En Chine, au XVIIIe siècle, quand un haut fonctionnaire soumettait un rapport à l'Empereur, l'étiquette prescrivait qu'il fît une faute d'orthographe dans un caractère, à la première ou à la deuxième page de son rapport. Ceci donnait à l'Empereur l'occasion de faire montre de sa vigilance et de son autorité en rectifiant l'erreur, sans devoir pour autant lire le rapport jusqu'au bout. (Simon Leys, Le Bonheur des petits poissons)
Quand un jeune chef dirige pour la première fois un orchestre dont il craint le jugement et les moqueries, il ajoute intentionnellement une faute dans la partition, qu'il lui sera facile de "détecter" durant la répétition, faisant ainsi la preuve de son oreille et de son autorité. Évidemment, ce petit stratagème ne peut fonctionner que si les exécutants ne connaissent pas encore la musique qu'ils vont devoir interpréter, ce qui le réserve en priorité à la musique contemporaine.