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jeudi 17 août 2023

Lecriture

« Les idées viennent en écrivant. » Quand on les attend, les idées, elles nous tirent la langue, dissimulées derrière leur mont chauve. Bien fait pour nous. Il y a toujours, heureusement, un mont chauve et une cour de récréation bruyante pour nous séparer de nos idées. Nous serions sinon en permanence noyés par elles, ou étouffés.

Les cyclothymiques, dont je fais partie, connaissent bien cette partition : On ne peut pas vivre en étant constamment en transe. Le papillon a besoin de la chenille pour être. L'idée a besoin de ce qui la précède et la suit, qui est le mot ou la phrase, ou leur absence. 

Ce n'est même pas que les idées viennent en écrivant, c'est surtout que ce que nous sommes en train d'écrire nous change. Si ce que j'écris m'est connu dès l'origine, dès l'instant où je commence à écrire, c'est raté. Le moi qui commence à écrire n'est pas le même que celui qui a écrit, non plus que celui qui écrit. Nous écrivons pour nous changer, parce que nous savons que nos pensées sont trop bêtes, trop évidentes, et qu'elles ne nous appartiennent pas vraiment. 

Qu'il y ait une transe, dans l'action d'écrire, est pour moi indiscutable, mais l'important est de savoir tenir cette transe à (bonne) distance. Il ne faut ni la refuser ni se laisser emporter par elle. La transe est très utile pour que notre corps se place dans une position excentrée, hors de son champ d'action ordinaire, si elle nous permet d'endosser momentanément l'habit du Maître, mais elle est dangereuse si elle nous assourdit en parlant trop fort.

La phrase nous attend. C'est nous, qu'elle attend, pas elle : Nous dans elle. 

Les idées et les phrases ont des rapports difficiles et il arrive qu'elles jouent à échanger leurs apparences. Il faut donc être vigilant. Ou malin.

***

Il y a des sujets qui rendent bête, nous le savons tous. (Essayez de parler par exemple de la corrida, et vous verrez la bêtise affluer instantanément de tous les côtés, par vagues.) Ce sont en général les sujets qui permettent à ceux qui s'en emparent de montrer qu'ils sont des gens bien. Les hommes aiment à donner d'eux la meilleure opinion possible. On ne sait pas ce qu'ils pensent d'eux, mais on sait ce qu'ils veulent qu'on pense d'eux, et, le plus souvent, leurs opinions (et leurs goûts) se limitent à ces placards publicitaires sans lesquels ils sont incapables de sortir dans l'arène sociale. Essayez par exemple, toujours au sujet de la corrida, de leur dire que leur opinion ne vous intéresse pas, et vous les verrez se mettre en colère — parce que cette opinion, ils n'ont que ça. Sans elle ils sont nus comme des enfants. La conversation ne les intéresse pas parce qu'ils sont trop peu assurés d'eux-mêmes, et le but de la discussion, pour eux, est surtout d'affermir leur être social durant un bref instant, ou, du moins, d'en éprouver la robustesse. Ils n'en attendent rien d'autre. Abandonner ne serait-ce qu'un peu de l'opinion qu'ils croient leur être propre serait une atteinte intolérable à leur sécurité essentielle, une méchante brèche dans la haie, qu'ils espèrent infranchissable, qui délimite leur périmètre existentiel. 

C'est de là, peut-être, que vient le désamour fondamental pour la littérature, qui ne délivre pas d'opinions, qui sape les croyances et qui complique la relation que nous entretenons avec le monde, incapable qu'elle est de tirer des traits droits et univoques entre les choses et nous, entre nos sensations et nos représentations. La phrase nous attend alors que nos opinions nous précèdent, et c'est bien ce qui est pénible, quand nous avons affaire à ces gens dont les convictions les habillent de pied en cape, les recouvrent, sans qu'aucune partie de leur être ne se présente à nu. 

Les rapports entre les humains pourraient être beaux, si la société ne s'en mêlait pas, mais nous sommes incapables de nous soustraire au regard social qui pèse sur notre nuque dès que nous quittons notre solitude, et c'est lui, la plupart du temps, qui nous dicte ce que nous croyons penser. « Nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire » écrit Pascal.

