lundi 6 avril 2009

Raymond Barre Phillips


Raymond Barre Phillips Chandler s'est arrêté devant moi. Ça alors ! Mais pourquoi ?

Autour de nous, la rue bruyante, froide, grise, malodorante. J'ouvre les bras, comme ravi de retrouver un vieil ami. Il porte un manteau, d'un beau tissu, mais qui me semble un peu court, un petit chapeau sombre, et des lunettes aux verres cassés. Il a l'air à peine surpris de ces marques d'amitié. « Sais-tu, Chérie, que… » Il ne me laisse pas finir, il entonne les premières mesures de la sonate pour basson et piano que je viens tout juste d'achever : ré-do-si, faaa, sol-la, et j'enchaîne par la partie de piano, comme je peux. Nous allons comme ça jusqu'au développement, puis nous nous saluons et il continue son chemin, comme s'il ne s'était rien passé. C'est d'ailleurs la pure vérité. Que s'est-il passé, hormis une rencontre entre deux hommes, comme il s'en produit tant chaque jour sur terre ?