dimanche 22 novembre 2015

France


On prenait le volant, dans ces années-là (celles de ma jeunesse) — ou on croyait le prendre. On dirait bien que le volant nous revient en pleine figure, après un petit détour par Médine. « La France réelle moins la France imaginaire, c'est le camembert. » La métamorphose (ou sa force invisible) agit sans cesse, peut-être surtout dans les temps où nous la croyons endormie. Ce ne sont pas des voyous drogués au Captagon, qui ont massacré il y a quelques jours à Paris. Ce sont des soldats qui ont trouvé un volant. Le récit palpitant de notre pays les laisse complètement froids parce qu'ils ne font pas partie de ce pays-là. Ils sont donc allé chercher un véhicule ailleurs, comme il est tout à fait normal de le faire dans ces cas-là, parce qu'on ne se nourrit pas exclusivement de camembert et d'iPhone. Les éternels attardés de la politique voudront évidemment traiter le problème avec les cautères fabriqués dans les guerres précédentes, qui seront comme de juste inopérants. Qui est l'ennemi ? Voilà la seule question à laquelle il faudrait dans un premier temps s'atteler. Et pour comprendre quel est cet ennemi, il faut d'abord retrouver pour nous-mêmes la puissance imaginaire de la France. La France réellement réelle est complète ou n'est pas.