***

Faire des phrases, c'est seulement lier des mots à des mots en espérant que ces liaisons soient autre chose que des caprices. Sur quoi repose notre certitude que du sens habite la phrase ? (Mais, après tout, le sens est-il indispensable au texte ? S'il est question de littérature, il est permis d'en douter. Dans un texte littéraire, si le sens est bien présent, il passe comme un furet : il n'est pas toujours là où le croit, et sa principale qualité est la mobilité — et la légèreté. (Le caprice n'est pas du tout l'ennemi de la littérature.)) Poser cette question revient à questionner la lecture incluse dans l'écriture. À chaque fois que nous écrivons, nous lisons (nous lisons ce qui s'écrit en nous avant la rencontre avec la phrase écrite — ce qui ne veut pas dire que ce que nous lisons ne soit pas déjà une phrase), et à chaque fois que nous lisons, nous écrivons (car les phrases que nous lisons produisent d'autres phrases). Il y a cette chose, que nous pourrions appeler la lecriture, qui n'est ni la lecture ni l'écriture, mais quelque chose qui se situe entre les deux, et qui est constamment à l'œuvre, dès qu'il est question de texte. Pas de texte sans lecriture. De même, lorsque nous écoutons de la musique, il y a bien production de musique en nous. L'écoute n'est pas morte, elle n'est pas son propre but. Mais, dans le monde des sons, il y a une manière de marquer la différence entre une écoute morte et une écoute vivante. L'écoute qui ne produit rien, ça se dit : ouïr. Et l'écoute qui produit quelque chose, ça se dit : écouter.


samedi 10 mars 2012

Sur…



Les paradoxes de nos chers amis du désastre sont constants, amusants, troublants, désespérants, déconcertants, démoralisants, à pleurer, à pisser de rire.

Dans le catalogue des horreurs langagières du moment, j'ai une dent particulièrement acérée contre la préposition "sur", quand elle prétend remplacer "à". C'est bête, je sais, car il y a bien plus grave. C'est bête mais c'est comme ça ; j'entends tellement de vulgarité dans cet emploi, je vois si rapidement toute une population, sa vêture, ses opinions, ses modes de pensée — ses goûts, surtout — quand j'entends quelqu'un dire "j'habite sur Lyon", que c'en est fini instantanément : je ne peux plus ensuite écouter sereinement ce qu'il a à me dire. S'il habite "sur Marseille", ou "sur Nînes", je l'y laisse, et je me recroqueville en moi-même à la vitesse de l'éclair, mes antennes se rétractent comme si elles avaient effleuré une substance dangereuse — ou repoussante, c'est le cas de le dire. D'ailleurs, cette préposition ne remplace pas seulement le "à", elle est en passe de se généraliser, comme un petit cancer qui ne supporte pas la [leur trop fameuse] diversité. Je l'ai vu tout récemment encore faire une OPA agressive sur le "en", au-niveau-du-pays-j'ai-envie-de-dire. Et en bien d'autres occurrences que je passerai pour cette fois sous silence, car tel n'est pas mon propos, on-va-dire.

Lors de ce très court séjour dans une belle région française, j'ai eu l'occasion de rencontrer des échantillons assez représentatifs — bien que divers — des amis du désastre. Rien de bien étonnant, me direz-vous, rien de très neuf à raconter, rien même d'intéressant, peut-être. Vous avez raison. Cependant, mon cher petit cancer prépositionnel est venu me jouer un petit tour que je n'avais pas prévu, et c'est de cela que je veux parler ici.

Les dîners en ville ont quelque chose de fastidieux, car l'on sait à l'avance, avec très peu de chance de se tromper, ce qu'on va y entendre. Et s'il est un domaine dans lequel le discours est déjà empaqueté, rodé, prêt à l'emploi, et rébarbatif dans son insipide ressassement, c'est bien celui où il est question de la langue, car les petits-bourgeois aiment paradoxalement montrer qu'ils ont quelques idées sur la question, même si précisément ces idées ne sont pas les leurs, mais celles de leur classe sociale, ou celles du moment, ce qui revient au même à l'époque où j'écris ces lignes. On varie les angles d'attaque, on met quelques couleurs pimpantes sur les vieilles conclusions mille fois tirées, on convoque des anecdotes qui ont le parfum de l'événement, la silhouette de l'unique, les contours du neuf, mais c'est pour toujours retomber sur les vieilles pattes de la grosse bêbête conformiste. Le Petit-bourgeois n'est guère aventureux, on le sait. Il aime s'entourer des mêmes, qu'il nomme drôlement "l'Autre", et penser de manière conforme (ce qu'il appelle "être rebelle"). Ainsi, on le verra pourfendre les lieux communs, sabre au clair, terrasser les dragons morts depuis des siècles, et défendre son temps avec l'ardeur cocasse d'un tirailleur au flan.

On l'aura compris, le Petit-bourgeois défend l'idée extrêmement audacieuse que "la-langue-évolue". Je mets des tirets car ces trois mots, pris séparément, ont du sens, ont un sens, des sens… Dès que vous les employez sous forme de syntagme, de ce syntagme-là, vous faites autre chose que d'énoncer une thèse, vous mettez les deux pieds dans les bottes droites et bien cirées de l'habit de l'honnête homme contemporain. Votre assertion en devient aussitôt indiscutable, vous vous trouvez immédiatement (c'est bien le cas de le dire) dans l'absolu du langage dans ce qu'il a de plus coercitif et de plus éloigné de la pensée.

