Cultrún, cascahuillas, pifilca, trutruca, torompe, ça sonne clair et dense : corne brûlée aux herbes dans le silence vertical du désert. Le crâne gicle en rythme stoppé, le cheval sous le nuage étire une croix à dents, et une calme stupeur déchire la dent du courageux. Ils sont peu nombreux mais on les entend partout. Leur magie courbe le matin et remue l'océan vidé d'eau. Ils ont de la glace sous les yeux et la cendre volcanique les nourrit. Leur conquête est nocturne et leur jouissance minérale. Ils n'agissent que durant la première pâleur du jour et ensuite dorment comme des morts. Leurs vêtements sont faits de branches trempées dans du gras de baleines et leur terre n'est pas plus large que cinquante hommes allongés. Ils se nourrissent de poissons et mangent les yeux des morts aux solstices.