« L'homme numérique moderne est finalement l'être le plus créatif dans toute l'histoire de l'humanité. »
Voilà ce que ces crétins numériques croient pouvoir affirmer sans un clignement de paupière, sans s'étrangler de rire, sous l'œil attendri d'Isabelle Giordano, sur ARTE. Le pauvre type qui récite son catéchisme est Gerfried Stocker, le directeur artistique d'Ars Electronica, "un musée, un laboratoire expérimental, et un festival annuel dédié aux arts numériques". Ces gens, qui n'ont bien entendu jamais été des artistes, ne sont plus des humains. Je ne sais pas pourquoi on a cru bon de les laisser sortir de leur asile.
ARTE, ou la grande tartufferie de la Kulture.
Je veux m'adresser aux maquilleuses du plateau : Mesdames, qu'est-ce que cela fait de maquiller ces créatures ? Avez-vous eu peur ? Avez-vous droit à une prime spéciale pour approcher ces "créateurs de contenu" ? « Créateur de contenu », « producteur de contenu », il faut entendre toute la beauté de l'expression, toute la poésie de la chose… L'Homme, jadis, était lui aussi un "producteur de contenu". Vous savez, la chose dont il allait se débarrasser chaque matin, dans un lieu clos, dans ce lieu où même les rois vont à pied. L'Homme, jadis, n'était pas fier de produire ce contenu, et il estimait de son devoir élémentaire d'Homme d'aller vite s'en débarrasser, unplugged, sans en faire un plat. La logique de l'homme numérique, toute différente, il faut la chercher aux chiottes, ou dans les jardins du château de Versailles, ou chez Sotheby's, en ce moment. Mais je vous préviens : la merde, aujourd'hui, ça vaut de l'or.
Producteurs de contenu, ne tirez plus la chasse !