C'est ce paradoxe qui m'intéresse. Le Petit-bourgeois aime la Liberté. Il aime en tout cas la "défendre", la proclamer, en faire son totem, ou son doudou. Il en suce le lait le soir en s'endormant. Comme pour le vocable de Culture, il lui adjoint facilement une majuscule, pour en souligner le prix, la force. Le Petit-bourgeois pense par postulats, dont il pense, (car) il l'entend répéter soir et matin à la radio, qu'ils sont une conquête magnifique du genre humain sur la barbarie (je parle bien entendu des postulats chéris du Petit-bourgeois, pas des autres). On voit bien le processus : si l'on aime "la-liberté", on ne peut que "défendre" l'idée que la-langue-évolue, qu'il y a quelque chose comme un libre-arbitre qui octroie à l'homme la possibilité et le devoir de transformer la langue (on en constate chaque jour les brillants résultats, calembours à l'appui). Je vais peut-être vous étonner, mais Georges pense la même chose. Georges est un être fruste, caractériel, bougon, désuet, mal-embouché, assez-limité-on-va-dire, mais Georges pense aussi que la langue évolue. Il s'est aperçu, Georges, depuis sa caverne sombre et moisie qui n'entretient avec l'époque que des rapports épisodiques et capricieux, que les phrases, le lexique, le style, la grammaire, la syntaxe, la prononciation, et jusqu'au sens des mots, avaient quelque peu varié au cours des siècles. Eh oui, la Vérité est d'une telle force qu'elle a mis un point d'honneur à ne pas négliger les pauvres anté-humains qui persistent encore, çà et là, cachés soigneusement dans leurs tristes demeures.

Bon alors il est où le problème si tout le monde il est d'accord si tout le monde il aime la liberté ? Ça va, ça va, on y vient.

Donc, à table, entre Dolto et reblochon, on se fait expliquer pour la millième fois comment c'est cool que la langue évolue, avec toutes ces "inventions", toutes ces "transgressions", tous ces "détournements", toutes ces "créations", etc. Bon, bon, on a l'habitude, on se met en mode "furtif", genre sous-marin nucléaire russe qui vous frôle de ses 25 000 tonnes d'acier et de feu sans faire bouger un poil de vos mollets. « My name is Typhoon. » On sait se tenir. Sur nos flancs imperturbables viennent glisser les arguments en aggloméré light, tout ça n'est pas plus alarmant qu'un urinoir non signé abandonné dans une étable du Larzac. Georges est déjà en ondes alpha, il produit sans même en avoir conscience ses quelques grammes de 2-Amino-4-(ethylcarbamoyl) butyric acid, autrement nommée la théanine, son esprit flotte paisiblement quelque part du côté de Gyokuro… Quand, tout à coup, il voit, juste en face de lui, un personnage qui porte le beau prénom de Nancy faire un geste de la main, qu'elle agite avec un léger trémolo à hauteur du cou. Le geste s'accompagne d'un mouvement des yeux qui montent et descendent circulairement, et comme la bouche elle aussi participe de l'ensemble, Georges repasse brièvement en mode "communication urbaine". Et là, il entend, et je vous jure qu'il n'invente rien, il entend, donc :

« Oui, parce que ces gens qui disent "sur Annecy" pour "à Annecy", hein… »

C'est là que le geste plus haut décrit, qui se poursuit au moment où ces mots sont prononcés, prend toute son importance. Notre Nancy est en train de nous dire qu'elle est en quelque sorte très agacée, mais alors quoi, presque ulcérée on va dire, par ce que, à aucun moment, nous n'aurions eu le culot, ce soir-là, d'appeler une "faute de français". Nancy est en train d'exprimer tranquillement, en public !, une opinion (appelons ça ainsi, pour l'instant) qui aurait suffi à faire ranger Georges (si d'aventure il avait été assez fou pour se livrer ainsi pieds et poings liés à la vindicte socialo-morale) dans les salopards de réactionnaires qui ne savent pas que la langue évolue.

