dimanche 9 août 2009

Le bar des anus

Machin et Truc sont maintenant AMIS. C'est comme ça que ça cause, sur Facebook. Machin a envoyé un chose à Truc qui l'a renvoyé à Bidule. Bidule a aimé la Chose de Machin, qui la renvoie à Truc. A communique à B que C est dans le coup, mais D qui lui n'y est pas est pourtant en combine avec B qui lui-même ne peut pas trop blairer D. Ça n'arrête jamais. Un truc de dingues. Les amis des fous sont les fous des amis, et plus on est d'amis moins les fous sont drôles. C'est un peu ça, Facebook. Je peux pas sentir ce machin. Déjà qu'Internet me débecte, que la blogosphère me fait gerber, mais alors Facebook, c'est l'entonnoir de trop. J'ai jamais été trop sociable, je ne suis jamais entré dans une boîte de nuit, par exemple, j'ai dû aller au grand maximum à dix "fêtes" dans toute ma vie, mais le social citoyen qui se déballe sous mes yeux sur Facebook, ça me donne envie de me pointer avec un couteau de cuisine. Le problème, c'est se pointer où ? Ces cons, ils sont nulle part. Ils ont trouvé le moyen de ne jamais disparaître, de s'incruster à vie, de nous pourrir la vie sans même qu'on puisse leur mettre une tarte. Saloperie de numérique. Je sais pas pourquoi je pense à ça, je me souviens d'un bistrot à Paris, qui s'appelle le Bar des Amis, mais la typo était mal fichue, ce qui faisait qu'on lisait toujours les Bar des Anus : question de jambes. Internet, ça me donne toujours l'impression qu'on est au bar des anus. Que des trous du cul. Incroyable, le nombre de trous du cul au mètre carré. Enfin, je dis au mètre carré, évidemment ça ne veut rien dire mais je me comprends. Tous ces cons déboutonnés et vulgaires qui jactent nuit et jour, qui nous racontent leur trucs vraiment pas intéressants, c'est sidérant, non ? On a envie de se boucher les oreilles, mais ça sert à rien, vu qu'on n'a plus d'oreilles, que toute cette jactance passe directement dans le sang, qu'on y est branché en permanence, qu'on le veuille ou non. En fait, c'est ça, on a le trou du cul grand ouvert, on est tous devenus pédés, et on se fait mettre vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des inconnus qui nous branchent même pas. Triste à chialer. Mais on peut pas chialer. Enfin si, on peut, mais tout le monde s'en branle, vu que tout le monde chiale à longueur de journée, sur ce bazar de mes deux. Chialer, jacter, hurler, causer, et même se taire, aucune différence, j'ai essayé, c'est la même bouillie qui sort du tuyau. Et si vous essayez de dire STOP, allez vous branler ailleurs, foutez-moi la paix, videz-moi, effacez-moi, rayez-moi de vos listes, eh ben non seulement c'est impossible mais en plus votre gueulante c'est la même chose que la bouillie des autres connards, c'est pas différent, vous êtes pris dans le torrent de merde et vous pouvez plus nager à contre-courant. De toute façon, même si vous aviez la force de nager dans l'autre sens, vous vous feriez baiser parce qu'il n'y a plus de sens, ils font ça à l'endroit à l'envers, ces cons, sans aucun problème, ils n'ont plus ni queue ni tête, c'est le cas de le dire. Putain, je veux pas être l'amis de ces anus, moi, je veux vraiment pas. Un même machin nous prend la température, nous envoie la purée, et nous relie au seul monde qui reste. Merde ! Plus ni queue ni tête.