Ce soir à Carrefour, j'en ai laissé passer deux. Deux hommes à bouquet. Ils n'avaient que ça, alors que j'avais des poireaux, des carottes, du céleri, du pâté, une baguette sous plastique et du vin de cuisine. La caissière leur a proposé d'enlever l'étiquette. Ils ont accepté, en plaisantant. Elle ne m'a pas proposé d'enlever le prix sur les poireaux, ni sur le pâté. Je n'ai rien dit. On n'a pas plaisanté. J'ai pensé à Sophie Flamand, et je me suis dit que ma bourgeoise elle allait pas être joise. Je suis pingre et aigri, et le jour de la saint Valentin, j'achète des poireaux, des carottes, du céleri, du pâté, une baguette sous plastique et du vin de cuisine. Et les caissières ne plaisantent pas avec moi.
— Mais tu sais, Chérie ! Avec le céleri, on peut faire des trucs…