dimanche 10 février 2019

J'ai



J'ai bien aimé les fesses des femmes. J'ai bien aimé leurs seins, aussi. J'ai aimé aussi leurs jambes, et spécialement leurs cuisses. J'ai bien aimé leurs ventres, aussi, parfois. J'ai bien aimé leurs chattes, souvent, et aussi leurs culs. J'ai parfois aimé leurs visages, j'ai quelquefois aimé leurs mains, et même leurs pieds. J'ai souvent aimé leurs cheveux, et leurs poils. Mais ce que j'ai préféré, je crois, c'est leurs odeurs. Pas toutes, non, pas toutes. Mais quand-même, l'odeur d'une femme qu'on aime, c'est le paradis. Si une femme c'est de la prose, son odeur c'est de la poésie. 

Et j'ai bien aimé ce mot : « Odeur », qui commence comme une ode, et qui finit dans les heures, qui s'ouvre, rond comme une bouche ou un trou du cul, et se continue dans le bonheur qui roule jusqu'à l'horreur des pleurs – ou des fleurs mortes.

J'ai bien aimé vivre. J'ai bien aimé la musique. J'ai bien aimé dormir. J'ai bien aimé rêver, ah oui, j'ai bien aimé. J'ai bien aimé étudier, et j'ai bien aimé jouer du piano. J'ai bien aimé les partitions et j'ai bien aimé les livres. J'ai bien aimé attendre. J'ai bien aimé comprendre. J'ai bien aimé voir et j'ai bien aimé écouter. J'ai bien aimé sentir et j'ai bien aimé me souvenir. J'ai bien aimé qu'on m'aime. J'ai bien aimé désirer, j'ai bien aimé certaines douleurs, et certaines couleurs. J'ai bien aimé certaines voix. J'ai bien aimé mon père, et j'ai bien aimé ma mère. J'ai bien aimé le froid, l'hiver, et la montagne, et la mer aussi, et la chaleur, et la nudité, et les corps anonymes, et le sable, et le vent. J'ai bien aimé me perdre, et me retrouver, mais j'ai surtout bien aimé rentrer, revenir à la maison, retrouver le foyer, la chambre, le lit, la nuit. J'ai bien aimé le temps infini. 

J'ai bien aimé être chez moi. J'ai bien aimé être moi. J'ai bien aimé être. 


Mais surtout, j'ai bien aimé aimer.