Céline Duclos se penchait en avant, les cuisses serrées : « Et désormais, il faut punir ! Punir, oui ! Le temps n'est plus à la pédagogie, aux accommodements, aux tergiversations, aux explications, le temps est venu où il convient de punir, punir, d'avoir la main ferme, et même la main lourde ! Je dis et je répète : Ça suffit ! La haine doit être exclue du cercle des vivants, l'exclusion doit être bannie, une fois pour toutes. Une fois pour toutes ! Les nostalgiques seront laissés dans les cavernes de leur monde souterrain, humide, maladif, rétréci, moisi, et nous fermerons les issues, à jamais ! Ça suffit ! Nous n'avons pas fait la Révolution pour rien, nous n'allons pas nous la laisser confisquer, il faut être sans pitié pour les ennemis du genre humain. Nous avons été timides, nous avons été patients, nous avons été timorés, nous avons été prudents, nous avons été tolérants, mais l'heure n'est plus à la tolérance, l'heure n'est plus à la prudence, l'heure n'est plus à la timidité, ni à la patience, l'heure est à l'action, à la force, à la décision, à la punition, la punition, et encore la punition. Ils n'ont pas voulu entendre la voix de la raison, la voix du progrès, la voix du bonheur, la voix de l'émancipation joyeuse, eh bien qu'ils entendent à jamais la voix du malheur, de l'immobilité et du regret. Il faut que quelqu'un le dise, il faut que quelqu'un le fasse, il faut que quelqu'un le décide, eh bien oui, ce sera moi, j'abattrais sur eux la main sans pitié de la Justice et de l'Honneur, et je n'aurai aucune hésitation, car c'est pour le bien de l'Humanité. »
Sans transition, Cécile se torcha, se redressa, tira la chasse, et remonta son pantalon. Elle était un peu rouge, mais soulagée. On n'allait pas se laisser emmerder par une constipation ordinaire, tout de même !