Plieux, lundi 14 mai 2018, une heure du matin. Facebook m’a encore un fois banni, pour un mois comme d’habitude, tout en précisant que plusieurs bannissements d’un mois pouvaient entraîner la fermeture définitive du compte. Le “statut” qui me vaut cette expulsion est indiqué. Comme la plupart de mes “statuts” Facebook, c’est en fait un tweet, automatiquement reproduit d’un réseau à l’autre. Il ne comprend qu’un seul mot :
« Merci ».
Comme je ne suppose pas que Facebook exige de ses utilisateurs qu’ils disent “Merci Monsieur” ou “Merci Madame”, ainsi qu’on m’enseignait à le faire dans mon enfance, au lieu de “Merci” tout court comme je l’ai fait, et qui était alors jugé mal élevé, de même que “Bonjour” tout court, je suis obligé de constater qu’on n’est pas chassé du réseau pour ce qu’on y publie — “Merci”, donc — mais bien pour ce que l’on est, ou que Facebook croit qu’on est, ou a décidé qu’on était. Non seulement tous les prétextes sont bons, mais il n’est même plus besoin de prétexte. La preuve est faite que le pouvoir remplaciste est un, que c’est un molosse à mille têtes, et que le travail que ne font pas les juges, ou les journalistes, ou les libraires, ou les policiers, pour écraser toute opposition à l’invasion et à la substitution ethnique, il y a toujours pour l’accomplir les “gafas”, soit par conviction remplaciste authentique, soit en échange de complaisances fiscales, par exemple. De toute façon, gouvernement, partis politiques, magistrats, c’est toujours la même maison : celle qui veut le changement de peuple.
On ne compte plus les comptes fermés. Des gens qui ont mis des années à se bâtir une audience la perdent sans retour, sur un claquement de doigt du bourreau, et disparaissent du jour au lendemain. Les Identitaires viennent d’en faire l’expérience, après l’affaire du col de l’Échelle : tous leurs comptes ont été clos. Ils n’avaient pourtant enfreint aucune loi ; mais on est en train d’en forger de nouvelles, qui les rendront demain coupables pour hier.
C’est une petite consolation, si l’on veut, et amère, comme toutes les autres : le pouvoir rhemplaciste ne peut pas mener à son terme le génocide par substitution sans sacrifier sur cet autel la démocratie et l’État de droit. Entre respect des libertés fondamentales et changement de peuple, il lui faut choisir. Les droits de l’Homme, ayant dévoré les peuples, les cultures, les civilisations, les nations, sont en train de se dévorer eux-mêmes. Pour les défendre leurs champions instaurent la dictature, l’arbitraire, la censure généralisée, l’inégalité devant la loi.
Cependant je m’aperçois que mon merci fatal remerciait un mien lecteur, j’imagine (c’est à espérer), qui proclamait sur Twitter que toute le monde devrait lire La Seconde Carrière d’Adolf Hitler. Ça valait bien un merci. Mais serait-il possible — un doute me vient — que les contrôleurs de vertu aient estimé qu’avec un pareil titre cet ouvrage ne pouvait qu’être nazi, et qu’ils aient été indignés de m’en voir accueillir favorablement la mention ? C’est possible. Tout est possible. L’hébétude n’est pas seulement quelque chose qui vient, elle est déjà là, largement répandue. Nous ne nous battons pas seulement contre des gens et des pouvoirs qui veulent à toute force nous faire taire, et changer de peuple en silence ; nous nous battons aussi contre l’abrutissement général, l’inintelligence de tout, le premier degré généralisé, l’insoupçon de toute subtilité dans la langue et dans les écrits. Ce n’est plus seulement la boxe à côté, c’est la boxe dans le noir. [c'est moi qui souligne]