Notre Nancy, le plus innocemment du monde, est en train de contester l'usage ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte. J'ai même pensé avoir rêvé, mais comme elle a ensuite réitéré son jugement, quelques secondes seulement après mon atterrissage de fortune sur la rivière étroite de la citoyenneté petite-bourgeoise, j'ai bien dû me rendre à l'évidence. Elle l'a dit. Elle a osé, en public, alors que rien ni personne ne l'y contraignait par la force, contester l'Usage ! Elle a donc émis tacitement l'hypothèse qu'il pouvait exister une norme, une "correction", un canon, un "bon" usage. Et donc, par voie de conséquence rétroactive, un "mauvais" usage, des "incorrections", allez savoir, peut-être même, j'ose à peine l'écrire, des ""fautes de français"" ??? Ouf ! On voit par là qu'il y a des fous, des inconscients, sur terre. J'étais témoin ce soir-là d'une sorte d'apocalypse en chambre. Rien de moins. (Je fais une petite parenthèse pour dire que dans les lieux d'aisance de la demeure où ces graves événements se déroulaient se trouve un petit livre, mis là bien en évidence, qui s'intitule si je me souviens bien « Les Fautes de français existent-elles ? » On se doute de la réponse qui est apportée à sa propre question par la "spécialiste"… (On se demande d'ailleurs à quoi bon écrire tout un livre pour démontrer ce que tout le monde sait, admet, prêche autour de lui, comme vérité d'évidence ?))

L'impensable s'était donc produit. Nous nous serions attendu, vous comme moi j'imagine, après pareil improbable événement, à ce que quelque chose se passât. Nancy allait-elle être sur le champ chassée de la maison, excommuniée, lynchée, lapidée, tournée en dérision, envoyée se coucher sans dessert ? Car de deux choses l'une : soit il existe "un bon usage", soit il n'existe pas. Malgré toute ma bonne volonté, je ne parviens pas à trouver un troisième terme à l'équation. Si le bon usage n'existe pas, comme le proclame la sainte loi de notre Dieu Doxa Festivus, je ne vois pas pour quelle raison l'on ne pourrait pas dire "sur Annecy", en lieu et place de l'antique "à Annecy". En vertu de quoi ? Ou, pour parler comme les Jeunes, qui, à l'instar des petits-bourgeois, sont légion, « pourquoi pas ? »

Why not, Nancy ? Évidemment, Georges n'est pas fou. Ou pas tout à fait. Il s'est donc abstenu de faire remarquer qu'il y avait là comme un défaut dans la logique, ou, comme je le disais hier, une entorse au principe de non-contradiction qui a tout de même fondé toute une civilisation, et quelle civilisation ! Il a rentré son périscope, Georges, et il est reparti en eaux profondes, avec ses amis les poissons qui, eux, quand ils ouvrent la bouche, n'en profitent pas pour dire trois stupidités en deux secondes. Eh bien, vous n'allez peut-être pas me croire, mais il ne se passa rien. Rien du tout ! Nous avions là, sous nos yeux, prise en flagrant délit de contestation d'usage (sans doute ce qui se fait de pire, dans la morale festive), une citoyenne qui aurait dû, en toute logique, être passée par les armes absolues de langage et soumise à un questionnaire précis et exhaustif qui aurait permis soit de la disculper (elle était saoule, atteinte de la maladie d'Alzheimer, son fils était pris en otage par le Ku-Klux-Klan et l'obligeait à tenir des propos contraire à sa foi), ou bien condamnée séance tenante par un tribunal spécial. Non, on fit comme si de rien n'était, à ma grande stupéfaction.


Nos amis du désastre n'aiment tant la Liberté que lorsqu'ils la réduisent à peu de choses. Comment ne pas voir, en effet, que lorsqu'ils parlent, ils n'ont aucune liberté, pris comme ils le sont dans les raies d'une langue qui parle toute seule, qui bégaie, qui accroche, qui piétine, qui reste bien sagement dans la portée pauvre et aride de leurs semblables. Plus ils réduisent les moyens avec lesquels ils s'expriment et plus ils chantent leur liberté. Imaginez un oiseau, un merle, qui ne ferait plus qu'une seule note, et qui la "pousserait" à tue-tête jour et nuit. Le plaindrait-on, ce pauvre chanteur estropié ! Imaginez un violoniste dont le violon aurait perdu trois de ses cordes, un piano à quinze touches, une femme sans cheveux, un pot-au-feu sans légumes, un jardin sans fleurs ; voudriez-vous vivre dans ce monde-là ? Ne répondez pas non, car c'est déjà le cas ! Seulement, nos amis du désastre vont plus loin : non contents de supprimer jour après jour des cordes à nos instruments, des couleurs à notre monde, ils nous demandent en outre de le trouver plus beau, meilleur, plus riche, inventif ! Si l'invention, si la "créativité" consiste à appauvrir le monde et à réduire ses moyens de description et nos moyens d'expression, si l'enrichissement consiste en un rétrécissement des biens, et du bien, alors oui, ce monde-là est bien celui des "créatifs", c'est-à-dire, pour être tout à fait concret et précis, celui des publicitaires et des créateurs de mode.


(Ce billet était daté du 28 avril 2009, à 10 heures et demie du matin, mais comme je fais ce que je veux, j'ai eu envie de le refourguer ici en douce, et j'en profite pour le dédier à mon frère Sylvain.)