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vendredi 10 février 2023

Je n'ai pas les yeux bleus

J'ai vu de très grands lamas, j'ai vu des ânes, j'ai vu des chevaux, et j'ai vu passer le train. J'ai vu des hommes travailler dans des champs, sans savoir ce qu'ils faisaient. J'ai vu de belles maisons, j'ai vu des autos et des camions passer sur la voie rapide, en contrebas. J'ai vu des bois et des ruisseaux, j'ai vu des ruines et des cabanes délabrées. J'ai rencontré un homme et son chien à qui j'ai demandé mon chemin. J'étais avec Schubert. Il faisait beau. Je transpirais, malgré le froid, car je marchais d'un bon pas. La route montait, puis descendait, puis montait à nouveau. J'étais seul. J'ai ramassé un bâton que j'ai rapporté à la maison. L'hiver n'est pas terminé. Je n'ai pas les yeux bleus. 

mardi 13 mars 2012

Soleil jaune


Un titre : les courbes se croisent et je croise les doigts. (On voit que la libido de Nico Loin du Clavier n'effraierait pas une écolière de dix ans… on ne peut que s'en féliciter.)

Mais qu'est-ce qu'on en a à battre que Sarkozy repasse devant Hollande ou le contraire ! Quand je pense que la moitié de la France est penchée sur les courbes des sondages au lieu de suivre des yeux les belles paires de fesses qui passent dans la rue à chaque heure du jour, j'en ai des sueurs froides et le vertigo. On va encore nous bassiner un bon mois avec le "devoir citoyen", c'est déjà assez pénible comme ça ! J'ai toujours aimé le jus de pamplemousse frais le matin et, même dans un pays au bord de la disparition, on trouve des pamplemousses et des paires de fesses, c'est vérifiable.

Sur la belle photographie que j'ai la bonté de vous offrir plus haut, on voit pourtant qu'on peut croiser (et même ployer sous) d'autres courbes, autrement inspirantes, et que les arts ménagers sont propices à des rêveries que ni Hollande ni Sarkozy ni Marine Le Pen ne pourraient susciter en moi même en se donnant beaucoup de mal. Ne parlons même pas de Mélenchon.

Ce sera la contribution de Georges au grand-débat-citoyen-autour-des-élections-présidentielles et au rétablissement de la double-peine droite/gauche.

Merci. Bonsoir.

jeudi 9 février 2012

Dormir !


La seule grande affaire de ma vie aura été de dormir. Dormir, toujours plus, toujours plus longtemps, toujours plus profond. Je plains les imbéciles qui ne comprendront pas et c'est à peu près le monde entier. Pour être vivant, ici, là, maintenant, il faut dormir, s'enfoncer dans le sommeil, comme une planète qui s'enfonce dans le soleil. Être au cœur du réacteur, leur donner des taches, se laisser porter par les vents solaires, passer en rafales au-dessus de leurs têtes, voir leurs grands yeux ouverts et morts, vitreux, sales, éperdus, mais surtout ne pas s'arrêter, ne pas ralentir. Être au centre du feu, écouter le 24e concerto de Mozart, celui qui n'a pas de fin, celui dont l'ut mineur brûle les nerfs, l'écouter à l'intérieur, le rejouer sans cesse. Je suis aveugle, je suis sourd, je suis impotent, paralysé ? Qu'importe ! Mon corps est plus vivant que celui de tous ces insomniaques suintants dont les gestes affolés et lourds les éloignent un peu plus à chaque instant de la Joie.