Max était malin, violent, incontrôlable, un enfant qui donnait toutes les garanties d'un avenir brillant. Mais dès qu'il eût arrêté la drogue, les cambriolages et la prostitution, on le vit traîner aux abords du lycée, l'œil vague et la joue frémissante. Certains jours, il lui arrivait même de prendre une douche et de s'habiller proprement, en évitant jeans déchirés et piercings agressifs. C'est à ce moment-là qu'il aurait fallu agir de manière résolue.
Hélas ! Ce qui devait arriver arriva. Un jour il demanda à ses parents de retourner en classe, et ceux-là n'osèrent pas lui refuser ce nouveau caprice. Très vite il devint premier de sa classe, et il obtint même le bac avec une facilité dérisoire. S'ensuivit une longue descente aux enfers : hypokhâgne, khâgne, École normale supérieure, etc.
« Aurions-nous pu faire quelque chose ? », s'interrogent aujourd'hui ses parents en se tordant les mains. Sans doute que non. Il y a des destins tragiques, comme celui de Max, qui échappent à la volonté humaine. Heureusement pour ces malheureux parents, leurs autres enfants se comportent bien différemment. L'un est djihadiste, l'autre dealer, et le troisième garçon a monté une entreprise de trafic d'œuvres d'art entre la Syrie et la France qui marche très fort. À treize ans, la fille est mariée.