jeudi 30 août 2012

Rester au bord (boucle)


Suis allé lire le journal de Didier Goux, ce matin. Extraordinaire ennui, massif. Et dire qu'il y en a qui lisent ça chaque mois ! La bloge est déjà d'un ennui profond, étouffant, mais lui, Didier Goux, s'essaie à en exprimer le suc, et le pire est qu'il y parvient. C'est trop affreux pour qu'on ne ressente pas, durant un court laps de temps, une certaine forme de dépression. Le seul passage drôle est évidemment celui où il reconnaît que ses "commentateurs" l'emmerdent, et que très souvent il ne les lit pas. On va certainement avoir droit à des coups de pieds dans les tibias et à quelques crachats intéressants. Mais comme Didier Goux est un pervers, il va très bien se tirer d'affaire, comme d'habitude. Il sait d'ailleurs parfaitement ce qu'il fait en écrivant ce qu'il écrit. Si j'étais intelligent et si j'avais un peu de temps devant moi, j'écrirais sur ce système du "commentaire" de blog, qui est réellement une des choses les plus atroces qu'ait inventées la post-modernité malade. Apologie obligatoire et anti-littéraire du borborygme. De temps en temps, un passant ne respecte pas les règles du jeu, soit par ignorance pure (un qui n'est pas encore baptisé), soit pas volonté de voir ce qui va se passer. Immanquablement, à chaque fois, c'est la curée. Les poux furieux se jettent sur l'intrus et projètent sur lui leur acide virulent. Il n'y a pas d'exception, il s'agit d'observer à chaque fois une série plus ou moins longue de coups forcés. C'est à genre de machinerie qu'on voit la profondeur du gouffre. Rester au bord ? C'est peut-être impossible mais c'est ce que j'essaie de faire. 

Ma cafetière, un jour sur deux, fait couler le café en dehors du thermos. J'ai commandé les croquettes de Luna à ZooPlus. Il faut que je donne l'adresse à ma voisine. Il fait un peu frais ce matin. J'ai lu Machin Truc et aussi Truc Machin. Mais dans le désordre. Je crois que je préfère Machin Truc mais je n'en suis pas certain. J'ai gagné tant (en euros) et je trouve que je pourrais gagner plus, oui mais gagner plus veut dire travailler plus, c'est ennuyant. J'ai changé la batterie de la voiture, ça m'a coûté tant (en euros). Les produits pour la peinture sont hors de prix (à mon avis). J'ai lu deux blogs aujourd'hui, j'en lirai un seul demain. Il faut que je change le piano de place, mais le problème est de parvenir à le faire monter sur le tapis. X va sans doute m'appeler et je ne vais pas savoir quoi lui répondre. En revanche j'aimerais beaucoup que Z m'appelle. J'ai regardé Richard Millet à iTélé, je l'ai trouvé beau. Il faut que je me rase. Ce soir je ferai des aubergines farcies. Avec Y, nous avons écouté la chaconne de Bach-Busoni, partition en main, je me demande ce qu'elle y a compris. En écrivant ceci, j'écoute Don't Explain, par Helen Merrill avec l'orchestre de Gil Evans. Je me relis, et je me dis : cela est bon. Continuons, ne sortons pas du sillon.