se rend compte qu'elle transpire abondamment. Elle ralentit le pas. À mesure qu'elle ralentit le pas, elle sent que son cerveau ralentit progressivement, jusqu'à s'arrêter complètement. Elle a juste le temps de s'asseoir sur un fauteuil qui se trouve là, et de sentir que son cerveau arrive au point mort. Elle respire, elle voit, elle entend, mais elle ne pense plus. Rien ne lui vient à l'esprit, rien du tout. Ne pensant rien, elle n'a plus aucune volonté, aucun désir, aucun besoin, si ce n'est celui de continuer à respirer. Elle se tient droite, sur le fauteuil, son sac sur ses genoux. Elle attend — et encore est-ce trop dire. Sa poitrine se soulève régulièrement, et retombe régulièrement, lentement, puis très lentement. 

Blandine et Couperin s'embrassent quand on entend le bruit d'une chute.

François la rejoint, enfin. Il s'allonge près d'elle, prend sa main. Une sarabande, deux phrases au clavecin. Il court sur la page, se retourne, fait un signe à Louise. Noir d'encre. Il introduit sa clef en elle. Elle entend le bruit de l'eau, les vagues, le vent, le goût du sel, elle pleure, elle flotte, un oiseau se pose devant elle, sur l'eau, et la regarde fixement. Elle se noie. L'oiseau parle : « Louise ! » Elle se réveille dans la chambre, nue sur le lit, mouillée encore. « Louise, je te cherchais partout ! » 

Blandine et Couperin sont dans une chambre. Elle lui demande combien il doit à ces types. Elle lui fait un chèque qu'elle glisse entre ses deux seins, en disant : « Zwischen ! » Il entre en elle. Elle serre son cou au moment où il va jouir. Il est nu, il se lève, va se regarder dans un miroir, voit les traces rouges sur son cou, se précipite au dessus de la cuvette des toilettes et vomit bruyamment. Blandine le rejoint dans la salle de bains, enjambe Couperin, s'asseoit sur la cuvette des toilettes et se met à uriner dans sa bouche en lui tenant la tête. Il se noie mais il n'a personne à qui faire signe pour qu'on vienne le sauver. 

———

C'est le soir. Louis joue les Ombres errantes. Françoise lit : « She closed the book, and slept. » Elle lève les yeux de son livre, regarde Louis, qui lui semble tout à coup très vieux, qui semble s'enfoncer, au fur et à mesure qu'il joue, dans les profondeurs obscures de la pièce de Couperin. Elle a la sensation que la musique s'alentit, pèse de plus en plus, creuse dans la nuit qui vient un tunnel par où ils vont tous les deux disparaître, que la vie elle-même est en train de perdre son tempo, que le métronome céleste n'est plus remonté par personne, qu'il ralentit encore, qu'il va bientôt s'arrêter définitivement, que le monde va arriver à son point mort. 

On entend des cris étouffés d'enfants, l'immeuble vibre, les vitres du salon sont recouvertes d'une pluie noire qui les rend opaques. Louise reçoit sa mère et lui sert du thé. En sourdine, les Baricades mistérieuses. Les deux femmes se taisent, on les sent gênées, embarrassées, lasses, la lumière s'éteint, il reste une bougie, sur un guéridon, qui éclaire vaguement leurs visages creusés et flottants. Louise est enceinte, sa mère aussi. La fille s'asseoit près du guéridon sur lequel se trouve la seule source lumineuse de la pièce, prend un manuscrit, regarde sa mère, et commence à lire :

« C'est le plein été, elle voit tous ces corps nus, par dizaines, se déshabille. François la rejoint. [Deux phrases au clavecin. Une danse.] Il court vers l'eau, se retourne, et fait un signe à Louise. » Le téléphone sonne. Louise parle dans son téléphone portable tandis que du bras gauche elle fait signe à sa mère qui porte sa main à sa poitrine. Louise parle très bas, il semble qu'elle rougisse, elle parle encore plus bas. Blandine se lève avec sa tasse de thé et sort de la pièce. On distingue le nom "Couperin" parmi les chuchotements de Louise, on voit qu'elle pleure. La mère est maintenant à la porte de la pièce, appuyée contre le chambranle. Elle regarde sa fille, elle a l'air terrorisée. Celle-ci repose le téléphone. La bougie s'éteint. On entend leurs respirations et la pluie contre les vitres. 




Dans la marge : (Il note sur une feuille de papier : encre, vomi, mer, larmes, urine, lait, notes, voyeur, musique, mort, couple, personnages, filiation, noyade, seins, clavecin, gestation, nourriture, phrases, plage, marge, montre, caméra, jouer, ombres, caractères, emboîtement, échos, induction, croisements, échange, modification, incestueux, tempo. Il glisse la feuille de papier pliée en quatre dans une enveloppe. Sur l'enveloppe, il écrit : Monsieur et Madame François-Louis Couperin, rue Raoul Verlet, Paris. Au dos de l'enveloppe, il indique, comme expéditeur : Blandin, 11, rue des Barricades, Chaumes-en-Brie. Il colle un timbre, et range la lettre dans le tiroir de son bureau. Puis il rouvre le tiroir, en sort la lettre, l'examine un instant, puis la déchire en mille morceaux.)