Il faut parler de ça, et de ça, et de ça (et de ça aussi)…
C'est toujours là, le ça, et dès qu'on ouvre les volets, le ça qui est là nous saute aux yeux, et nous implore : « Parle de moi, toi aussi ! » Dès qu'on allume l'ordinateur, il se met à brailler la liste des sujets du jour. On ne voit plus qu'eux.
Quelle plaie, quelle barbe, tous ces discours obligés, tous ces sujets qui nous obligent à les considérer, à nous déterminer, à parler en fonction d'eux, et, surtout, qui nous forcent à entonner l'hymne du jour en compagnie de tous. Il y a bien assez de monde dans cette chorale toujours plus nombreuse, toujours plus unanime, et pourtant nous nous croyons obligés d'y ajouter notre voix, cette voix que nous croyons singulière, alors qu'elle n'est qu'un écho morbide de la vocifération obligatoire.