jeudi 25 mars 2021

Faites entrer l'enc…



« Ah,  les femmes, c'est épouvantable. Parce que soit elles sont déifiées, la Femme, la Femme, la Femme, soit c'est les pétasses, les vachardes quand elles allaitent, les pétasses nazies quand elles sont blondes, la femme de quarante ans, en plus, alors la description de la femme de quarante ans, avec la vulve pendante…

— Oooh…

— Non, c'est terrible, c'est terrible ! Alors la femme laide n'a aucun espoir d'être aimée, enfin non, moi j'ai eu beaucoup beaucoup beaucoup de mal. 

— C'est réaliste sans plus…

— Ah ben merci. Super sympa ! »*


« Son image de la femme est rrrrrringarde, tellement elle est révoltante de syndrome dégoulinant de machisme débile deya cinquante ans ! Depuis maintenant trois quatre livres, les femmes sont réduites à être, pour 95% d'entre elles, des bimbos girls, qui ont entre 18 et 24 ans. Au-delà, on est périmées… Il nous considère et il nous fait exister uniquement comme objets sexuels et non pas comme sujets existentiels. Pourquoi ? Pourquoi ? J'comprends pas. Et comme on ne peut pas lui poser la question, puisque Monsieur ne répond plus à des interviews, eh ben c'est difficile ! »**


Je l'avoue : j'ai eu un orgasme en écoutant et en regardant Laure Adler s'étouffer de rage et de dégoût. Elle est scandalisée, Laure Adler, que Michel Houellebecq soit un écrivain, un romancier, et qu'il ne soit pas assujetti aux journalistes, qu'il ne se conforme pas aux canons en vigueur, dans ses descriptions des femmes, qu'il ne leur demande pas la permission d'écrire. Il n'a pas l'air de savoir, le con, que le Journaliste (surtout quand il est une femme) fait la loi dans les Lettres. Va-t-il demander pardon ? Va-t-il enfin venir à résipiscence, faire amende honorable, et écrire enfin des romans édifiants ? À Canossa, on s'impatiente ! 

Il ne « répond plus à des interviews », Michel Houellebecq ? C'est vraiment la preuve que c'est une ordure ! Normalement, quand on est un bon écrivain, on sait ce qu'on doit à ses maîtres. On répond à leurs invitations. On ne les fait pas attendre. Déjà bien heureux que ceux-ci aient envie de vous entendre, Messieurs les écrivains, et qu'ils vous laissent un peu la parole, entre deux questions ! 

Un écrivain qui dit du mal des femmes (ou de n'importe quelle minorité en cour) est un salaud, ou pire qu'on salaud, et il n'existe pas. On ne le publie pas, et si jamais il est publié, on ne lui donne pas la parole, on n'en parle pas, on le réduit à crever seul dans son coin. Houellebecq est l'exception qui confirme la règle, et c'est ce qui empêche Laure Adler de dormir. C'est bien la première fois que son pouvoir ne lui sert à rien, et elle n'en revient pas. C'est un crime, c'est impardonnable. Laure Adler c'est Mèrelamorale. Comment peut-on oser défier Lamorale ? Le Sujet existentiel a statué : cet écrivain est in-fré-quen-table. En plus il a un style de merde. Il sera donc invité à l'émission "Faites entrer l'enculé". 

Si Houellebecq ne veut plus « répondre à des interviews », c'est bien qu'il sait qu'il est en contravention avec la Loi, et que « l'interview » serait l'occasion de le mettre devant sa Faute. Il s'agit d'une convocation au Tribunal, et sa lamentable dérobade ne fait que renforcer sa culpabilité. Il n'assume pas ses responsabilités, ce lâche !


(*) Marie Nimier et Michel Houellebecq, chez Bernard Pivot

(**) Laure Adler