On n'a pas assez prêté attention au fait que le président de la République française se prénommait François. Quel prénom plus français que François, je vous le demande ? On n'a pas assez prêté attention au fait qu'au même moment, un nouveau pape prenait comme nom François. Et l'on n'a pas assez prêté attention au fait que François Hollande arrivait au pouvoir trente ans après le premier président socialiste de l'histoire de la cinquième République, François Mitterrand. François Mitterrand, le "funèbre François Mitterrand", comme l'appelle Philippe Muray avec justesse. L'un a commencé, l'autre termine, sous le regard bienveillant de l'Esprit, troisième larron, le Romain. Trinité terminale pour une France à l'agonie, ces trois là nous auront euthanaziés les doigts dans le pif, tout en douceur, comme ça se fait maintenant. François le Dernier vient donc achever un grand cycle de la vie politique française, qui avait commencé trente ans plus tôt. Il est l'Ultime. François le Premier (le Père) avait commencé le travail (avec certes beaucoup plus de talent, mais c'est un autre sujet), le François ultime vient finir la besogne comme le Fils de la Trinité patibulaire qu'il est. Le nouveau testament sent la bière et le vomi mais dans le fond tout le monde s'en fout car tout le monde sent bien qu'il n'y a plus rien à sentir.
Bien qu'ils l'ignorent probablement, François le Romain et François le Dernier travaillent main dans la main. Notre nouveau pape ne peut pas avoir choisi ce nom au hasard, c'est impossible. Il a une mission, notre François. Il est le pape qui, à force de lire et relire le Camp des saints, de Jean Raspail, a décidé qu'il fallait donner vie à ces personnages si émouvants, si modernes. Il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour incarner la figure véritablement christique de celui qui allait donner le coup de grâce à l'occident chrétien. Et qui est mieux placé que le Chef des Croyants pour le Grand Sabordage, je vous le demande ? À tout commandant, il faut un second. François le Dernier sera ce second, ce dernier second. Second après Mitterrand, second après François le Romain. Second et dernier. François Hollande, c'est le Nettoyeur, c'est le fossoyeur, mais le vrai exécuteur des basses œuvres de la modernité anti-nationale. Oh, il n'est coupable de rien, le pauvre. Il ne fait qu'entériner des processus qui le dépassent complètement, il ne fait que poursuivre, c'est un fonctionnaire docile, c'est le Liquidateur par défaut, il s'inscrit dans le sens de la post-Histoire, il ne résiste pas, il (se) laisse couler, ça rentre comme dans de la margarine aux Omega3, c'est la fonte des nations, qui se mettent à dégouliner. C'est un peu sale, forcément, c'est même un peu dégueulasse par moments, parce qu'il reste à l'intérieur quelques morceaux d'Histoire ; mais très peu, on les remarque à peine. François le Dernier ne dissout pas la France dans l'Europe, pas du tout, il la dissout dans un acide gras et hautement conducteur qui est précisément le carburant malin de cette fausse Europe, de ce Machin flasque et obscène qui n'est en réalité que la machinerie répulsive et baveuse qui met les nations (et l'Europe !) au ban de l'Histoire. « Plusse d'Europe ! » est à l'évidence le cri de ralliement de ceux qui vouent une haine féroce aux vieux pays qui ont fait que l'Europe est ce qu'elle est. Le Mensonge est tellement général, tellement disséminé, tellement profond, qu'il est devenu impossible d'en saisir les contours et les lignes de force. Toutes les paroles désormais s'invalident les unes les autres en un babil pré-humain, ou en tout cas pré-civilisationnel. Les mamans parlent aux mamans et les bébés parlent aux bébés. Les mamans tuent aussi, parfois, mais faut pas généraliser.
On a vu que François (The Last) jouait au foute. Il confirme par là, pour les aveugles de naissance, qu'il est bien celui dont je parle plus haut. Imaginez cinq secondes Charles de Gaulle jouant au foute, filmé par Yvonne, imaginez cinq secondes Charles de Gaulle repoussant le défilé du 14 juillet pour cause de foute, imaginez cinq secondes Charles de Gaulle en scooter, en train d'aller courir la gueuse à couettes… Vous n'y arrivez pas ? Un petit effort, je vous prie. Soyez un peu courageux ! Il n'y a que les premiers centimètres, qui sont difficiles, après on ne sent plus rien. On a bien élu un François Hollande à la présidence de la République française, après tout ! C'était quand-même le plus difficile. Le reste devrait venir tout seul, et c'est d'ailleurs la fonction de François le Dernier : faire passer. À tous les sens du terme. Une fois que François le Dernier est passé, tout peut passer. C'était le gros morceau. François le Dernier c'est la dragée Fuca des nations, c'est le laxatif ultime de la politique, après ça, on se sent vidé, la place est nette, et tout peut arriver, ce qui est précisément le cas. François, Françoises, la France est élue. Elle est la nation d'entre les nations qui va montrer la voie, et la voie, comme dans Tintin, c'est de se faire couper la tête par un dément qui vous poursuit avec une machette.
Mitterrand était funèbre, Hollande est farcesque, c'est entendu. L'un a fait tout le travail idéologique, l'autre n'a plus qu'à laisser couler le navire, le trou dans la coque étant désormais si énorme que plus rien ne saurait le sauver, si d'aventure quelqu'un avait l'idée saugrenue de vouloir retarder le naufrage. Sur le pont, comme on n'a plus d'orchestre à faire jouer (ils sont au Qatar), on joue au foute. Vous avez entendu ce silence, hier-soir, vers sept heures ? Le monde avait démissionné : le Réel n'en pouvait mais. Too much, les frenchies… Et François le Dernier était aux premières loges, comme il se doit, avec ses potes, en tenue de bouffons 2.0, bien sanglés pour le dernier voyage. Merci François !
Vous vous étonnez que François le Dernier fasse du scooter et s'occupe de foute ou du troufignon de ses actrices ? Vous êtes décidément irrécupérables ! Et que voulez-vous qu'il fasse d'autre ? La-France, tout ça ? Mais c'est terminé… C'est liquidé. Fini. Kaput. Out. Vous n'avez donc pas encore compris ? On est passé à autre chose et vous continuez à vous lamenter : nos retraites, les grèves, la CGT qui fait chier, les assassinats de profs, les vieux torturés chez eux, les hôpitaux où on ne soigne plus, la Sécu qui coule, les lycées où on s'égorgent, les tournantes en bas de chez nous, les coups de couteau pour 12 euros, la drogue à douze ans, l'illettrisme généralisé, les trottoirs recouverts de crachats, la laideur partout, les obèses qui bouchent le passage, les villes défigurées, et ne parlons pas des campagnes, les tatouages et l'épilation intégrale, les débiles profonds et vulgaires jusqu'au trognon qu'on nomme l'élite, la bouffe empoisonnée, les filles traitées de salopes dans la rue et l'islam subventionné, mais qu'est-ce qu'il vous faut de plus pour que vous compreniez, grands dieux ! Vous en prenez plein le derrière tous les jours et vous n'avez toujours pas compris ? Vous continuez à parler de République avec des trémolos dans la gorge, vous vous offusquez, vous vous indignez, vous pétitionnez, vous allez voter, vous parlez politique, vous vous engueulez en famille, vous regardez les soirées électorales à la télé, vous attendez qu'un homme (ou une femme…) providentiel vous sauve de l'apocalypse, vous attendez le Grand Soir ? Alors c'est que vous êtes fous, complètement fous, vous vivez dans un rêve, ou plutôt dans un cauchemar, et je ne peux rien pour vous. Continuez à foncer sur les rochers si ça vous chante, moi je change de cap.