lundi 3 mars 2014

Bruckner l'infâme piétiné par ses chevaux, même


Nous n'avons pas réussi à compter les notes que joue un musicien du pupitre des premiers violons dans la Septième de Bruckner. En revanche, nous sommes parvenus à le faire pour ce qui concerne le percussionniste. Il joue très exactement UNE (1) note, en plein milieu de l'œuvre. Une note en une heure et quart de musique, ce qui oblige le pauvre homme à assister à la totalité du concert. C'est scandaleux ! Il s'agit là d'un cas patent de perversion compositionnelle et d'indiscutable discrimination. On savait déjà que Bruckner était catholique, ce qui est très grave, mais voilà en plus qu'on vérifie que c'était un authentique nazi (il admirait beaucoup Wagner) qui n'a vécu que dans le but inavouable de préfigurer un certain Éric Zemour. Nous sommes heureux et fiers de dénoncer cet horrible personnage qui continue, dans certains cercles nauséabonds, de faire des ravages, avec sa musique patibulaire, que décrivait déjà si bien à l'époque un certain Eduard Hanslick : « Ses intentions poétiques furent, pour nous, tout sauf limpides—peut-être un peu comme si la Neuvième de Beethoven avait donné son amitié à la Walküre de Wagner pour finir piétinée par ses chevaux. » Tout sauf limpide ! Tout est là, en vérité. Cette musique est l'emblème scandaleux de tout ce que le passé a de trouble, de sombre, d'opaque, d'ambigu, de nauséabond, tout ce dont nous autres modernes nous sommes débarrassé avec le succès qu'on sait. Ne retombons pas dans les poussiéreuses ornières d'un Moyen Âge toujours avide de renaître de ses cendres. Il faut militer pour faire interdire la musique de Bruckner dans la République fronçaise. Les jeunes générations nous remercieront.

NB. Si vous connaissez des gens qui écoutent encore cette musique, faites-nous savoir à ce numéro vert : 09 87 65 43 21

Cédric Karon